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Un Le Foll provoquant au Sommet du Végétal

De vifs échanges avec Stéphane Le Foll ont émaillé le congrès d’Orama ce 28 janvier. Face à des producteurs remontés contre Ecophyto 2, le ministre a défendu son plan. Il n’a pas satisfait les revendications ni sur la MAE, ni concernant la surprime aux premiers hectares, ni sur le plan Ecophyto 2 et les normes en général, ni sur la redistribution des aides aux 52 premiers hectares.

file-Pour le président d’Orama, Philippe Pinta, «l’objectif de -50% d’Ecophyto2 est intenable et il ne sera pas tenu».
Pour le président d’Orama, Philippe Pinta, «l’objectif de -50% d’Ecophyto2 est intenable et il ne sera pas tenu».

Les producteurs de grandes cultures ne garderont pas un excellent souvenir de l’intervention du ministre de l’Agriculture lors du Sommet du Végétal, le 28 janvier, à Reims. Ils ont protesté, voire hué, ses propos à plusieurs reprises, lui reprochant de ne pas suffisamment prendre en compte leurs difficultés et revendications. Stéphane Le Foll a été particulièrement interpellé quand il a encouragé les céréaliers «à baisser leurs charges opérationnelles» et à utiliser moins de produits phytosanitaires pour «faire des économies».

Fins de non-recevoir en série

Les réponses qu’il a apportées à la mise en place du plan Ecophyto 2 ne les ont pas plus convaincus. Certes, il s’est dit «prêt à tenir compte des indicateurs proposés par la profession» pour compléter ou remplacer le fameux “Nodu”. Mais pas question de revenir sur l’objectif de réduction de 50% des produits phytosanitaires à échéance de 2025 comme le lui demandait Philippe Pinta, le président d’Orama. «Cet objectif de -50% est intenable et il ne sera pas tenu. Il n’y aura aucune solution crédible qui tienne face à un objectif qui relève de l’incantation», a-t-il déclaré.

Pas question non plus de revenir sur le certificat d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) qui prévoit une réduction des ventes par les distributeurs de 20% d’ici cinq ans laissant entendre que les coopératives et le négoce ne jouaient pas le jeu. Ce qui a provoqué une vigoureuse réaction de Michel Prugue, le président de Coop de France : «Ce que vous avez dit est inacceptable» a-t-il déclaré à l’adresse du ministre, avant que Gérard Tubéry, le président de la FOP n’évoque «une provocation du ministre, mettant un coin entre les producteurs et leurs coopératives».

Lire également : Joute verbale entre le ministre et les coops au congrès d’Orama

Il n’y a pas eu d’avancées notables non plus sur la mise en place des MAE dans les zones intermédiaires. «Les points de vue se sont rapprochés» avec Bruxelles, a déclaré toutefois le ministre affirmant que «la MAE doit se mettre en place». Sur le sujet, Philippe Pinta a opportunément rappelé que cette MAE avait déjà été «validée deux fois» en deux ans, sans que le dossier ait beaucoup avancé.

Fin de non-recevoir également sur le maintien à 50% de la redistribution des aides PAC aux 52 premiers hectares, ainsi que le demandait Philippe Pinta. «Un point d’étape sera réalisé en 2017, après notification de la mise en place des 10% à Bruxelles. La pause est acquise à 10%», a répondu Stéphane Le Foll.

Un volontarisme de façade

Les céréaliers auront droit, malgré tout, à deux satisfactions : l’extension de l’année blanche prévue dans le plan de soutien à l’élevage aux céréaliers des zones difficiles et «la fongibilité» de l’enveloppe du plan protéines. Autrement dit le ministre a donné son accord pour que la partie de l’enveloppe non utilisée, initialement prévue pour améliorer l’autonomie fourragère des exploitations, soit affectée aux producteurs de grandes cultures. Stéphane Le Foll est également revenu sur les néonicotinoïdes dont un rapport de l’Anses prévoit d’en encadrer strictement l’usage. «Sans alternative, pas d’interdiction», a martelé Stéphane Le Foll.

Enfin, si le ministre continue de défendre «une stratégie de stockage de l’eau», Daniel Peyraube, le président de l’AGPM, déplore que le volontarisme ministériel ne se concrétise pas sur le terrain. «On est toujours dans les mêmes phénomènes. On reste toujours dans le même carcan administratif». Une observation que l’on pourrait faire sur l’ensemble des dossiers agricoles. Les décisions politiques ont du mal à passer sur le terrain, quand elles ne sont pas complètement dévoyées.

 

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