Le Crédit agricole : "une banque de proximité"
La caisse régionale organise régulièrement des réunions d'information. Cette démarche s'inscrit dans la volonté de maintenir un dialogue étroit avec ses clients et sociétaires.
Après son assemblée générale, qui s'était déroulée à Agen (Lot-et-Garonne) la semaine précédente, la caisse régionale du Crédit agricole avait convié ses sociétaires, le 30 mars dernier à Dax, pour une réunion d'information. Le Landais Jean-Pierre Pargade, président de la structure, explique que ce type de rendez-vous revêt une grande importance aux yeux des dirigeants. Selon lui, la banque verte a pour volonté de « conserver un visage humain », c'est pourquoi elle s'attache à « entretenir le dialogue et la vie mutualiste ».
Au sortir d'une période où le secteur bancaire a essuyé de nombreuses critiques, le maintien du dialogue paraît particulièrement important afin de sensibiliser le public aux activités et aux objectifs de l'organisme. À ce titre, les dirigeants déplorent l'amalgame qui a été parfois fait entre les banques d'investissements et celles ayant une vocation mutualiste. « Nous sommes les premiers à condamner les dérives de certains systèmes bancaires », avoue le président.
Guy Chateau, directeur de la caisse régionale, souligne, quant à lui, que malgré le contexte économique difficile, le Crédit agricole a continué à « soutenir l'économie ». En outre, avec une augmentation de 3,5 % des encours de crédit sur l'année 2009, la banque a respecté l'objectif gouvernemental qui prévoyait une croissance de 3 à 4 %.Une banque verte
Avec ses 120 000 sociétaires en Aquitaine, le Crédit agricole est la première banque de la région. Sa force est notamment issue d'un réseau particulièrement dense, composé de 107 caisses locales. Aussi, la volonté de l'organisme est de continuer à proposer un service de proximité. « Notre objectif est d'apporter le même service partout et à tout le monde nous voulons rester une banque de proximité » témoigne J.-P. Pargade.
À cet égard, le milieu rural reste, pour la banque, un domaine de prédilection dans lequel elle puise ses racines. « Nous souhaitons rester le partenaire de confiance du monde agricole », explique le président. Ainsi, le Crédit agricole est-il aujourd'hui la banque de 80 % des jeunes agriculteurs qui s'installent. Durant les derniers mois, face aux difficultés que traversent de nombreuses filières, la caisse régionale s'est aussi impliquée dans les débats initiés par la chambre régionale d'agriculture.
Première région créatrice « d'emplois verts », l'Aquitaine est particulièrement concernée par « la croissance verte ». Dans ce contexte très particulier, le Crédit agricole d'Aquitaine souhaite être un partenaire privilégié des projets de développement durable. La banque assure s'investir d'ores et déjà dans ce sens.
Afin d'optimiser son service dans ses différents domaines d'intervention, la banque s'oriente vers une spécialisation de ses conseillers. L'objectif est de disposer d'une parfaite connaissance de chaque problématique afin de proposer une véritable expertise technique. Particulièrement concernés, des secteurs tels que l'agriculture et l'agroalimentaire qui requièrent des compétences spécifiques.
Selon Jean-Pierre Pargade, cette organisation doit permettre à la structure d'assumer pleinement son rôle de partenaire des entrepreneurs, « au-delà de notre rôle de soutien, nous souhaitons aussi nous positionner dans une attitude departenariat ».
Fabien Brèthes Le mutualisme Dans le cadre de sa réunion d'information, le Crédit agricole avait convié André Comte-Sponville à débattre sur le thème de la solidarité en entreprise. Le philosophe, auteur en 2004, de l'ouvrage « le capitalisme est-il moral », s'est attaché à démontrer l'importance des valeurs mutualistes dans notre société. Selon lui, la force du mutualisme repose sur la solidarité dont doit faire preuve chacune des parties, afin d'en tirer un intérêt, « c'est ce qui fonde le syndicalisme : chacun y défend ses intérêts, mais en défendant aussi ceux des autres. C'est ce qui fonde le mutualisme, spécialement face au danger ». Selon André Comte-Sponville, en entreprise comme ailleurs, solidarité et rentabilité peuvent donc faire bon ménage.