Aller au contenu principal

«Encore des progrès à faire dans les abattoirs» reconnaît le ministre

Interrogé par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie le 18 mai, Stéphane Le Foll a rendu les chiffres de l’enquête diligentée par lui en avril dernier et s’est positionné face à certains sujets clefs comme la surveillance vidéo des employés.

file-«Dans les deux tiers des établissements, aucun problème n’a été mis en évidence. Dans le tiers restant, la majorité a présenté des défauts de conformité mineurs», a expliqué le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.
«Dans les deux tiers des établissements, aucun problème n’a été mis en évidence. Dans le tiers restant, la majorité a présenté des défauts de conformité mineurs», a expliqué le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.

Pas moins de 259 abattoirs d’animaux de boucherie ont été inspectés (460 chaînes d’abattage) sur les 263 abattoirs totaux présents en France et outremer, rapporte Stéphane Le Foll, interrogé par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie, le 18 mai dernier. «Dans les deux tiers des établissements, aucun problème n’a été mis en évidence. Dans le tiers restant, la majorité a présenté des défauts de conformité mineurs», a notamment présenté le ministre de l’agriculture.

«Des défauts d’étourdissement ont été relevés dans 39 chaînes d’abattage et dans la plupart des cas, des mesures correctives immédiates ont été exigées», a-t-il continué en citant le nombre de 19 chaînes d’abattage présentant une «non-conformité des plus graves», soit 5%.

«99 avertissements ont été ordonnés […], 77 exploitants ont été mis en demeure d’apporter des corrections à leur système dans un délai fixé par l’administration», «des procès-verbaux ont été dressés dans 8 établissements pour défaut de fonctionnement» et «dans deux établissements, des arrêts d’activité, suspension ou retrait d’agrément ont été ordonnés», selon le ministre. «Cette inspection démontre que nous avions des progrès encore à faire», observe-t-il.

Abattage rituel, un rapport pour septembre

Durant cet entretien, Stéphane Le Foll a également évoqué un rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) au sujet du décret pris par Bruno Le Maire en 2011 — il était alors ministre de l’Agriculture — sur l’abattage rituel, dont le rendu est prévu pour septembre. Il évoque le chiffre de «218 établissements autorisés à abattre sans étourdissement» et de «15% de bovins» et «27% d’ovins» abattus rituellement (halal et casher) en France.

Au sujet du projet d’instaurer des caméras vidéos filmant les salariés à «la tuerie» et dans les parcs d’attente des animaux, il renvoie le projet à la commission pour «nous éclairer sur les possibilités dans lesquelles cela peut s’exercer. […] Votre travail parlementaire aura à préciser, si vous en faites le choix dans votre rapport, des conditions dans lesquelles cela peut s’exercer et j’en tiendrai bien sûr compte pour aller au-delà si nécessaire et s’il faut modifier la loi».

Arsenal législatif

Côté loi d’ailleurs, il annonce que «le délit pour mauvais traitement sur les animaux en abattoirs et dans les entreprises de transport» sera inséré dans la loi Sapin 2, tout comme la protection du lanceur d’alerte. Cette protection sera similaire à celle «de tous les salariés signalant un délit apporté par la loi dans la lutte contre la fraude financière en 2013», continue-t-il.

À la question du renforcement des contrôles vétérinaires de l’État, il répond: «Considérer que mettre des vétérinaires pour régler un problème qui est d’abord de la responsabilité de ceux qui ont à gérer l’établissement n’est pas la solution».

Le ministre de l’agriculture reconnaît la nécessité d’améliorer les formations et «de réfléchir à la manière de faire évoluer ces métiers» d’employés d’abattoirs. Il considère que «ce n’est pas en multipliant les abattoirs de proximité que l’on réglera le problème» du bien-être animal à l’abattoir et dans les transports. Il préfère «consolider ce qui existe déjà».

Et surtout, il s’interroge sur les 32,7 millions d’euros restants de l’enveloppe des 50 millions d’euros mis à disposition pour améliorer la compétitivité des abattoirs (plan d’investissements d’avenir). «On est loin d’avoir utilisé l’enveloppe qui était prévue!». Pour lui, il s’agirait de «faire en sorte que cela bouge», sur le plan «de la compétitivité, du travail et du bien-être animal».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

La vallée d’Ossau fait sa foire à Gère-Bélesten

Ce week-end pascal, c’est le retour de la foire agricole de la vallée d’Ossau. L’occasion de passer une belle journée en…

Une rencontre autour de l’élevage bovin landais, à Orist

La FDSEA propose ce rendez-vous afin de mettre en relief les plus-values qu’apporte cette filière malmenée sur le territoire,…

L’ALMA craint une recrudescence de la MHE

Après une pause hivernale, l’arrivée de températures plus clémentes fait craindre une reprise virale aux responsables de l’…

PAC 2023-2027  : profonde révision de la conditionnalité

Dans le cadre d’un nouveau paquet de mesures visant à répondre aux protestations agricoles des derniers mois, la Commission…

Congrès de la FDSEA : donner un nouveau souffle à l’agriculture landaise

Vendredi dernier à Montaut, le congrès de la FDSEA a été l’occasion de débattre de l’avenir de l’agriculture landaise, en s’…

Une coopération fructueuse entre Pépinière Environnement ACI et la Cave de Crouseilles

Une équipe de trois salariés issus de l’association serroise s’est immergée cet hiver dans la taille des vignes de Charles…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon