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Les céréaliers veulent des actes

Le ministre de l'agriculture a reconnu que les assouplissements annoncés au plus haut niveau en matière d'environnement ne se traduisaient pas toujours sur le terrain. Il s'est engagé à  améliorer les choses.

Bla-bla-bla », à  l'adresse de Bruno Le Maire qui participait à  la séance de clôture du Sommet du Végétal, à  Dijon, le 19 janvier. Les producteurs de grandes cultures d'Orama en ont ras-le-bol des discours et promesses non tenues en matière d'environnement. Philippe Pinta s'est fait l'écho auprès du ministre de l'agriculture de toutes les difficultés que rencontrent les producteurs au quotidien.Gestion de l'eau, biotechnologies et OGM, bassins d'alimentation et de captage, biocarburants, augmentation des capacités de stockage, la liste est longue de toutes les tracasseries administratives et des règlements bureaucratiques qui empêchent les agriculteurs de produire et qui plombent leur compétitivité.« Le Grenelle de l'environnement nous mène à  une impasse » a résumé le président qui déplore le grand écart entre le discours affiché au plus haut niveau de l'État sur la relance de la production et la nécessité de produire plus et les freins qui se dressent au jour le jour chez les agriculteurs.Le ministre de l'agriculture l'a reconnu. « Sur le respect des règles environnementales, le compte n'y est pas. Il faut que les choses changent », a-t-il assuré. Avant de s'engager à  réunir prochainement toutes les directions départementales et régionales des territoires, pour que « les instructions du président de la République [] soient respectées ». L'accent sera mis sur quatre dossiers. D'abord, les retenues collinaires : « faisons preuve d'un peu de bon sens et de pragmatisme pour que les paysans puissent construire des retenues sans se heurter à  une administration qui paralyse systématiquement tous les projets ». Ambiguité sur les OGM
Sur les aires d'alimentation de captage, pas question « de mettre l'agriculture sous cloche » et de stériliser des milliers d'hectares, a indiqué le ministre. Qui s'est engagé également à  respecter « l'esprit » des textes, plutôt que « la lettre » en matière d'infrastructures écologiques et de faire « une interprétation pragmatique » des exigences en matière de couvert végétal.
En revanche, B. Le Maire n'a pas levé l'ambiguité concernant la reprise de la culture de mais M810 de Monsanto, après l'annulation de la clause de sauvegarde. S'il s'est prononcé clairement en faveur d'une règle de coexistence basée sur un seuil de 0,9 %, il n'a pas dit que les agriculteurs pourraient semer des mais OGM cette année. Fin novembre, aussitôt après la décision du Conseil d'État, il s'était prononcé pour la mise en oeuvre d'une nouvelle clause de sauvegarde
Sur les dossiers européens et sur la réforme de la politique agricole commune, le ministre rejoint les positions professionnelles. Comme le lui demandait Philippe Pinta, il se battra pour que la convergence des aides en France soit « juste ». Les propositions de la Commission européenne en la matière vont « trop vite et trop fort », la convergence sur cinq ans étant « irréaliste ». Idem pour le verdissement « 30 % de l'enveloppe nationale de la PAC réservée aux mesures de verdissement, c'est trop » a affirmé le ministre. Comme 7 % de surface d'intérêt écologique, « c'est incompatible avec la nécessité de produire plus ». Il se battra aussi pour que ce taux soit revu à  la baisse. Comme il demande également que la Commission « revoie sa copie » en matière de rotation des cultures telle qu'elle est proposée. Le ministre s'est prononcé également sur une simplification des règles en matière de BCAE, ainsi que sur la mise en place d'instrument d'intervention sur les marchés pour faire face aux crises qui pourraient survenir qu'elles soient économiques ou sanitaires.
Reste qu'à  moins de 90 jours de l'élection présidentielle, il n'est pas du tout certain qu'il puisse obtenir des engagements fermes de la Commission européenne en la matière, malgré sa réelle volonté d'avancer dans ce sens. «Écologie rationnelle»
Devant le ministre de l'agriculture, Xavier Beulin a appuyé les revendications des producteurs de grande culture. « Nous ne voulons pas d'une écologie punitive [] mais d'une écologie calée sur des bases scientifiques, rationnelles et responsables ». Et de dénoncer le « zèle franco-français » qui en fait plus que « les normes européennes ». Avant de s'en prendre aux pétitionnaires qui déposent des recours administratifs contre les retenues collinaires sans en subir de conséquences négatives, même quand le recours est rejeté. Le président de la FNSEA souhaite qu'ils soient soumis à  des dépôts de garantie, ce qui certainement briderait leur zèle.
Xavier Beulin redoute également que la création de nouveaux bassins d'alimentation de captage aboutisse à  la stérilisation de trois millions d'hectares de terre. Ce qui est inacceptable. Comme est inacceptable l'attitude du Gouvernement qui refuse de suivre la décision du Conseil d'État sur la mise en culture du mais OGM de Monsanto.
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