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La bonne récolte de mais plombée par le chute des prix

La campagne 2014 s'annonce paradoxale. D'un côté, les rendements sont excellents, proches des records historiques. De l'autre, l'abondance de volume sur le marché mondial tire les prix vers le bas, fragilisant un peu plus les exploitations..

file-La production française de mais grain devrait atteindre cette année un niveau record de 17 millions de tonnes (contre 15  millions de tonnes environ en 2013). © Réussir
La production française de mais grain devrait atteindre cette année un niveau record de 17 millions de tonnes (contre 15 millions de tonnes environ en 2013). © Réussir
La maisiculture française nage en plein paradoxe. Du point de vue technique, la campagne 2014 s'avère exceptionnelle. Des rendements peu communs sont enregistrés dans la plupart des régions. Les records de 2011 pourraient tomber par endroits. Malheureusement, les prix ne sont pas au rendez-vous. Ils côtoient les plus bas niveaux enregistrés depuis dix ans. Les obstacles réglementaires qui se profilent et le recul des soutiens financiers rajoutent encore à  la morosité. Pourtant, la production française de mais grain devrait donc atteindre cette année un niveau record de 17 millions de tonnes (contre 15 millions de tonnes environ en 2013). Ce résultat est d'abord le fruit des excellents rendements. La moyenne devrait dépasser les 100 quintaux par hectare. Le record de 2011 à  105q/ha risque fort d'être approché. Toutefois, il ne devrait pas être dépassé. «On pensait avoir déplafonné les rendements en 2011, observe Guillaume Clouté, d'Arvalis. Dans certaines parcelles, on dépasse de nouveau les records établis cette année-là ». L'importance de la date de semis Dans le détail, des performances supérieures à  2011 ont été constatées dans les sables de la Haute Lande, les terres noires du Sud Adour et la vallée de la Garonne. Les coteaux plus secs devraient être en-dessous des volumes qui avaient été engrangés il y a trois ans. Autres régions qui devraient déplafonner les rendements de 2011: le Poitou-Charentes et la Vendée. La Bretagne et la Normandie affichent aussi de très bons résultats. C'est un peu moins vrai dans les zones continentales, Alsace-Lorraine et en Rhône-Alpes. Une nouvelle fois, la date de semis a conditionné la performance. Les semis de début avril s'avèrent les plus fructueux. Ceux réalisés juste avant Pàques ont essuyé un épisode de pluie qui a entraîné des phénomènes de battance et quelques resemis. Représentant plus de 50% du total, les implantations les plus tardives, du mois de mai, affichent un bilan plus mitigé. «Certaines parcelles auraient mérité de relancer l'irrigation à  la fin de l'été, car les épis n'étaient pas encore à  maturation», indique Guillaume Clouté. Un prix divisé par 2 Selon le dernier rapport Céréobs de FranceAgriMer, plus des trois quarts des surfaces de mais d'Aquitaine étaient récoltés fin octobre (contre moins d'un tiers en 2013). L'été indien, vécu durant tout le mois d'octobre, a permis aux chantiers d'avancer vite et bien. Ces conditions climatiques particulières, chaudes et sèches, qui ont démarré dès le mois de septembre, sont à  l'origine des taux d'humidité des grains plutôt faible, compris généralement entre 22 et 26%. «On a vu rentrer des  remorques à  17% d'humidité, voire moins», indique l'ingénieur d'Arvalis. De telles humidités ont permis de limiter les temps et les frais de séchage. Elles se sont également traduites par une bonne qualité physique des grains (peu de grains cassés). Au-delà  de ces aspects techniques, la campagne actuelle reste profondément marquée par la chute des prix. Le fruit d'une abondance de volumes sur le marché mondial (lire ci-dessous). Un phénomène qui va profondément affecter le chiffre des producteurs. Certes, un doublement du rendement va être observé par endroits, mais aussi une division par deux (ou presque) des prix. Pour de nombreux maisiculteurs, qui sortent déjà  de deux voire trois années difficiles, la campagne 2014 est moins réjouissante qu'il n'y paraît. Fabien Brèthes
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