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Le machinisme agricole français à la relance

Axema, le syndicat des industriels du matériel, a présenté son bilan économique. Le secteur a amorcé une remontée et regarde vers les marchés de demain, dont les nouvelles technologies et le marché africain.

file-Afin de satisfaire aux objectifs de réduction de 25% d’ici 2020 de l’utilisation des produits phytosanitaires et de 50% d’ici 2025, il faudrait remplacer la moitié du parc d’agroéquipement français qui est vieillissant.
Afin de satisfaire aux objectifs de réduction de 25% d’ici 2020 de l’utilisation des produits phytosanitaires et de 50% d’ici 2025, il faudrait remplacer la moitié du parc d’agroéquipement français qui est vieillissant.

Après une forte chute les années précédentes, le secteur du machinisme agricole a constaté un léger redressement en 2017, qui devrait continuer en 2018. Le marché français a terminé l’année à 5,1 milliards d’euros, soit une hausse de 1,1%. Il pourrait ainsi atteindre 5,3 milliards d’euros en 2018, avec une augmentation de 5%. L’Union des industriels de l’agroéquipement justifie ces bons résultats par la production française qui a alimenté le marché, les importations ayant baissé de 5%.

En termes de production, la France tient la troisième place au niveau européen, avec 4,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, derrière l’Allemagne et l’Italie. L’Hexagone est aussi le cinquième exportateur mondial du secteur, sur un marché qui représente 111 milliards d’euros et majoritairement concentré en Asie, en Amérique et en Europe.

Les robots à l’assaut du marché mondial

Les perspectives pour le secteur se trouvent pourtant davantage en Afrique, qui ne représente aujourd’hui que 2% du marché mondial. En effet, l’Asie, premier marché, a une forte production et peu d’importation, tout comme l’Amérique, alors que l’essentiel de l’agroéquipement africain est importé.

Le rapport économique d’Axema, évoque l’exemple du Nigéria. Ce pays devrait voir sa population plus que doubler d’ici 2050, passant de 191 millions à 410 millions d’habitants, faisant ainsi croître les besoins agricoles et donc d’agroéquipement. À l’heure actuelle, la production agricole du pays est équivalente à celle de la France en valeur, mais les agroéquipements ne représentent qu’un marché de 100 millions d’euros, contre 5,5 milliards d’euros en France. «Ce pays peut être un marché intéressant, à condition que soient mis en place des crédits à l’agriculture», explique Élodée Dessart, responsable du pôle économique d’Axema.

À partir des chiffres de Tractica, l’Union des industriels de l’agroéquipement prévoit que les ventes de robots pourraient représenter 58% du marché mondial de l’agroéquipement en 2035, atteignant les 196 milliards de dollars. À eux seuls, les tracteurs autonomes pourraient atteindre 42% du marché de la robotique agricole. «Ce développement pourrait se faire plus rapidement en Afrique, qui passerait directement à ces nouvelles technologies», précise Laurent De Buyer, le président du groupe Produits-Marché de la protection des plantes chez Axema.
Les professionnels de l’agroéquipement mettent aussi l’accent sur le côté «responsable» du secteur. Depuis 2012, le secteur a en effet réussi à stabiliser l’emploi alors qu’il baissait dans l’industrie. «Nous avons continué à croire et à investir dans les hommes», se félicite Frédéric Martin, le président d’Axema. L’agroéquipement représente un peu moins de 17.000 emplois en 2017 et est en manque de main-d’œuvre, ce qui pénalise le marché en créant des difficultés opérationnelles.

Réduire les intrants

Axema s’est aussi engagé en faveur de la réduction des intrants chimiques à travers le «contrat de solutions». Le syndicat proposera notamment une classification des pulvérisateurs, avec un système de points en fonction des technologies utilisées, de la réduction d’utilisation des produits phytosanitaires et de l’impact sur l’environnement, ainsi que sur la protection de l’utilisateur et du voisinage.

Les professionnels français des agroéquipements souhaitent, ainsi, satisfaire aux objectifs du gouvernement qui prévoit, dans le cadre du plan Ecophyto II, une réduction de 25% d’ici 2020 de l’utilisation des produits phytosanitaires et de 50% d’ici 2025. Pour atteindre cet objectif, Laurent de Buyer estime «à la louche» qu’il faudrait remplacer la moitié du parc d’agroéquipement français qui est vieillissant. Or, le faible revenu des agriculteurs limite les possibilités d’investissement pour renouveler les équipements. Ces objectifs nécessitent donc des subventions publiques mais «la valeur doit aussi venir de la part des consommateurs», estime Laurent de Buyer.

 

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