Budget : S. Le Foll veut faire plus avec moins
Après avoir présenté le budget agricole du projet de loi de finances (PLF), Stéphane Le Foll s’en fait désormais l’ambassadeur devant les politiques, inquiets de voir l’agriculture perdre 2,8% de ses crédits.
«La baisse du budget ne remet pas en cause le soutien à l’agriculture», a affirmé Stéphane Le Foll devant les députés le 2 novembre, puis devant les sénateurs le 4 novembre. Venu défendre son budget agricole, il a expliqué que les économies, en partie faites sur les dépenses de fonctionnement du ministère — car «nous contribuons au redressement des comptes publics» —, sont largement compensées par les fonds de l’Europe, les apports du Pacte de responsabilité, et les allégements de charges.
Des baisses compensées
Le budget agricole du projet de loi de finances (PLF), de 4,5 milliards d’euros, est finalement une «petite part» de tous les fonds consacrés à l’agriculture, que Stéphane Le Foll estime à 19,908 milliards d’euros pour 2016 et à 20,136 milliards d’euros pour 2017. «Le budget total consacré à l’agriculture est en hausse» se félicite le ministre.
À l’Assemblée nationale, après 3 heures de débat le 2 novembre, le budget agricole a été voté sans retouche, les amendements déposés ayant tous été rejetés. L’opposition s’est positionnée contre. Antoine Herth, pour Les Républicains, estime que depuis 2012, le budget consacré à l’agriculture a chuté de 42%. À l’UDI, Thierry Benoît a déploré des «mesures uniquement conjoncturelles» et «un budget au rabais». Le Front de gauche s’est abstenu, tandis que les Socialistes, les Radicaux de gauche et les Écologistes ont voté pour.
L’Assemblée nationale vote le budget
Rebelote le 4novembre. Stéphane Le Foll a défendu son projet devant les sénateurs de la commission des affaires économiques. Parmi les sujets abordés, le contrat socle d’assurance. Le ministre a demandé aux sénateurs d’identifier des solutions pour inciter les agriculteurs à y adhérer. Il craint que des soutiens publics n’aient que peu d’impact, car les assurances pourraient les répercuter sur les prix des contrats.
Les sénateurs ont interpellé le ministre sur les difficultés des éleveurs. Ils déplorent des crédits insuffisants dans le PLF. Stéphane Le Foll les a rassurés en indiquant que l’urgence de la situation l’avait conduit à inclure les budgets consacrés au plan de soutien dans le projet de loi de finances rectificatif 2015 qui sera adopté le 12 novembre. Le vote solennel du PLF, dans son intégralité, aura lieu le 17 novembre à l’Assemblée nationale, avant d’être discuté au Sénat. L’adoption définitive est fixée au plus tard au 18 décembre.