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Le président d’Inaporc présent un plan pour sauver la filière porcine

Dans une lettre ouverte diffusée le 18 novembre dernier, le président de l’Interprofession porcine (Inaporc), Guillaume Roué, propose une feuille de route de sortie de crise à la filière porcine française.

file-Pour le patron de l’interprofession porcine, Guillaume Roué, la filière française sortira de la crise en nouant «des partenariats extrêmement forts entre les différents maillons ».
Pour le patron de l’interprofession porcine, Guillaume Roué, la filière française sortira de la crise en nouant «des partenariats extrêmement forts entre les différents maillons ».

Dans une filière décrite comme tiraillée par des «intérêts divergents», prise en étau par l’Allemagne et l’Espagne, et même largement investie par des groupes étrangers (Campofrio chez Aoste, Tönnies avec Avril, Nestlé avec Herta), le président d’Inaporc plaide pour la création de «partenariats extrêmement forts entre les différents maillons» français: «Que l’on appelle cela contractualisation ou contrat de filière, peu importe, l’essentiel, c’est qu’il y ait une vraie prise de conscience de la filière porcine française […] pour garder sur notre territoire une certaine autonomie alimentaire», plaide-t-il.

Fonds de modernisation

La mesure emblématique, soutenue par l’Inaporc depuis de nombreux mois, mais mise en sommeil par la politique du 1,40 €/kg durant l’été, c’est la création d’un fonds de modernisation de la filière porcine, financé par la grande distribution. «Il n’est pas du tout insensé d’imaginer que le consommateur puisse payer un peu plus pour que l’ensemble des maillons de la filière soit à même d’équilibrer ses comptes», explique Guillaume Roué.

La contrepartie proposée par l’Inaporc, «c’est une démarche de progrès concertée qui engage les éleveurs et la filière vers l’excellence». Une mesure dont le fonctionnement semble calqué sur l’initiative lancée en 2012 en Allemagne sur le bien-être animal (Zum Tierwohl). Celle-ci concerne aujourd’hui 85 % de la filière et se finance par un prélèvement de 4 centimes/kg de la grande distribution sur la viande fraîche et les saucisses.

Des initiatives doivent émerger de l’aval

En matière de qualité, c’est à l’aval de faire le premier pas, estime l’Inaporc. «Les producteurs sont toujours prêts à évoluer pour améliorer encore la qualité souhaitée par leurs clients», explique Guillaume Roué. À l’industrie, il demande donc qu’elle innove et mette en avant «la France et sa notoriété» en faisant pour cela «des arbitrages courageux». À ceux qui regrettent que les Français n’aient pas su développer des filières d’exception, comme l’ont fait l’Italie et l’Espagne, le président de l’interprofession répond: «Dans ce domaine, chacun ses responsabilités. C’est l’industrie de la viande et de la charcuterie qui doit savoir innover».

Traçabilité et étiquetage

Aux pouvoirs publics, Guillaume Roué demande la mise en place de l’étiquetage obligatoire de l’origine de la viande dans les produits transformés, mais également des mesures qui mettent fin aux distorsions de concurrence en Europe. «En attendant l’harmonisation des charges sociales et fiscales au niveau européen, nous demandons que le coût du travail soit allégé en France par la prise en charge des cotisations sociales salariales dans les entreprises», demande-t-il.

Pour alléger les charges des éleveurs, l’interprofession demande que «le système de TVA appliqué en Allemagne soit également mis en place en France à défaut d’être démantelé en Allemagne». Et de conclure: «Il est plus que temps d’arrêter les réflexes bourgeois d’une société qui a trop longtemps jeté le bébé avec l’eau du bain. Alors nous disons oui, bien sûr, aux enjeux sociaux et sociétaux mais également oui à l’économie. C’est la base».

Promouvoir le porc français

À destination de l’Ouest, l’Inaporc plaide également pour le retour d’un prix directeur: «Cotation de Plérin ou prix défini par une commission reconnue par l’ensemble des acteurs, l’essentiel c’est qu’une cotation soit affichée chaque semaine et tenant compte de l’évolution des marchés concurrents». À la grande distribution, il demande de mettre plus en avant le porc français afin d’assurer la fluidité des départs d’élevage. «Depuis l’été dernier, rien ne se fait à la distribution, ce n’est pas normal, estime Guillaume Roué. Si cette règle n’existe pas, le résultat, c’est la situation britannique ou suédoise, c’est-à-dire 50 % d’autosuffisance qui correspond à la demande des consommateurs qui font le choix d’acheter un produit national».

Enfin, à sa propre structure l’Inaporc, il demande d’accentuer ses efforts commerciaux à l’export: «Les forces de vente collective sont toujours de nature à donner un pouvoir commercial plus efficace», estime-t-il.

Lire aussi : Marché au cadran : une reprise sur de nouvelles bases

 

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