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Sècheresse : le fauchage des jachères est autorisé

À l'issue du comité de suivi de la sècheresse agricole, le ministre de l'Agriculture a autorisé le fauchage des jachères pour nourrir les animaux. Il prône aussi des «Â contrats paille » entre éleveurs et céréaliers et va demander à  Bruxelles le versement anticipé de la prime à  la vache allaitante.

file-La FNSEA demande à  ses membres de s'organiser pour éviter une pénurie de paille, les besoins de l'élevage devant être « 4 à  5 fois supérieurs » à  la norme, en raison de la sécheresse. © Réussir
La FNSEA demande à  ses membres de s'organiser pour éviter une pénurie de paille, les besoins de l'élevage devant être « 4 à  5 fois supérieurs » à  la norme, en raison de la sécheresse. © Réussir
En déplacement dans la Vienne, à  Vivonne, le 11 mai, au coeur de la région Poitou-Charentes particulièrement touchée par la sècheresse actuelle, Bruno Le Maire a indiqué qu'il fallait « supprimer toute contrainte aux éleveurs pour qu'ils puissent faucher leurs jachères et bandes enherbées ». Le lendemain, à  l'issue du premier comité de suivi de la sècheresse agricole, tenu au ministère avec les représentants de la profession agricole, le ministre de l'Agriculture a confirmé que les éleveurs « peuvent disposer de toutes les jachères pour l'alimentation du bétail sans déclaration préalable ». Situation exceptionnelle M. Le Maire a donc répondu favorablement à  la demande de la FNSEA d'obtenir l'autorisation d'exploiter les jachères afin de pallier les premières pénuries de fourrage. L'interdiction de fauchage des jachères est normalement fixée pour une période de 40 jours consécutifs compris entre le 1er mai et le 15 juillet. Le ministre a envoyé des instructions aux préfets dès le 11 mai ; il juge « la situation préoccupante pour tous les agriculteurs et particulièrement pour les éleveurs qui avaient déjà  de faibles trésoreries ». Mobilisation professionnelle Face à  la cherté du prix de la paille, fortement impactée par le manque d'eau et les températures printanières élevées, Bruno Le Maire en a appelé aussi à  « la solidarité du monde paysan ». Il demande aux céréaliers de ne pas broyer les pailles pour les mettre à  disposition des éleveurs. La veille, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs proposaient déjà  à  leur réseau de « contractualiser la paille » entre zones d'élevage et zones céréalières, afin  d'éviter la spéculation sur le fourrage. La FNSEA veut « développer la contractualisation interfilières et mettre au point des contrats fourrage ». Elle estime qu'un prix raisonnable pour la paille sortie champ doit être compris entre 20 et 22 euros la tonne. Stocker l'eau pour faire face De plus, Xavier Beulin, président de la FNSEA, s'est rendu le 13 mai avec Jean-Luc Capes, responsable du comité sur l'eau à  la FNSEA, dans les départements du Gers et du Lot-et-Garonne. Au programme : aborder, avec le réseau syndical, la politique nationale de l'eau et son stockage pour mieux faire face aux aléas climatiques. Pour les produits sous labels de qualité et d'origine comme le Label Rouge, Bruno Le Maire a souligné que des dérogations allaient « être étudiées ». Il s'agit d'autoriser les éleveurs à  s'approvisionner en fourrages en dehors des territoires définis dans les cahiers des charges des labels. Bruxelles saisit du dossier Par ailleurs, le ministre français compte porter le dossier au niveau européen. Bruno Le Maire a demandé à  la Commission européenne et à  la présidence hongroise de l'UE « de mettre la sècheresse à  l'ordre du jour » du conseil des 27 ministres de l'Agriculture de l'UE du 17 mai. À cette occasion, il demandera le versement anticipé de la prime pour le maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA), versée habituellement le 15 octobre chaque année, ainsi que l'assouplissement des mesures agro-environnementales pour les éleveurs. Mais le ministre français ne s'attend pas à  des décisions dès le 17 mai. La France est le seul Etat-membre à  être touchée pour l'instant à  ce point par la sècheresse qui sévit en Europe du Nord depuis plusieurs semaines. M. Le Maire a promis enfin d'examiner « au cas par cas » les situations financières des éleveurs les plus en difficultés. Le comité de suivi de la sècheresse agricole fera un point hebdomadaire de la situation et sera appuyé par les cellules départementales de suivi, présidées par les préfets. Un Comité de suivi de la sècheresse était également réuni le 16 mai par la ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, spécialement consacré à  la question du stockage de l'eau en France. Appel à  contractualiser la paille Dans un courrier adressé le 11 mai à  leur réseau, Dominique Barrau et Christophe Chambon, respectivement secrétaire général de la FNSEA et de JA, appellent leurs adhérents à  « s'organiser au mieux pour venir en aide aux éleveurs déjà  fortement touchés par la crise actuelle ». Ils demandent aux FDSEA et JA des zones d'élevage de se mettre en contact, « en urgence », avec les FDSEA et JA des zones céréalières « pour contractualiser des tonnages de paille à  un prix raisonnable pour tous ». Le but : « éviter les effets spéculatifs ». La FNSEA et JA mettent « à  disposition un contrat-type avec un prix indicatif ».
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