Forêt landaise : la reconstitution traîne
Prioritaire pour la Région, la reconstitution du massif forestier des landes de Gascogne, après tempêtes et dégàts de scolytes, ne l'est pas pour des propriétaires forestiers frileux face aux problèmes sanitaires et de débouchés.
La dernière partie de la réunion s'est penchée sur le devenir de la forêt dans les Landes et des filières qui la valorisent. Il semblerait que la solution soit de répartir les risques en adoptant différents types de conduites de la forêt et différent
La commission forêt de la chambre d'agriculture réunissait le 6 juin à Mont-de-Marsan ses techniciens forêts, ceux du CRPF(1), la DDTM, le syndicat des sylviculteurs (SSSO), les groupements de productivité forestière, la Safer et la CAFSA (coopérative agricole et forestière sud Atlantique).
La commission a fait le point sur l'état d'avancement du PPRDF Aquitaine, plan pluriannuel régional de développement forestier. Mis en place par la loi de modernisation agricole, les PPRDF visent à promouvoir des programmes d'action opérationnels sur 5 ans pour mobiliser plus de bois dans des zones où ils ne le sont pas suffisamment. Trois massifs prioritaires
En Aquitaine, première région française productrice de bois (40 % de la récolte nationale), ce plan est porté notamment par les chambres d'agriculture et le CRPF (mais aussi les communes, l'office national des forêts). Il sera validé sous l'autorité du préfet de Région, en association avec les collectivités territoriales et sera soumis à consultation publique en septembre.
Trois massifs forestiers prioritaires ont été identifiés : le massif des landes de Gascogne pour lequel l'enjeu est la reconstitution du stock sur pied, le massif Dordogne-Garonne où il faut relancer la mobilisation des bois et enfin le massif Adour-Pyrénées qui mérite une meilleure valorisation d'une forêt diversifiée.
L'autre grand sujet abordé lors de cette commission était l'état de la forêt landaise. Gilles Drouet, de la DDTM, a indiqué qu'en Aquitaine, dans le cadre du plan chablis, plus de la moitié des surfaces, sinistrées à plus de 40 %, pour lesquelles une demande de subvention nettoyage a été déposée (143.000 ha), est déjà nettoyée. 100.000 ha devraient l'être d'ici 2011, ce qui est énorme. Il est à noter que les dossiers de demande d'aide peuvent de nouveau être déposés, après un arrêt depuis le mois de février.
Les choses vont moins vite sur la partie reconstitution dont l'enveloppe est loin d'être consommée, avec des demandes d'aides concernant seulement 23 100 ha. « Un grand retard a été pris notamment en raison des risques sanitaires dus aux attaques d'hylobes sur les jeunes plantations » estime Gilles Drouet.
Roland Martin, élu de la chambre d'agriculture, attribue le retard à un manque de confiance en l'avenir des propriétaires forestiers : « on a un problème de transformation de nos produits. Il n'y a pas d'industriels pour les valoriser correctement ». Christian Pinaudeau, secrétaire général du SSSO demande donc une prolongation du plan chablis. « On n'aura jamais le temps de terminer dans la période prévue ».
Sur le plan sanitaire, scolyte et chenille processionnaire ont été les fléaux de l'année 2010. 26000 ha de pins ont fait l'objet d'une demande d'aide à la reconstitution suite aux coupes anticipées imposées par les dégàts de scolytes. Ce dispositif s'étalant jusqu'au mois d'octobre, Thierry Cazeaux, conseiller à la chambre d'agriculture, estime que ces surfaces pourraient atteindre les 50 000 ha qui s'ajouteraient à celles concernées par le plan chablis. « L'enveloppe est loin d'être suffisante » met en garde Christian Pinaudeau. Prévisions erronées
Des traitements systématiques et sur déclaration des piles de bois en bord de route sont menés depuis le mois de mars. « Les volumes traités sont dérisoires par rapport à ce qui transite » regrette Thierry Cazeaux qui recommande une plus grande rigueur pour l'enlèvement rapide des bois afin de limiter la propagation de l'insecte. Henri de Serval, président de la CAFSA, suggère quant à lui une intensification des traitements.
Malgré les fortes défoliations qu'elle a provoqué, la chenille processionnaire n'a pas fait l'objet de traitement spécifique cet hiver (par erreur de prévision du département santé des forêts).
