Phil Hogan reste prudent sur les mesures de gestion de crise
Lors d’une réunion au salon de l’agriculture de Paris, le commissaire européen à l’Agriculture Phil Hogan ne s’est pas davantage engagé sur les mesures que pourrait prendre Bruxelles lors du prochain conseil agricole prévu le 14 mars pour enrayer la crise de l’élevage.
Si l’année dernière, le commissaire européen à l’Agriculture avait déambulé dans les allées du Salon de l’agriculture, il n’a pas renouvelé l’expérience cette année. Il faut dire que la crise agricole et les fortes attentes des producteurs français vis-à-vis de Bruxelles rendaient le climat moins propice à la visite.
Lors de sa venue le 2 mars, Phil Hogan s’est donc contenté de rencontrer les représentants des syndicats agricoles et des filières d’élevage, au cours d’une réunion de deux heures au-dessus du stand du ministère de l’Agriculture.
Face aux producteurs qui lui ont reproché son immobilisme, le commissaire européen a défendu son action en rappelant les 500 millions d’euros d’aide d’urgence débloqués en septembre, mais est resté très prudent quant aux décisions qui pourraient être prises lors du prochain conseil agricole européen, le 14 mars.
Ouvert aux propositions
Devant les représentants des agriculteurs qui ont rappelé leurs attentes quant à la mise en place de mesures de gestion de crise et de gestion de la production, Phil Hogan s’est montré ouvert à la plupart des demandes. Il n’a cependant rien garanti de concret.
«On doit regarder toutes les options pour faire en sorte que les agriculteurs n’arrêtent pas leur activité», a-t-il expliqué en introduction, tout en rappelant qu’il agissait dans un cadre budgétaire et législatif contraint.
Parmi les mesures évoquées, le relèvement des plafonds d’aides de minimis (en précisant pour les jeunes agriculteurs), les crédits à l’export (en se référant à une politique mise en œuvre en Allemagne) et le soutien financier des agriculteurs par l’intermédiaire de la Banque européenne d’investissement. De même, les mesures exceptionnelles de régulation des volumes (article 222 et extensions) n’ont pas été écartées, et vont être examinées, a-t-il expliqué.
Favorable à l’étiquetage d’origine de la viande dans les produits transformés, par exemple, il a précisé que ce dossier était du ressort du Commissaire européen à la Santé et à la consommation.
En attendant le prochain conseil
Enfin, s’il s’est dit «déterminé à travailler» avec le ministre de l’Agriculture français en vue d’avancer des propositions au prochain conseil agricole, il semble évident que la volonté des producteurs français d’aller plus loin que ce qui est prévu dans le cadre législatif actuel restera insatisfaite.
Car tout en se disant prêt à examiner les outils de régulation des volumes, Phil Hogan a, d’un autre côté, préconisé une régulation volontaire des États membres pour enrayer la surproduction.
Le président de la FNSEA Xavier Beulin notait tout de même à la sortie que le Commissaire européen n’avait «pas fermé de portes». Les mesures avancées au prochain conseil agricole européen pourront d’ailleurs être plus nombreuses si Stéphane Le Foll parvient à rassembler une majorité de pays autour des propositions françaises avant le 14 mars.