Aquitanima: le choix du cœur et de la liberté
Bordeaux ou Le Mans? Participer au concours d’Aquitanima ou au national? Certains éleveurs de vaches laitières Prim’Holstein avaient le choix, puisque les deux événements se déroulaient en même temps. Pour les éleveurs du Cantal, la question n’en a pas été vraiment une Sans la moindre hésitation, les 28 et 29 mai 2011, ils ont mis le cap sur les bords de la Garonne. Et la proximité géographique n’explique pas tout…
Certes, des étables du Cantal au hall 4 du parc des expos de Bordeaux, il n’y a guère que 3 à 4 heures de route. Mais, pour ces habitués des grands rendez-vous de la race comme le Concours général de Paris, il s’agit d’abord d’une question de fidélité. Et puis, «à Bordeaux, on est très bien reçu. Le salon est très agréable et se déroule dans une excellente ambiance» précise Pascal Besson, éleveur à Bassignac.
Pour trancher le choix entre une participation à Aquitanima ou au national, le cœur a donc parlé, d’abord et avant tout. «Ici, on se connaît tous». En effet, depuis quatre ans, les éleveurs cantaliens sont invités à Aquitanima et, en retour, ils reçoivent leurs homologues aquitains au Sommet de l’élevage de Cournon. Bref, avec la participation croisée des éleveurs des deux régions à leur rendez-vous respectif, de solides liens d’amitié se sont tissés. C’était donc «une question de fidélité».
Esprit du sud
Mais l’amitié ne fait pas tout, il y a aussi des raisons plus techniques. Tout d’abord, «on est plus proche de la philosophie d’élevage de nos confrères du Sud-Ouest que de celle des Bretons» explique Pascal Besson. «À Bordeaux, il y a des animaux beaucoup plus typés, beaucoup plus “extrêmes” que ceux qu’on voit en Bretagne ou dans les autres grand show de la race» précise-t-il.
Le niveau des concours d’Aquitanima est un autre argument de poids. «La qualité des animaux qui y sont présentés est désormais reconnue dans toute la profession. Les lauréats de Bordeaux concourent, ensuite, partout. Ici, il n’y a pas de mauvais animaux et la qualité d’ensemble est plus homogène que le national» argumente Jean-Louis Lafon, éleveur à Pleaux, même s’il reconnaît qu’avec moins d’animaux en compétition, «il y a moins de déchet».
Vent de liberté
Pourtant, cette excellence n’empêche pas une convivialité que ne renient pas les éleveurs cantaliens. «Ici, c’est beaucoup plus festif et plus souple» précise Jean-Louis Lafon, l’œil malicieux. Comme ses quatre collègues du Cantal, il apprécie de pouvoir manger au cul des vaches ou de traire à l’heure qui arrange les éleveurs «Sur Aquitanima souffle une liberté d’esprit et d’expression qu’on ne retrouve plus ailleurs où il n’y a que des interdits» conclut-il.
Benoît Lalanne