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Nettoyage des parcelles forestières sinistrées (40)

Si la technique du déchiquetage en plein est la plus utilisée lors du nettoyage des parcelles, elle n'est pas forcément la plus avantageuse économiquement.

Une centaine de personnes a assisté vendredi 21 mai à  Solférino (40) à  une visite en forêt, organisée par le groupement de productivité forestière (GPF) Grande Lande et Pays de Born. Le sujet principal de la matinée concernait le nettoyage des parcelles sinistrées par la tempête Klaus, préalable indispensable à  la reconstitution du massif.
Urgence sur les demandes d'aideFort de l'expérience de 1999, les travaux de nettoyage ont pu démarrer dès l'été 2009. À ce jour, sur les 220 000 hectares dévastés à  plus de 40 %, des dossiers de demande d'aides au nettoyage (pour 60 000 hectares) ont été déposés auprès de l'administration. En suivant ce rythme, le nettoyage pourrait être réalisé dans les quatre ans. Mais Gilles Drouet, du service forêt de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer), encourage les sylviculteurs à  monter leurs dossiers de demande d'aides au nettoyage au plus vite. Le Fonds de solidarité de l'Union européenne, doté de 52 millions d'euros, sera perdu pour la forêt s'il n'est pas consommé avant septembre. « L'enveloppe consacrée au nettoyage n'est pas close pour 2010. Il reste encore environ 10 M€ pour le second semestre », précise-t-il.
Reste à  savoir, pour les sylviculteurs, quelle technique de nettoyage adopter sur leurs parcelles. Même si celle du déchiquetage en plein est la plus utilisée, d'autres existent dont l'efficience dépend des critères parcellaires. L'objet de la matinée organisée par le GPF était de comparer le déchiquetage en plein, le broyage en plein et la mise en cordon.
À partir d'essais sur des parcelles présentant des àges de peuplement et des situations stationnelles différentes, plusieurs conclusions ont pu être tirées. Gràce à  un coût plus faible d'environ 30 % par rapport à  la technique du déchiquetage en plein, « le broyage apparaît plus adapté sur des parcelles de jeunes peuplements (15-25 ans) dont l'exploitation forestière a laissé de nombreux rémanents et de souches mal arasées », indique Sylvain Bazas, technicien forestier.
L'avantage d'un broyeur réside dans sa rapidité d'exécution, mais son coût horaire est très élevé. « Les limites d'un tel engin peuvent donc être vite atteintes dès lors qu'on se trouve sur un vieux peuplement. » Dans ce cas, le technicien incite les sylviculteurs à  penser à  la mise en cordon, « plus avantageuse économiquement que le déchiquetage en plein ».
Dans cette technique, les souches renversées sont extraites du sol à  l'aide d'une cisaille à  souche, débarrassées de la terre adhérente puis sectionnées grossièrement en trois ou quatre morceaux. Elles sont ensuite alignées en cordons distants de seize à  vingt-cinq mètres. Pour respecter les conditions d'éligibilité de l'arrêté nettoyage, la surface occupée par les cordons ne doit pas excéder 10 % de la surface travaillée et doit prévoir un passage de huit mètres tous les cent mètres. Ils sont formés sur un futur interligne de plantation. L'expérience montre qu'ils seront dégradés naturellement au bout de dix ans environ. À moins que le propriétaire ne puisse « contractualiser la récupération de cette biomasse par un opérateur énergéticien ».
Des opérateurs tels que le groupe Gascogne, ou Smurfit Kappa, envisagent en effet d'utiliser les coeurs de souche (débarrassés de leur système racinaire pour minimiser le taux de sable) dans leurs chaudières biomasse. Si ce nouveau marché en est à  ses balbutiements, il devrait rapidement se développer.
Cécile Agusti Situation sanitaire« Si la tempête Klaus n'est pas responsable du pic des populations des chenilles processionnaires du pin, en éclaircissant les peuplements, elle les a rendus plus favorables à  l'insecte », analyse de Thierry Aumonier, du département santé des forêts. En témoignent les fortes défoliations, d'ordinaire cantonnées en lisière, qui se développent jusqu'au milieu des parcelles. « Par ailleurs, les 37 millions de mètres cubes à  terre ont favorisé le développement d'insectes tels que les scolytes. » Des attaques sévères ont déjà  été observées sur des peuplements de pin maritime et taeda défoliés. « La conjonction de ces deux attaques exceptionnelles risque d'entraîner des mortalités importantes parmi les peuplements les plus défoliés. »
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