Affaiblis, les arbres deviennent alors des proies pour le scolyte, surtout s'ils souffrent en plus de la sécheresse. « Il y a donc un risque d'amplification de la situation sanitaire ». Les piégeages de papillons mis en place devraient permettre dorénavant de mieux apprécier l'évolution des populations de chenille. 1 - Centre régional de la propriété forestière
Dominique Maurel
La commission a fait le point sur l'état d'avancement du PPRDF Aquitaine, plan pluriannuel régional de développement forestier. Mis en place par la loi de modernisation agricole, les PPRDF visent à promouvoir des programmes d'action opérationnels sur 5 ans pour mobiliser plus de bois dans des zones où ils ne le sont pas suffisamment. Trois massifs prioritaires
En Aquitaine, première région française productrice de bois (40 % de la récolte nationale), ce plan est porté notamment par les chambres d'agriculture et le CRPF (mais aussi les communes, l'office national des forêts). Il sera validé sous l'autorité du préfet de Région, en association avec les collectivités territoriales et sera soumis à consultation publique en septembre.
Trois massifs forestiers prioritaires ont été identifiés : le massif des landes de Gascogne pour lequel l'enjeu est la reconstitution du stock sur pied, le massif Dordogne-Garonne où il faut relancer la mobilisation des bois et enfin le massif Adour-Pyrénées qui mérite une meilleure valorisation d'une forêt diversifiée.
L'autre grand sujet abordé lors de cette commission était l'état de la forêt landaise. Gilles Drouet, de la DDTM, a indiqué qu'en Aquitaine, dans le cadre du plan chablis, plus de la moitié des surfaces, sinistrées à plus de 40 %, pour lesquelles une demande de subvention nettoyage a été déposée (143.000 ha), est déjà nettoyée. 100.000 ha devraient l'être d'ici 2011, ce qui est énorme. Il est à noter que les dossiers de demande d'aide peuvent de nouveau être déposés, après un arrêt depuis le mois de février.
Les choses vont moins vite sur la partie reconstitution dont l'enveloppe est loin d'être consommée, avec des demandes d'aides concernant seulement 23 100 ha. « Un grand retard a été pris notamment en raison des risques sanitaires dus aux attaques d'hylobes sur les jeunes plantations » estime Gilles Drouet.
Roland Martin, élu de la chambre d'agriculture, attribue le retard à un manque de confiance en l'avenir des propriétaires forestiers : « on a un problème de transformation de nos produits. Il n'y a pas d'industriels pour les valoriser correctement ». Christian Pinaudeau, secrétaire général du SSSO demande donc une prolongation du plan chablis. « On n'aura jamais le temps de terminer dans la période prévue ».
Sur le plan sanitaire, scolyte et chenille processionnaire ont été les fléaux de l'année 2010. 26000 ha de pins ont fait l'objet d'une demande d'aide à la reconstitution suite aux coupes anticipées imposées par les dégàts de scolytes. Ce dispositif s'étalant jusqu'au mois d'octobre, Thierry Cazeaux, conseiller à la chambre d'agriculture, estime que ces surfaces pourraient atteindre les 50 000 ha qui s'ajouteraient à celles concernées par le plan chablis. « L'enveloppe est loin d'être suffisante » met en garde Christian Pinaudeau. Prévisions erronées
Des traitements systématiques et sur déclaration des piles de bois en bord de route sont menés depuis le mois de mars. « Les volumes traités sont dérisoires par rapport à ce qui transite » regrette Thierry Cazeaux qui recommande une plus grande rigueur pour l'enlèvement rapide des bois afin de limiter la propagation de l'insecte. Henri de Serval, président de la CAFSA, suggère quant à lui une intensification des traitements.
Malgré les fortes défoliations qu'elle a provoqué, la chenille processionnaire n'a pas fait l'objet de traitement spécifique cet hiver (par erreur de prévision du département santé des forêts).
Affaiblis, les arbres deviennent alors des proies pour le scolyte, surtout s'ils souffrent en plus de la sécheresse. « Il y a donc un risque d'amplification de la situation sanitaire ». Les piégeages de papillons mis en place devraient permettre dorénavant de mieux apprécier l'évolution des populations de chenille. 1 - Centre régional de la propriété forestière
Dominique Maurel
