Aller au contenu principal

Le désarroi de l'agriculteur face au sanglier

Chez Jean-Luc Blanc, le combat contre le sanglier dure depuis 20 ans. La bête qui pullule dans cette zone forestière intensifie ses dégàts malgré clôtures et agrain.

Pour Jean-Luc Blanc, agriculteur à  Brocas (40), les années passent et, hélas, se ressemblent : « Depuis 20 ans que je suis installé, tous les ans les sangliers détruisent 2 à  5 % de mes cultures. Et la situation empire ! C'est désespérant de tout mettre en oeuvre pour avoir de belles productions et le boulot est détruit sitôt réalisé, dès la nuit qui suit le semis ! » L'exploitation, éclatée en seize parcelles de 1 à  20 hectares disséminées dans la forêt landaise, est un paradis pour les bêtes noires qui peuvent s'y régaler en relative paix : « Dans ce secteur des Landes, où les agriculteurs sont peu nombreux, les parcelles sont petites et noyées dans la forêt où pullulent les sangliers ». Parcelles clôturées Pour protéger ses cultures, l'exploitant clôture et grillage progressivement ses parcelles. La semaine dernière, avec le concours des chasseurs de l'ACCA locale, l'exploitant a encore posé un maillage de protection. Ainsi, les 2/3 de ses champs de mais sont aujourd'hui cernés de 3 km de grillage et de 5,5 km de clôture électrique. Des installations qui, en plus, ne facilitent pas les manoeuvres dans les champs. « Souvent, les clôtures ne suffisent pas, surtout à  la période où le grain est laiteux car les sangliers en sont très friands. Pire, ils se trouvent bloqués par la clôture et ne peuvent quitter le champ ». Et l'histoire se répète chaque printemps : « Au lieu de semer, je passe mon temps à  rectifier, créer des clôtures, mais ces bestioles sont plus efficaces que moi ! » Quant au coût de ces clôtures, il n'est pas négligeable, atteignant environ 500 €/ha, sans compter la main-d'oeuvre. Seules certaines parcelles, celles qui sont destinées à  recevoir des essais de Maisadour pour la semence, ont bénéficié d'une aide de la part de la coopérative. « J'ai aussi beaucoup apprécié l'aide des chasseurs la semaine dernière. Ils ont eux aussi intérêt à  ce qu'il n'y ait pas de dégàts pour éviter les pénalités financières de leur ACCA ». Cette année, sur les semis de mais grain (les semis de mais semence n'ont pas commencé), 40 ares de dégàts ont déjà  été validés sur l'exploitation et deux parcelles sont en cours d'expertise. S'ajoutent 3,6 hectares de dégàt sur prairies. Agrainage inefficace cette année « C'est la première fois que je vois ça ! Ils ont même labouré l'airial ! Ils s'approchent toujours plus près des maisons » déplore la victime du « cochon » qui affiche une certaine inquiétude face à  l'inefficacité de l'agrainage cette année : « L'an dernier, ça avait marché, mais cette année, rien n'arrête les dégàts ! Je ne sais plus que faire. J'ai l'impression d'être Don Quichotte en combat contre des moulins à  vent ».Jean-Luc Blanc estime que la tempête Klaus, comme celles de 1976 et 1999, associées à  une baisse des effectifs de chasseurs, pourraient être à  l'origine de cette explosion de la population de sangliers. « Peut-être aussi un laxisme peut être attribué à  certaines ACCA ? ».En attendant des solutions qui réduiraient considérablement la population du nuisible, l'exploitant remplit, inlassablement, des dossiers de demande d'indemnisation des dégàts, « même si cela ne résoudra pas le problème et m'obligera à  passer du temps pour des expertises dont je n'attends plus grand-chose ». Dominique Maurel
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

La vallée d’Ossau fait sa foire à Gère-Bélesten

Ce week-end pascal, c’est le retour de la foire agricole de la vallée d’Ossau. L’occasion de passer une belle journée en…

Une rencontre autour de l’élevage bovin landais, à Orist

La FDSEA propose ce rendez-vous afin de mettre en relief les plus-values qu’apporte cette filière malmenée sur le territoire,…

L’ALMA craint une recrudescence de la MHE

Après une pause hivernale, l’arrivée de températures plus clémentes fait craindre une reprise virale aux responsables de l’…

PAC 2023-2027  : profonde révision de la conditionnalité

Dans le cadre d’un nouveau paquet de mesures visant à répondre aux protestations agricoles des derniers mois, la Commission…

Une coopération fructueuse entre Pépinière Environnement ACI et la Cave de Crouseilles

Une équipe de trois salariés issus de l’association serroise s’est immergée cet hiver dans la taille des vignes de Charles…

Congrès de la FDSEA : donner un nouveau souffle à l’agriculture landaise

Vendredi dernier à Montaut, le congrès de la FDSEA a été l’occasion de débattre de l’avenir de l’agriculture landaise, en s’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon