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Les scolytes minent le moral des sylviculteurs landais

Le 24 septembre au Barp, devant une salle comble, attentive, les représentants des sylviculteurs, des collectivités territoriales et de l'administration ont fait le point sur la situation, 18 mois après la tempête Klaus.

Cette réunion a, également, été l'occasion pour Jean-Louis Martres, l'ancien président du Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest, de passer le flambeau à  son successeur Bruno Lafon.
Les sylviculteurs, coincés entre une interdiction de défricher et une obligation de reboisement, sont amers : « sinistrés, pillés, non indemnisés, sans garantie, confrontés à  une nouvelle catastrophe phytosanitaire », constate Christian Pinaudeau, secrétaire général du syndicat qui a ouvert le feu. Dans le collimateur, Bercy, qui a « cassé » le plan Barnier en rendant l'assurance et les prêts bonifiés « quasiment inaccessibles », au motif que la forêt est une « niche fiscale ». Et comme l'indemnisation par la valorisation des bois a été un total échec, compte tenu de l'effondrement du prix des bois, « en clair, ce sont les sylviculteurs qui ont payé la crise », martèle Christian Pinaudeau. Ils n'ont pas fini d'en vivre les conséquences.
Les pouvoirs publics ont pris la mesure du risque incendies mais le syndicat demande un réaménagement du plafond de défiscalisation de la taxe DFCI (défense des forêts contre l'incendie). Il veut aussi que la réparation du réseau de pistes DFCI, défoncées lors de l'exploitation des chablis, soit totalement prise en charge par des financements publics.
Aucune politique forestière
« Investir dans la forêt est, devrait être une priorité stratégique ». Pourtant, la forêt, privée et publique, représente moins de 5 % du budget de l'agriculture, « pour un secteur qui génère autant d'emplois que l'automobile », dénonce Christian Pinaudeau. « Le massif est ruiné, les sylviculteurs aussi », constate Jean-Louis Martres dans un « ultime » rapport moral. Il a cru au Plan Barnier, à  « une indemnisation raisonnable des sylviculteurs gràce à  la valorisation par l'exploitation, terme noble pour signifier que les bois seraient payés à  une hauteur décente. Résultat : les cours se sont effondrés et nous tirons la langue pour obtenir l'aide au reboisement ».
Dans son premier discours de président du syndicat, le Girondin Bruno Lafon dénonce, lui aussi, « une absence totale de perspectives dans le domaine de la politique forestière ». Il « marque » sa nouvelle présidence en décidant de lancer un recours indemnitaire « devant les juridictions françaises et surtout, devant la Cour européenne des droits de l'homme et du citoyen ».
Oui à  l'interprofession
Au chapitre des – rares – bonnes nouvelles, Bruno Lafon a annoncé le lancement d'un plan d'épargne forestière avec le Crédit agricole. « Enfin ! » Cet aboutissement d'un projet présenté en 1988 s'inscrit dans une « stratégie de maîtrise par nous-mêmes des outils nécessaires à  une meilleure valorisation de notre activité ».
« Oui à  l'interprofession, mais pas à  n'importe quel prix ». Bruno Lafon, comme le préfet d'Aquitaine il y a quelques jours, mise sur la voie du dialogue et de l'interprofession. Klaus a marqué le retour des « vieux réflexes » : « pas d'accord sur les prix avec le syndicat, pas d'accord sur GPBS, chacun tirant les prix vers zéro », avec l'État en « complice objectif de cette chute ».
Bruno Lafon pose des conditions : l'arrêt de prix des bois humiliants, à  un euro la tonne ; pas de nouvelle cotisation à  l'hectare pour la certification et la CVO (contribution volontaire obligatoire), la reconnaissance du CIPM (interprofession du pin maritime) restant à  l'ordre du jour.
En attendant, le CIBA (conseil interprofessionnel des bois d'Aquitaine) devra prendre en mains le dossier phytosanitaire et l'organisation d'un plan d'exploitation systématique des zones parasitées et surtout, prévoir un barème.
Pierrette Castagné
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