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Salamanca, terre d'élevage bovin

Après la venue d'éleveurs espagnols au salon Aquitanima de Bordeaux, plusieurs délégations françaises se sont rendues à  la foire de Salamanque, au début du mois de septembre.

file-Olivier Lasternas, éleveur de Limousines en Dordogne et membre du jury, avoue « avoir été agréablement surpris par le niveau des concours et la qualité des animaux ». © F.B. - Le Sillon
Olivier Lasternas, éleveur de Limousines en Dordogne et membre du jury, avoue « avoir été agréablement surpris par le niveau des concours et la qualité des animaux ». © F.B. - Le Sillon
En bons voisins, Français et Espagnols entretiennent des liens privilégiés sur le plan agricole. Cette proximité se traduit notamment par des échanges intenses sur le marché des céréales, ou encore sur celui des bovins. Dans la filière allaitante, les éleveurs espagnols restent notamment d'éminents importateurs de bovins maigres et de reproducteurs français.
Depuis près de six ans, le salon Aquitanima de Bordeaux entretient cette relation. Ainsi, au printemps dernier, une dizaine de producteurs ibériques a pris part au concours des races Blonde d'Aquitaine et Limousine, allant jusqu'à  remporter deux prix de championnats.
En retour, des délégations françaises se rendent, depuis deux ans, à  la foire agricole de Salamanque. Avec plus de 1.000 bovins présentés et 18.000 mètres carrés de surfaces d'exposition, ce salon est aujourd'hui le plus important de la péninsule, en ce qui concerne les productions bovine et ovine.
Échanges de génétique
La dernière édition de cette manifestation s'est déroulée du 7 au 12 septembre. Plusieurs responsables des différentes filières allaitantes (notre photo ci-dessous) avaient donc fait le déplacement, ainsi que Jean Pierre Raynaud, vice-président du conseil général d'Aquitaine, en charge de l'agriculture. Des éleveurs français se sont même vus confier les jugements des concours des races Blonde d'Aquitaine, Limousine et Charolaise. Olivier Lasternas, éleveur de Limousines en Dordogne était l'un d'eux. Celui-ci avoue « avoir été agréablement surpris par le niveau des concours et la qualité des animaux ». Il est vrai que l'élevage espagnol a enregistré des progrès sensibles sur l'aspect qualitatif de son cheptel, au cours des dernières décennies.
Ces avancées ont notamment été permises par l'importation massive de génétique bovine française. De par la proximité de son berceau d'élevage, la race Blonde d'Aquitaine a été l'une des premières à  faire l'objet d'échanges de reproducteurs. Maria Miguelez Simon, député déléguée à  l'agriculture de la province de Salamanque en témoigne, « la Blonde d'Aquitaine a été initialement très utilisée en croisement avec nos propres races, notamment sur la Morucha (notre photo ci-dessous). Elle a beaucoup amélioré la conformation des animaux Aujourd'hui, nous disposons de plus en plus d'élevages en race pure ». Avec 130 pedigrees exports attribués en 2009, par l'UPRA Blonde d'Aquitaine, cette destination reste, encore aujourd'hui, un débouché majeur pour l'exportation de reproducteurs Blonds (derrière la Belgique). Depuis quelques années, la race Limousine bénéficie également de ce phénomène.
Située au sud de la communauté autonome de Castille-et-Léon, la province de Salamanque forme l'une des plus importantes zones d'élevage du pays (la communauté de Castille-et-Léon regroupe plus de 20 % du cheptel bovin espagnol). A l'échelon national, l'importance économique de l'élevage bovin viande lui permet de figurer en seconde position parmi la totalité des filières animales du pays (derrière la filière porcine). En outre, l'Espagne possède aujourd'hui le second troupeau de vaches allaitantes d'Europe, derrière la France. Toutefois, après avoir enregistré une croissance continue jusqu'au milieu des années 2000, les effectifs bovins ont tendance à  se stabiliser depuis.
À l'image de la France, cette filière traverse actuellement une crise particulièrement sévère. Même si l'élevage espagnol se caractérise généralement par des systèmes de production extensifs dans cette région, il n'en demeure pas moins que l'envolée du prix des aliments grève considérablement la rentabilité des exploitations. Le secteur de l'élevage de taureaux de combat, lui aussi, n'est pas épargné par la crise actuelle. Cette production constitue également un des secteurs économiques majeurs de cette province. La baisse sensible du nombre de spectacles taurins, à  travers le pays, a eu pour conséquence une chute de la demande dans ce marché très spécifique. Aussi, quelques-uns des 260 élevages que compte la province de Salamanque se trouvent, aujourd'hui, plongés dans une situation économique très délicates. Fabien Brèthes
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