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Comment obtenir des canards calmes au gavage

Une étude menée par le Cepso montre que les causes de nervosisme du canard en gavage sont multifactorielles. Elle propose des orientations de recherche.

Le passage au logement collectif amplifie les problèmes de nervosisme du canard au gavage, avec des conséquences sur la pénibilité du travail du gaveur et sur l‘accroissement des blessures des animaux (notamment car ils montent les uns sur les autres au moment de la contention). La recherche sur les causes de ce nervosisme s'est jusque-là  principalement penchée sur les souches du canard. Sans grand résultat, en raison d'une sélection génétique difficile à  mener sur le comportement. Les professionnels ont par contre remarqué que la nervosité varie en fonction de la provenance des animaux, alors qu'ils sont de la même souche. Des liens entre le nervosisme et les pratiques d'élevage
C'est pourquoi, le Cepso a souhaité étudier les liens existant entre le comportement des canards au gavage et les pratiques d'élevage. L'enquête sur ces pratiques, confiée à  Marine Voisin, ingénieur agronome stagiaire, a concerné 39 éleveurs d'Aquitaine, Midi-Pyrénées et Pays-de-Loire, en collaboration avec les groupements de producteurs. S'ajoutent des entretiens avec 93 gaveurs. Treize facteurs ont été analysés : conditions de manipulation, taille des bandes, environnement des parcours, présence de prédateurs ou chiens, rationnement et compétition alimentaire, familiarisation à  l'homme, déséquilibre alimentaire, poids des prêts à  gaver, aspects sanitaires, conditions de démarrage, météo, àge et poids. Il ressort tout particulièrement de l'analyse un constat assez surprenant : les canards élevés sur sol sableux sont plus nerveux. « Il serait intéressant d'en rechercher les raisons en station expérimentale » relève la future ingénieure. Autre facteur mis en évidence par l'enquête, l'importance de la manipulation des canards pendant l'élevage. Plus ils sont manipulés, pour la vaccination et la pesée, moins les canards sont nerveux. « Les éleveurs qui ne vaccinent pas ou qui ne pèsent pas n'ont que des lots nerveux ». Ceux-ci s'avèrent ainsi plus sensibles à  la manipulation qu'à  la visite régulière de l'éleveur. Il est à  noter que le paillage manuel, comme la proximité du parcours avec les maisons d'habitations, familiarisent l'animal, qui est ensuite plus calme, avec l'homme. La diminution de la cadence de chargement, de même qu'un chargement en plusieurs fois et un temps de transport inférieur à  deux heures semblent par ailleurs mener à  des palmipèdes calmes. Ces pistes seraient intéressantes à  approfondir. Concernant les prédateurs, 100 % des lots ayant subi une attaque de renard se sont ensuite avérés nerveux. Les attaques d'oiseaux ont moins de conséquence. « D'où l'intérêt de clôturer les parcours et de bien les entretenir ». Enfin, le nombre de canards au m2 ne parait pas avoir de lien avec le nervosisme, contrairement au desserrage, « peut-être le changement de bàtiment les perturbe » avance Marine Voisin. Elle suggère par ailleurs l'étude de l'impact du dégriffage sur le comportement et l'état général du canard. Aucune des autres pratiques analysées n'a un effet vérifié sur les canards. Dominique Maurel Cages : retours positifs
L'enquête menée auprès des gaveurs sur le nervosisme des canards (lire ci-contre) a été l'occasion d'établir un bilan sur le passage au logement collectif. 60 % des personnes intérogées se disent plutôt satisfaites, après une période d'adaptation. Elles avancent un « mieux être » des canards, de meilleurs résultats, une meilleure qualité des produits et enfin un gavage plus agréable, moins répétitif, avec une meilleure position.
Par contre, les éleveurs ont noté que les blessures sur les canards sont plus nombreuses, les animaux faibles le restent, le temps de gavage est plus long (perte à  la contention pour que les canards ne se gênent pas), plus physique et demande plus de concentration.
La fréquence de nervosisme est assez similaire en logement collectif et individuel. Par contre, le nervosisme dure plus longtemps en logement collectif et les conséquences sont plus intenses. Aucune perte économique n'est cependant à  signaler de la part des éleveurs.
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