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Un plan par bassin et par culture

Après la Conférence environnementale, Stéphane Le Foll a annoncé ses priorités pour le plan Ecophyto. Un plan qu'il voit comme l'une des briques du « produire autrement » qu'il entend bàtir.

Pour moi, l'objectif reste de réduire de 50 % le recours aux produits phytosanitaires. Mais la méthode change », a annoncé Stéphane Le Foll, le 9 octobre dernier, à  l'issue du comité national d'orientation et de suivi d'Écophyto, premier du quinquennat Hollande. L'objectif initial du Grenelle de l'environnement, réduire « si possible » l'usage des pesticides de moitié à  horizon 2018, est donc réaffirmé. La position méritait d'être clarifiée, après que Stéphane Le Foll a dit, lors d'une audition devant une commission de sénateurs le 24 juillet, qu'il jugeait ce chiffre « trop ambitieux ». Objectif modulable
Cependant, si l'ambition globale reste une baisse de 50 %, elle sera modulée : « On va travailler à  mieux cibler les objectifs, par bassin de production et par type de culture », a expliqué le ministre de l'agriculture. Autrement dit, « il y a des endroits où on fera mieux et des endroits où on fera moins ».
Reste à  « affiner nos indicateurs », a reconnu le ministre. Les indicateurs de suivi, que sont notamment le NODU (nombre de doses unité), mais aussi la QSA (quantité de substance active) et l'IFT (indice de fréquence de traitement), devront être détaillés par filière, par zone géographique, voire par usage (herbicides, insecticides, fongicides). Et des indicateurs d'impacts seront développés, gràce aux travaux toujours en cours d'un groupe de travail. Moduler l'objectif facilitera peut-être l'engagement des acteurs vers des objectifs de résultats, espère un conseiller. Car l'ambition est bien celle-ci : « Plutôt que des contrôles de l'objectif, il faut passer à  des contrats sur l'objectif », a confié Stéphane Le Foll. Ce Comité national d'orientation et de suivi d'Écophyto fut également l'occasion pour Stéphane Le Foll de se réapproprier l'outil mis en place par l'équipe précédente, à  la manière de la réorientation du Grenelle de l'environnement par le gouvernement, via la Conférence environnementale.
Aussi, Stéphane Le Foll a-t-il annoncé ses révisions. Outre la modulation de l'objectif global de -50 %, deux groupes de travail vont être créés, et rendront leurs propositions au début de l'année 2013. Le premier planchera sur une fiscalité plus incitative pour aider les agriculteurs à  réduire l'usage des pesticides, dans la droite ligne de la Conférence environnementale. Le second groupe proposera des pistes pour faire évoluer le conseil aux agriculteurs, afin qu'il devienne vraiment un conseil capable de faire changer les modes de production. Par ailleurs, la lutte contre l'importation frauduleuse de pesticides et contre les contrefaçons sera renforcée. enfin, le ministre a dit vouloir « soutenir le développement et l'adoption de la lutte biologique et du biocontrôle », en appuyant les PME, en favorisant la diffusion des techniques et en facilitant la délivrance d'autorisations de mise sur le marché. Un accord-cadre sur le biocontrôle a d'ailleurs été signé le 9 octobre, pour engager tous les signataires dans cette voie. Les travaux sur ce sujet, qui figure depuis les débuts au plan Ecophyto, sont lancés depuis avril 2011 : Bruno Le Maire avait alors publié une « feuille de route » sur le biocontrôle, sur la base des conclusions d'un rapport réalisé par Antoine Herth. Côté bilan, le ministre s'est par contre montré plus réservé. « Le constat est mitigé », làchait-il, à  l'issue de ce comité qui a dressé le bilan des quatre ans du plan (lire zoom ci-dessus). Le ministre saluait le déploiement du réseau de fermes Dephy, qui compte aujourd'hui 1.900 exploitations agricoles, la publication de 8.000 bulletins de santé du végétal, au chapitre « épidémiosurveillance », ou encore la réduction de 60 % des molécules les plus dangereuses. Pour autant, « on n'a pas vu, sur la période, de recul clair et net du recours aux pesticides », a-t-il constaté, citant l'augmentation, en 2011, de 2,7 % de l'indice NODU (nombre de doses unité), par rapport la campagne précédente. D'où les pistent présentées par Stéphane Le Foll Écophyto en chiffres
» 200.000 opérateurs et agriculteurs ont désormais leur Certiphyto
» Le réseau de fermes de démonstrations dephy, lancé en 2009, compte 1 900 exploitations. 103 opérations de démonstration et 67 journées portes ouvertes ont réalisées en 2011.
» le réseau expe, de fermes d'expérimentation des pratiques économes, compte désormais 41 exploitations.
» 42 établissements d'enseignement agricole sont impliqués.
» 8 000 bulletins de santé du végétal publiés, suivant 13 000 parcelles
» Indicateurs : les QSA (Quantités de substances actives) sont stables entre 20010 et 2011. L'indice nodu (nombre de doses unité) est en hausse de 2,7 % entre 200-2010 et 2010-2011.
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