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Gavage : le parc au sol comme solution réglementaire

Les parcs 3 m x 1 m font partie des logements collectifs pouvant être mis en place pour respecter la réglementation sur le gavage. Une solution qui peut intéresser certains éleveurs.

file-Assis sur un petit siège «Â maison », Emmanuel Dupuy attrape un canard pendant que l'autre est gavé. Ce dernier passe en même temps sous ses jambes pour rejoindre le groupe des animaux gavés © D.M / Le Sillon
Assis sur un petit siège «Â maison », Emmanuel Dupuy attrape un canard pendant que l'autre est gavé. Ce dernier passe en même temps sous ses jambes pour rejoindre le groupe des animaux gavés © D.M / Le Sillon
À compter du 31 décembre 2015, tous les ateliers de gavage devront être conduits en logements collectifs. Plusieurs modèles sont disponibles, certains étant déjà  utilisés. La chambre d'agriculture des Landes proposait jeudi 3 mars une journée de visites de quatre ateliers avec différents modèles de logements, afin de permettre aux producteurs d'étudier le plus adapté à  leur exploitation (voir zoom ci-dessous). Chaque site a reçu la visite dans la journée d'une centaine de personnes. Chez Hervé et Emmanuel Dupouy à  Castelnau Tursan, le logement collectif n'est pas nouveau, puisque les 60 parcs collectifs au sol (sur caillebotis) ont été installés en 1995. De dimensions 3 m x 1 m, chacun accueille vingt canards. Les frères se sont lancés dans ce système car « l'entreprise Muller n'acceptait le mais broyé que si nous gavions en parcs collectifs », explique Emmanuel. « Nos parents qui avaient toujours gavé en parc au sol sur paille ont eu du mal à  comprendre notre choix » confie Hervé. À l'heure où le gavage en épinette individuelle s'affichait comme la solution idéale pour gagner en confort de travail et en productivité, les parcs collectifs au sol avaient un goût de « retour en arrière ». Un choix d'autant plus difficile à  assumer que personne dans la région ne pratiquait ce type de gavage. « Nous avons dû tout apprendre, tout inventer car personne ne pouvait nous conseiller ». Une technique à  inventer Les débuts furent donc difficiles, avec des blessures à  l'embucage, « jusqu'à  ce que nous comprenions qu'il suffisait d'attendre que la totalité de la dose soit distribuée avant d'enlever l'embuc, pour ne pas blesser le canard. Le coup de main se prend vite ». Avec un recul de plus de quinze ans, les gaveurs sont satisfaits de leur choix. Ils regrettent plus l'investissement dans des épinettes individuelles pour leur deuxième salle de gavage. « Je suis plus à  l'aise quand je gave dans les parcs. Je sens mieux le canard, détecte mieux s'il est fatigué » note Hervé. Indéniablement, les animaux semblent plus à  l'aise en parc collectif : « Ils battent des ailes, sont libres de leurs mouvements, ne paraissent pas fatigués, même en fin de gavage » fait remarquer Emmanuel. Les résultats économiques suivent : mortalité faible (moins de 1 %), les canards récupèrent plus facilement en cas de difficulté de digestion, pas de griffure, une augmentation de 10 à  20 g du poids du magret par rapport au système en épinette individuelle. Sur le foie, il n'y a pas de différence. Un investissement moins important La cadence de travail est, elle, un peu plus faible (comme dans tous les logements collectifs), avec 400 canards gavés à  l'heure, de l'entrée à  la sortie du bàtiment. Le geste n'est pas jugé pénible par les gaveurs qui ont bricolé un petit banc sur lequel ils s'assoient pour gaver à  l'intérieur de chaque parc. « Nous n'avons jamais eu mal au dos ». Ils jugent cependant qu'ils pourraient difficilement maintenir leur attention pour gaver plus de 1.200 canards.
Les deux éleveurs estiment par ailleurs passer moitié moins de temps à  la mise en gavage et au nettoyage (3h30 pour 1.200 places). L'enlèvement est lui un peu plus long. Quant au coût de l'investissement, il est moins important que pour les autres modèles de logements collectifs. Le regret d'Hervé est que les fabricants de logement ne s'intéressent pas plus à  ces parcs, afin de les améliorer encore. « Le système est pourtant simple et ça marche ! ». Dominique Maurel
Un catalogue de comparaison de dix modèles de cages collectives réalisé
par le Centre d'Études des Palmipèdes du Sud Ouest (Cepso) a été remis aux visiteurs. Le Cepso a aussi créé sur son site (www.cepso.chambagri.fr)
une nouvelle rubrique dédiée aux logements collectifs, avec informations techniques.

4 modèles présentés
- « L'Eurolutive » chez Patrice Dupouy à  Saint-Loubouer. 512 places - gavage au mais grain.
- « Logement Labadie » chez Emmanuel Pomies à  Eyres Moncube, 768 places, gavage au mais broyé.
- « La Guitoune » chez Éric Dumas et Cédric Duperier à  Horsarrieu, 1204 places, gavage au mais broyé
- « Parcs collectifs 3 m x 1 m » chez Hervé et Emmanuel Dupouy à  Castelnau Tursan. 1.200 places. Gavage au mais broyé.
Un technicien de la chambre d'agriculture et le fabricant de logement ont présenté les caractéristiques techniques des divers modèles et les options possibles, ainsi que les aspects financiers et les aides possibles pour l'investissement

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