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Une rentrée syndicale sous tension

La FNSEA a fait sa rentrée le 29 août à  Paris. Xavier Beulin, son président, est notamment revenu sur les sujets abordés lors de sa rencontre avec le Président de la République, François Hollande. La flambée du prix des matières premières a focalisé toutes les attentions.

Quel bilan tirez-vous des 100 premiers jours de François Hollande à  l'Élysée ? Xavier Beulin » Je pense que le Président de la République est en train de gagner en pragmatisme. Il affiche une volonté d'apporter des réponses que je qualifierai de structurelles par rapport aux défis que le pays a à  relever. Lors de notre entretien, François Hollande s'est largement exprimé sur les aspects exportation et compétitivité, mais sans pour autant formuler de promesse sur les questions sociales ou coût du travail. J'ai senti tout de même que la prise en compte de la situation économique et sociale était un vrai sujet de préoccupation. Même attitude vis-à -vis du volet européen et de la PAC notamment. L'interrogeant sur sa promesse de campagne pour le maintien du budget de la PAC, il m'a répondu que « c'était toujours sa volonté », tout en reconnaissant que la première étape qui sera la consolidation et du pacte budgétaire et du budget de l'Union constituera un enjeu difficile. Face à  la flambée des prix des matières premières, le Président de la République demande à  la profession la mise en place de dispositifs entre le secteur végétal et le secteur animal. L'AGPB et l'AGPM proposent la création d'un fonds structurel céréaliers-éleveurs. Est-ce, selon vous, un bon dispositif ? X. B. » Je salue cette initiative pour deux raisons. C'est une initiative volontaire qui marque bien que le secteur des grains comprend le contexte dans lequel nous nous trouvons avec des prix de marché qui ont cru de 30 à  35 %, débouchant sur une situation qui va être extrêmement difficile dans les semaines et mois à  venir pour le secteur de l'élevage. Deuxième sujet de satisfaction, nous rentrons progressivement dans une approche globale des enjeux agricoles interfilières. Cela fait des années que j'appelle de mes voeux un renforcement des liens entre le secteur végétal et le secteur animal. Les éleveurs sont les premiers clients des céréaliers. À travers ce fonds financier, nous allons pouvoir intervenir sur le court terme pour soulager le coût alimentaire pour les éleveurs et à  moyen terme accompagner, sur le plan structurel, les phases nécessaires de modernisation pour améliorer la compétitivité de la filière élevage. Vous demandez la réouverture des négociations commerciales de l'accord du 3 mai 2011 avec la distribution. Pourquoi ? X. B. » J'ai annoncé que j'allais réunir le 10 septembre prochain, l'ensemble des signataires de l'accord du 3 mai 2011. Les représentants de la distribution ne contestent pas les chiffres que nous leur avons présentés, ils proviennent de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Le point de divergence porte sur l'article qui précise la liaison entre la négociation commerciale et la mise en oeuvre de dispositifs contractuels entre le secteur végétal et le secteur animal. Nous allons leur démontrer que des accords existent et que cela fonctionne dans plusieurs coopératives. La constitution d'un fonds de solidarité structurel céréaliers-éleveurs annoncée par Orama est un autre bon exemple de lien étroit entre le végétal et l'animal. Si bien que l'argument de la distribution n'est plus très solide. Donc aujourd'hui, nous sommes en mesure de leur demander de répondre à  nos sollicitations par rapport à  la réouverture des négociations commerciales. Qu'attendez-vous de ces négociations ? X. B. » Sur les deux filières volaille et porc, nous attendons des mesures concrètes et immédiates, à  savoir une revalorisation des prix de 8 à  10 % au minimum pour tenir compte de l'évolution des coûts des matières premières. Nous attendons aussi que la grande distribution réaffirme son engagement dans une relation de filière responsable. Car, il ne sert à  rien de mettre en place des dispositifs entre producteurs et transformateurs, si on ne va pas jusqu'au bout de la démarche avec les distributeurs. La contractualisation doit intégrer l'ensemble de la filière jusqu'à  la distribution. Propos recueillis par Hervé Garnier
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