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Cahier de vacances pour l'administration

Le rendez-vous se voulait «pédagogique». En invitant ce mardi 17 juillet sur une exploitation agricole des Landes — le GAEC du Bourgabot à  Nassiet — le préfet de Région d'Aquitain, Patrick Stéfanini, ainsi que le directeur régional de l'agriculture (DRAAF), Hervé Durand, et le directeur régional de l'environnement (DREAL), Patrick Russac, le président de la FRSEA d'Aquitaine, Henri Bies-Péré, souhaitait «faire la démonstration que ce qu'on dit en réunion, c'est bien ressenti comme cela sur le terrain. Monsieur le préfet, vous allez avoir quelques devoirs de vacances».

file-La FRSEA d'Aquitaine a réuni pour la première fois sur une exploitation le préfet de Région Patrick Stéfanini (à  gauche), le DRAAF, Hervé Durand et le DREAL, Patrick Russac. © Le Sillon
La FRSEA d'Aquitaine a réuni pour la première fois sur une exploitation le préfet de Région Patrick Stéfanini (à  gauche), le DRAAF, Hervé Durand et le DREAL, Patrick Russac. © Le Sillon
Et les sujets n'ont pas manqué. États des lieux de filières lait, hausse des coûts de production ou encore irrigation (lire ci-dessous), les responsables syndicaux ont abordé, sans concession, les dossiers chauds du moment. Mais sans conteste, celui de la révision des zones vulnérables aura focalisé toute l'attention. «Nous allons vers des difficultés car il y a des incompréhensions sur ce sujet, souligne Henri Bies-Péré. Nous sommes dans un syndicalisme de construction, mais il faut que l'on comprenne la logique. Colorier une jolie carte, cela ne nous convient pas. On punit des agriculteurs qui ont bien travaillé. Et quand toute la classe est punie, le message passe mal». Des propos relayés par Christophe Barrailh, le président de la FDSEA des Landes. «Dans notre département, nous avons très mal vécu la précédente extension, rappelle-t-il en préambule. Nous nous étions prononcés contre car elle était injustifiée». Le préfet fait preuve d'ouverture Christophe Barrailh a exposé en détail les arguments de la profession sur ce dossier, notamment sur les taux d'analyses. «Si les taux de nitrate sont en baisse, alors il faut déclasser, lance-t-il. Ce zonage ne doit pas devenir un carcan». Et d'ajouter: «À chaque fois que l'on décide d'étendre une zone vulnérable, au final, on casse de l'éleveur». Le président de la FDSEA prend en exemple le GAEC du Bourgabot, menacé par l'extension. «Si cette exploitation est classée en zone vulnérable, cela représentera un investissement obligatoire de 40.000 euros pour le producteur afin qu'il construise 1.000 m3 supplémentaires de stockage d'effluents». D'autre part, la FRSEA réclame que soient mis en place de véritables politiques d'accompagnement des exploitations tombant sous le coup des zones vulnérables. «Il faut mettre plus de moyens financiers pour aider les éleveurs dans les mises aux normes, et ceci en tenant compte du calendrier de l'évolution de l'exploitation», explique Christophe Barrailh. Une idée également reprise par Dominique Graciet, président de la chambre régionale d'agriculture: «Si on met les exploitations en zone vulnérable de manière trop rapide, alors elles ne pourront pas être correctement accompagnées. La différence entre répression et démarche de progrès, c'est le délai de mise en place des mesures». Reconnaissance des efforts Patrick Stéfanini semble, pour sa part, avoir entendu les remarques de la profession. «Quand les efforts ont porté des résultats, il faut sortir du classement, affirme-t-il. Je porterai ce message au préfet de bassin». Le directeur de l'environnement, Patrick Russac, a également fait preuve d'ouverture. «Par rapport à  la première proposition de zonage, il y a eu des échanges et on a avancé. Dès que cela se justifie et qu'il y a une baisse des taux de nitrate, on va vers un déclassement. Par exemple, nous travaillons conjointement pour déclasser un certain nombre de cours d'eau en aval de Pau». Par contre, Patrick Russac concède que sur certains secteurs, comme le bassin des Luy, «on aura des difficultés majeures. L'Europe insiste pour que nous maintenions le classement. On travaille actuellement sur une distinction entre l'amont et l'aval du bassin. On étudie la situation au cas pas cas». Quoi qu'il en soit, «si dans le réseau de mesures il n'y a aucune évolution, alors nous serons obligés d'opérer des classements». Le DREAL a enfin précisé le calendrier, extrêmement serré, de la mise en place de ce zonage. «Entre le 20 et le 25 juillet, nous allons provoquer des réunions dans chaque département pour affiner la cartographie. Début août, les préfets de chaque département seront saisis par le préfet de Région en vue d'une consultation. La décision finale devrait intervenir fin septembre», annonce Patrick Russac. Le préfet de Région a, pour finir, réaffirmé son désir de discuter avec la profession. «Nous sommes dans une phase de concertation, lance-t-il. Nous allons la poursuivre». Yannick Allongue
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