Aller au contenu principal

Peut-on réduire l'empreinte carbone des élevages de ruminants ?

La réduction de l'émission des gaz à  effet de serre (GES) dans les élevages de ruminants est un défi majeur à  relever pour l'agriculture. Il n'existe pas de solution miracle mais des mesures à  combiner.

La raréfaction des ressources énergétiques, le renchérissement du coût des énergies et l'indispensable implication de l'agriculture dans la lutte contre le réchauffement climatique nécessitent d'envisager et d'évaluer différentes pistes permettant de réaliser des économies d'énergie en exploitation herbivore. L'Institut de l'Élevage a travaillé sur ce point et présenté les premiers résultats des démarches envisageables pour réduire l'empreinte carbone des élevages tout en intégrant la faisabilité technique de l'action, son coût et les gains attendus en termes d'économie d'énergie.
Au niveau de l'exploitation, les premières estimations réalisées par l'Institut montrent qu'il est possible de réduire les émissions de gaz à  effet de serre, de l'ordre de 20 à  30 %. Il reste cependant un important travail à  effectuer pour quantifier ce potentiel d'atténuation. Deux niveaux d'action ont été étudiés : la réduction des émissions, la préservation et/ou l'accroissement du stockage de carbone.
Réduire les émissions
La diminution des émissions touche les productions de trois gaz, méthane, protoxyde d'azote et gaz carbonique. « De multiples actions sont possibles en élevage de ruminants. La première piste concerne l'alimentation et la gestion du troupeau » explique Jean-Baptiste Dollé. Plusieurs biais permettent de réduire l'empreinte carbone, par exemple, en optant pour des sources protéiques européennes (tourteau de colza plutôt que du tourteau de soja du Brésil), ou en améliorant son taux de renouvellement, ou encore, en optimisant le temps de pàturage
Des études sur la gestion des déjections en bàtiment, second volet, n'ont montré que peu de gains sur l'empreinte carbone (<1 %) comme par exemple l'augmentation de la fréquence de raclage et de la présence d'une couverture sur les fosses de stockage. Par contre, la méthanisation des déjections animales dévoile un gain de 6 à  8 %.
La gestion de l'azote peut également représenter un levier d'action. En effet, la réduction du recours aux engrais de synthèse de l'ordre de 15 à  20 % permettrait un gain de 3 à  5 % sur l'empreinte carbone. L'introduction de légumineuses, selon une étude néo-zélandaise, contribuerait au même phénomène. Des actions sur les consommations électriques existent également, comme l'installation d'un pré-refroidisseur de lait ou d'un récupérateur de chaleur Les dernières solutions concernent les consommations de fuel (réglage des tracteurs, conduite économique). Elles sont intéressantes du point de vue énergétique, mais ont une incidence négligeable sur les émissions de CO2.
Ces actions permettent de faire des économies en énergie sur l'exploitation. Les gains et les coûts de ces installations sont très variables. L'analyse de ces pistes doit être prise en compte à  l'échelle de l'exploitation car la réduction des consommations sur un poste peut en entraîner l'augmentation sur un autre. Une approche globale est donc nécessaire.
Approche globale nécessaire
L'augmentation du stockage du carbone dans le sol gràce aux prairies et aux haies permet la diminution de l'empreinte carbone. Cette quantité, estimée à  500 kg/ha et par an pour une prairie de moins de 30 ans, varie avec le mode d'exploitation des parcelles. La fauche exclusive et fréquente, la carence en azote ou le surpàturage pénalisent le stockage du carbone. Alors qu'un apport tempéré d'azote, la restitution au sol des résidus de culture, l'intensification modérée du pàturage sont favorables au stockage.
« Ces mesures d'atténuation sont à  préciser et consolider. Il est également important d'évaluer plus précisément l'additionnalité de ces mesures à  l'échelle des systèmes de production et de ne pas se limiter aux gains d'émissions de GES mais d'intégrer les autres impacts environnementaux comme la biodiversité, l'acidification » conclut le spécialiste. Cyrielle Delisle L'empreinte carbone correspond à  la quantification de l'ensemble des gaz à  effet de serre générés par un produit au cours de sa vie en équivalent CO2.  Téléchargez le tableau en cliquant ici.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

Une exposition qui célèbre les agricultrices

En cette journée internationale des droits des femmes, l'Anefa des Pyrénées-Atlantiques, avec le soutien de la FDSEA 64, a…

Michel Casabonne : « Veut-on toujours de la production laitière dans le Sud-Ouest ? »

Entre MHE, contractualisation et perspectives, le président de la section lait de la FDSEA revient sur l’actualité chargée de…

Nouveau bureau et même ambitions pour les JA 64

Renouvelant leur bureau, les JA entendent poursuivre leur mission : défendre, promouvoir et animer leur territoire tout en…

Dans les allées du Salon, Alain Rousset dévoile la politique agricole de la Région

Le président de Nouvelle-Aquitaine était mercredi au Salon pour la journée régionale. En marge de cette rencontre, l’élu a…

Entre passion et innovation, le salon de Paris reste le reflet d’une agriculture d’excellence

Prises de conscience, actualité, promotion… Le Salon de l’agriculture — qui ferme ses portes ce dimanche — s’est encore révélé…

Les irrigants pointent du doigt la gestion des retenues d’eau

Le Groupement des irrigants, la FDSEA et les JA dénoncent la hausse des tarifs et la répartition des coûts de gestion.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon