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Les prix des matières premières vont rester élevés

Les céréales et des oléagineux ne devraient pas baisser à  court terme. La sécheresse qui frappe simultanément les États-Unis et la Russie pèse considérablement sur les volumes.

file-La production de blé des pays de la Mer noire et de la Russie sont en recul, à  cause de la sécheresse. Selon la dernière estimation du mois d'août, la récolte de blé russe n'atteindrait que 43 millions de tonnes contre 56,2 millions l'an d
La production de blé des pays de la Mer noire et de la Russie sont en recul, à  cause de la sécheresse. Selon la dernière estimation du mois d'août, la récolte de blé russe n'atteindrait que 43 millions de tonnes contre 56,2 millions l'an d
FranceAgriMer vient de publier une note sur le marché des céréales et des oléagineux. Il en ressort qu'avec 100 millions de tonnes de moins de mais par rapport aux premières estimations en juin, la production de mais aux États-Unis n'atteindrait que 274 millions de tonnes en 2012, soit 40 millions de tonnes de moins qu'en 2011. La sécheresse historique qui frappe le pays plombe les récoltes de céréales et d'oléagineux. Ce qui n'est pas sans conséquence quand on sait que les États-Unis sont les premiers producteurs mondiaux de mais (plus du tiers de la production mondiale) et contrôlent près de la moitié des exportations mondiales. Fin mai, la première notation sur l'état des cultures jugeait que 72% des mais étaient jugés dans un état «bon à  excellent». Depuis, les notes n'ont cessé de se dégrader de semaine en semaine. Idem pour le soja. Et les pluies qui viennent de tomber arrivent trop tard pour le mais. Elles devraient permettre, en revanche, une stabilisation des rendements de soja, estiment les analystes. Ainsi, depuis la mi-juin, à  mesure que grandissait la conviction que des dégàts irréversibles ont été causés aux cultures, les prix sur le marché mondial ne cessaient d'augmenter. Contraction des utilisations Première conséquence, la baisse des exportations américaines, notamment de mais: elles devraient passer de 39,4 millions de tonnes en 2011-2012 à  33 millions de tonnes en 2012-2013. Mais la consommation intérieure est également touchée. Les achats de mais par l'alimentation animale sont, eux aussi, annoncés en baisse de 12 millions de tonnes par rapport à  la campagne 2011-2012 et les éleveurs sont sinistrés, étranglés par l'augmentation des coûts de production. Le président Obama devrait annoncer prochainement des mesures de soutien. Selon FranceAgriMer le département de l'agriculture US devrait débloquer un crédit de 170millions de dollars pour soutenir les cours du porc, de l'agneau, du poulet. Également concernée, la production d'éthanol. La part du mais dévolue aux biocarburants déclinerait de 12,7 millions de tonnes par rapport à  la précédente campagne à  114,3 millions de tonnes. Et la question qui est aujourd'hui posée porte sur le maintien de l'obligation d'incorporation d'éthanol fixée à  10%. Quoi qu'il en soit, le stock de report va chuter d'une manière significative à  16,5 millions de tonnes contre 25,9 millions de tonnes au cours de la campagne 2001-2012 avec un ratio stock sur consommation inférieur à  6% ce qui ne représente que 25 jours de consommation. Les cours du mais ne devraient pas s'infléchir de sitôt. D'ailleurs le Conseil international des céréales a encore revu à  la baisse la production mondiale de céréales et de mais en particulier, lors de sa nouvelle estimation, le 23 août. L'espoir du soja sud-américain La récolte de soja aux États-Unis est également source d'inquiétude, mais les acteurs du marché se sont raccrochés à  l'espoir que les dégàts n'étaient pas encore irréversibles, la récolte intervenant un peu plus tard que le mais. Et si les États-Unis pèsent d'un poids important sur le marché du soja (ils en sont les premiers producteurs mondiaux et les premiers ou deuxièmes exportateurs selon les années), leur prédominance est moins marquée qu'en mais du fait de la concurrence du Brésil et de l'Argentine. Mais la mauvaise récolte que vient d'engranger l'Amérique du Sud au printemps 2012 ajoute à  la tension. Une détente sur le marché des oléagineux n'est au mieux attendue qu'au printemps prochain quand arrivera la nouvelle récolte sud américaine. Aux conséquences de la sécheresse aux États-Unis déjà  fort préoccupantes, s'ajoute le recul de la production de blé des pays de la Mer noire et de la Russie en particulier, à  cause, là  aussi, de la sécheresse. Selon la dernière estimation du mois d'août, la récolte de blé russe n'atteindrait que 43millions de tonnes contre 56,2millions de tonnes en 2011. Et si les Russes ont écarté la mise en place, comme en 2010, d'un embargo sur les exportations, la taxation des exportations reste néanmoins possible, selon FranceAgriMer. Mais l'adhésion de la Russie à  l'Organisation mondiale du commerce, le 23 août dernier, est difficilement compatible avec la mise en oeuvre de mesures restrictives à  l'exportation. Réduction des exportations russes Il n'en reste pas moins que le potentiel d'exportation de la Russie va être sérieusement amputé (de 21,6 millions de tonnes en 2001-2012 à  8millions de tonnes selon l'USDA). Comme d'ailleurs celui de l'Ukraine et du Kazakhstan dont les productions sont aussi frappées par la sécheresse. En revanche, les perspectives sont plus favorables pour le riz. Et même si la FAO a révisé à  la baisse les perspectives de production au niveau mondial, la récolte 2012 devrait rester à  un niveau légèrement supérieur à  celui de 2011. Il reste cependant quelques incertitudes pour l'Inde où les pluies de la mousson sont inférieures de 15% à  la moyenne, ce qui aura certainement un impact négatif sur la production de riz et de soja.
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