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Sécheresse : les campagnes jouent la solidarité

Le manque d'eau continue de peser sur les récoltes et les élevages. Pour limiter la crise, les différents acteurs, agricoles et non-agricoles, se mobilisent.

Désormais, 54 départements sont concernés par au moins un arrêté préfectoral limitant certains usages de l'eau, l'Ille-et-Vilaine, les Landes, la Mayenne et la Meuse venant de rejoindre cette liste, d'après le dernier relevé hebdomadaire du ministère de l'Écologie du 27 mai. Depuis, l'Allier a aussi pris des dispositions comme l'interdiction d'arrosage des pelouses, espaces verts et terrains de sport, de prélèvement par pompage pour le remplissage des plans d'eau de loisirs, du lavage des voitures (hors stations professionnelles) et du remplissage des piscines. Parmi l'ensemble des départements, 21 ont pris des mesures effectives de niveau 3, c'est-à -dire très fortes : limitation des usages supérieure ou égale à  cinq jours sur sept et pouvant aller à  la restriction totale sur au moins un bassin-versant. 50% de rendements en moins Les petites pluies ou quelques orages du week-end du 28 mai n'auront rien changé, l'inquiétude grandit chez les exploitants agricoles. Les premiers chiffres commencent à  pointer, même s'il faut rester prudent : les rendements seraient abaissés de 50 % sur les céréales d'hiver en Midi-Pyrénées, la chambre d'agriculture de Normandie a annoncé un déficit de 30 % en paille Mais face à  ces difficultés, les campagnes s'organisent, que ce soit au niveau des agriculteurs eux-mêmes ou en collaboration avec diverses institutions. De nombreuses FDSEA, JA, CUMA ont lancé des « opérations paille » afin de pouvoir fournir cette matière dans leur propre département ou des départements limitrophes à  ceux qui en ont besoin. Contrat paille Au niveau national, la FNSEA a lancé un contrat paille dans ce sens, en recommandant un prix conseillé correspondant à  la valeur agronomique des pailles, compris entre 20 et 25 euros la tonne. La Fédération nationale des entreprises de travaux agricoles a ouvert un site web sur le sujet (www.e-d-t.org/paille. En Saône-et-Loire, c'est le conseil général qui a pris langue avec le préfet pour recenser les volumes de paille à  broyer ou à  brûler pour la réserver à  l'alimentation des élevages. Appel à  la solidarité faute de mieux La région Aquitaine réfléchit à  « un nouveau système de solidarité dans la profession et avec la collectivité » et invite à  mener une réflexion pour, par exemple, mettre en oeuvre des aides directes aux agriculteurs victimes de la sécheresse. Fauchage des bords de route De plus en plus fréquemment, la question du fauchage des accotements routiers est évoquée. Dans l'Eure, le conseil général a officiellement lancé une étude (définition des zones concernées, établissement d'une convention, respect de la sécurité routière, participation des agriculteurs : fauchage, retournement du foin, mise en botte et enlèvement). Report de cotisation MSA De son côté, la MSA a annoncé « le déblocage de 80 millions d'euros afin de faciliter les reports de cotisations de ses ressortissants qui se trouvent en grande fragilité. Les possibilités de prise en charge de cotisations seront étudiées à  l'automne en fonction de l'évolution de la situation ». Le conseil d'administration de la MSA appelle aussi les pouvoirs publics à  réviser les conditions d'application des aides des minimis. La FNSEA et ses fédérations de filières spécialisées ont appelé à  la plus grande solidarité entre éleveurs et producteurs de céréales afin de pouvoir aider les premiers à  chaque fois que cela est possible. Il est demandé aux céréaliers de ne pas broyer les pailles pour les laisser à  la disposition des éleveurs. Les coproduits des biocarburants En matière d'aliments pour bétail, Xavier Beulin propose la mise à  disposition des « tourteaux, drêches et pulpes, issus de la production de biocarburants. Il y aurait six millions de tonnes de coproduits qui pourraient être ainsi mobilisés pourvu que les parties prenantes, coopératives, industriels, fabricants d'aliments du bétail s'en donnent la peine ». Le syndicat a aussi évoqué un travail en commun avec la SNCF en termes de transport et un rendez-vous a été demandé au patron de la société de transport ferroviaire à  cet effet. Trésorerie exsangue Enfin, la FNSEA souhaite que les banques interviennent également en accordant des avances de crédit à  taux zéro, notamment pour les éleveurs en difficulté afin de compenser le manque de trésorerie occasionnée par les conséquences de la sécheresse sur l'alimentation animale. De son côté, le ministre de l'Agriculture assure qu'il veillera à  ce que la tonne de paille se vende bien à  25 euros et ne devienne pas un objet de spéculation et a réuni, le 30 mai, l'ensemble des préfets de région pour étudier des mesures adéquates à  cet échelon. Bruno Le Maire a répété qu'il ne lui semblait pas souhaitable de mettre en place un impôt sécheresse. Colmater les fuites Enfin, cette sécheresse pose une fois de plus la question de la gestion de l'eau, dans tous les compartiments de la société. À titre d'exemple, un spécialiste de l'eau évoquait récemment le fait que le réseau de distribution d'eau français perdait jusqu'à  38.000 litres d'eau par seconde, du fait de fuites et autres problèmes dus aux infrastructures. Thierry Michel
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