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Filière foie gras: déjà près de 10 millions de canards perdus

Lors de sa traditionnelle conférence de présentation du bilan de l’année écoulée (2016) qui s’est tenue le 9 mars dernier à Paris, le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) n’a pas pu faire l’impasse sur le second épisode d’influenza aviaire qui secoue la filière depuis décembre dernier, sujet qui a, bien entendu accaparé, les discussions.

file-Le Cifog a renouvelé sa demande aux pouvoirs publics de verser le plus rapidement possible les aides financières programmées. Il attire en particulier l’attention sur les producteurs mis préventivement à l’arrêt dans les zones réglementées.
Le Cifog a renouvelé sa demande aux pouvoirs publics de verser le plus rapidement possible les aides financières programmées. Il attire en particulier l’attention sur les producteurs mis préventivement à l’arrêt dans les zones réglementées.

Depuis le premier cas de virus H5N8 détecté le 1er décembre 2016 dans le Tarn, toutes les mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics pour éradiquer le virus n’ont pu éviter un dépeuplement de la quasi-totalité des départements du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et, dans une moindre mesure, des Hautes-Pyrénées. De plus, la situation n’est pas stabilisée dans le Lot-et-Garonne. Tous les élevages de palmipèdes sont touchés quels que soient leurs modes de production.

En plus des 3,7 millions de canards abattus depuis quatre mois, le Cifog estime que 6 millions de palmipèdes n’ont pas pu être mis en production depuis le début de l’épizootie. Ce sont donc 9,7 millions de canards perdus pour la production française de foie gras. Les pertes financières immédiates sont extrêmement lourdes, estimées à plus de 250 millions d’euros.

Dans l’attente du redémarrage

Cette crise touche plus de 55% de la filière, qui fait vivre 30.000 familles et représente environ 100.000 emplois sur le territoire. Pour la filière volailles de chair, également touchée dans la région avec 1.500 élevages dépeuplés, les pertes sont estimées à 90 millions d’euros.

Le Cifog a donc renouvelé sa demande aux pouvoirs publics de verser le plus rapidement possible les aides financières programmées. Il attire en particulier l’attention sur les producteurs mis préventivement à l’arrêt dans les zones réglementées autour des foyers qui, depuis décembre, sont sans revenus. Le versement d’une avance de 70% de l’aide perçue en 2016 est demandé dans les meilleurs délais.

Si la prévalence du virus continue de baisser, les professionnels espèrent pouvoir redémarrer l’élevage de canards en mai, après nettoyage et désinfection des exploitations. Mais les opérations de lutte ne sont pas encore totalement parvenues à enrayer le virus. Des résurgences concernent notamment le Lot-et-Garonne. Lorsque le virus H5N8 sera maîtrisé, la reprise sera placée sous le signe de la révolution avec des mesures drastiques pour sécuriser la filière.

De nouvelles règles de production

Le Cifog, interprofession reconnue par les pouvoirs publics et qui représente l’ensemble de la filière, a défini les conditions de redémarrage en tenant compte des différents modes de production. Elles s’articulent autour de quatre axes majeurs et de quinze actions applicables à tout le territoire. Ces règles techniques de production visent à protéger les animaux pendant les périodes à risque et à sécuriser le statut sanitaire de la filière.

Elles feront l’objet d’un accord interprofessionnel rédigé avec les services du ministère de l’agriculture et du ministère de l’économie et des finances (validité juridique), pour une demande d’extension par les pouvoirs publics (processus pour rendre les règles obligatoires à tous par arrêté d’extension). Ces mesures limiteront structurellement dans l’avenir les quantités de foie gras produites en France.

Ce plan vise à se doter d’un système de surveillance et d’alerte, efficace et réactif pour limiter les risques dans l’éventualité d’un incident sanitaire et à diffuser les bonnes pratiques auprès des éleveurs, des transporteurs et des intervenants en élevage. Ces bonnes pratiques seront auditées et contrôlées par des organismes indépendants.

Outre les pertes directes pour la filière, vont donc s’ajouter aussi les coûts d’investissement et de mise en œuvre des règles de production et l’impact sur les volumes disponibles.

F. Brèthes

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