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Crise de l’élevage: Valls accuse Bruxelles de faire «trop peu ou trop tard»

Fustigeant la Commission européenne d’avoir «trop peu ou trop tard» activée des mesures pour résorber la crise agricole actuelle, le Premier Ministre Manuel Valls, en compagnie des ministres Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron, a rencontré les représentants de la grande distribution ce lundi 8 janvier. Il a également indiqué qu’il recevra le Premier Ministre russe Medvedev en vue de la levée de l’embargo sanitaire sur le porc.

file-À la sortie de sa rencontre avec les représentants de la grande distribution, Manuel Valls s’en est pris à la Commission européenne, qu’il accuse de faire «trop peu ou trop tard».
À la sortie de sa rencontre avec les représentants de la grande distribution, Manuel Valls s’en est pris à la Commission européenne, qu’il accuse de faire «trop peu ou trop tard».

Pour faire face à la baisse des prix dans les filières porcine, laitière et bovine, plusieurs initiatives ont été proposées lors de cette réunion entre le gouvernement et la grande distribution. Notamment, un terrain d’accord sur la création d’un fonds de 10 centimes par kilo de porc pour soutenir les éleveurs aurait été trouvé, a déclaré Serge Papin, PDG du groupe Système U.

Ce fonds serait abondé par les GMS, mais aussi par la restauration, y compris les cantines. Les modalités seront discutées entre le ministère et la FNSEA. Le dossier, qui comporte plusieurs points techniques, devra ensuite attendre la validation en aval des autorités de la concurrence française et européenne.

Autre avancée «très positive» de cette rencontre, selon Serge Papin: les négociations sur le prix du lait seront désormais tripartites: les producteurs sont admis autour de la table. Pour cela, la loi de modernisation économique (LME) mise en place en 2008 sous l’ère Sarkozy, pourrait ainsi faire l’objet d’un réexamen afin d’y intégrer les organisations de producteurs.

L’organisation des filières sur le tapis

Ces deux mesures substantielles avancées à l’issue de la rencontre devront s’appliquer dans le respect de la concurrence, a rappelé le ministre de l’Économie. «La prudence est de mise» souligne Stéphane Le Foll.

Par ailleurs, l’intégralité des distributeurs présents lors de la rencontre, à savoir Auchan, Carrefour, Casino, Cora France, Leclerc, Intermarché, Lidl et Système U, a donné son accord pour converger vers une meilleure organisation des filières. «L’ensemble des enseignes a très clairement reçu le message», a ainsi affirmé Jacques Creyssel, président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD).

Enfin, le Premier Ministre, qui ambitionne la mobilisation de tous les acteurs des filières et la refonte de leurs organisations, a annoncé qu’il rencontrerait son homologue russe, Dimitri Medvedev, le samedi 13 février, pour évoquer avec lui l’embargo sanitaire sur la viande porcine.

Bruxelles «ne peut pas réinventer la roue»

La Commission européenne «ne peut pas réinventer la roue», rétorque-t-on à Bruxelles, suite aux accusations du Premier Ministre français. L’exécutif européen répète qu’une enveloppe exceptionnelle de 420 millions € a été dégagée à l’automne dernier, en plus des aides au stockage des produits laitiers et du porc, et que les États membres peuvent y adjoindre des mesures nationales dont la compatibilité avec les règles communautaires doit être vérifiée. Pour l’heure, la Commission, qui fait valoir ses contraintes budgétaires, se contente de souligner les possibilités offertes par la politique de développement rural pour répondre à cette crise.

Toutefois, Bruxelles reconnaît avoir été saisie d’un mémorandum français sur la crise de l’élevage le 4 février et souligne que ce document concerne ses services chargés de l’agriculture, mais aussi ceux de la concurrence. Le document alimentera les débats du conseil des ministres de l’agriculture de l’UE lors de leur réunion du 15 février.

Paris demande des initiatives fortes

Le mémorandum français préconise notamment, outre des initiatives fortes à l’exportation: pour le lait, le relèvement temporaire du prix d’intervention et la création d’un groupe à haut niveau européen afin d’envisager entre autres «un mécanisme d’aides européennes octroyées aux producteurs ayant volontairement réduit leur volume de production en période de baisse des prix»; pour le porc, le maintien de l’aide au stockage privé ou, à défaut, «une mesure de réduction du nombre de truies mises en production pour l’ajuster aux capacités d’engraissement des éleveurs».

La France plaide également pour l’indication du pays d’origine pour la viande utilisée dans les aliments transformés, de même que pour les produits laitiers, et pour «la révision de la directive détachement des travailleurs».

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