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Les mais du Sud-Ouest en souffrance

Dans la région de l'Adour, les excès d'eau qui ont retardé les semis au printemps puis les orages estivaux entraînent une grande hétérogénéité de l'état des cultures. Des rendements en baisse sont attendus un peu partout et pour toutes les productions.

file-Des stress importants ont été observés sur des mais mal enracinés. Dans certaines parcelles, les dégàts sont si importants que la récolte est remise en cause. © Le Sillon
Des stress importants ont été observés sur des mais mal enracinés. Dans certaines parcelles, les dégàts sont si importants que la récolte est remise en cause. © Le Sillon
Au 15 août, le dernier rapport Céré'Obs de FranceAgriMer faisait état de 46% des surfaces de mais d'Aquitaine classées dans des conditions de cultures bonnes à  très bonnes. L'an dernier, à  la même date, cette proportion s'élevait à  près de 85%. À elle seule, cette comparaison illustre la campagne difficile que traversent de nombreux secteurs de la région. Les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques concentrent les situations les plus préoccupantes Moins de deux mois après les dernières vagues de semis, les cultures traînent inexorablement leur mauvais départ. En moyenne, un retard compris entre trois semaines et un mois est observé au niveau du stade végétatif. «Les gabarits des mais 2013 sont globalement petits, expliquent les ingénieurs d'Arvalis, l'Institut du végétal. Les petites tailles s'expliquent par des entre-noeuds courts attribués aux températures froides du printemps pour ce qui concerne les premiers étages et aux déficits hydriques qui ont affecté, à  partir du 15 juillet, la fin de croissance des tiges (pour les mais non irrigués surtout). Les indices foliaires sont eux aussi moins développés». Par endroits, la remontée des températures a permis aux floraisons femelles de progresser assez rapidement. Toujours selon les observations du programme Céré'Obs, un peu moins des trois quarts des pieds avaient atteint ce stade lors de la semaine se terminant le 12 août, contre 59% une semaine auparavant. À la même date il y a un an, le stade floraison femelle était atteint pour plus de 95% des parcelles. Gros écarts de rendements attendus Au-delà  de ces constatations générales, les statistiques mettent en lumière la grande hétérogénéité qui caractérise la campagne actuelle. En raison de la diversité des dates de semis, l'état des cultures s'avère très contrasté d'un secteur géographique à  l'autre, d'une exploitation à  l'autre, voire même d'une parcelle à  l'autre. Des écarts de rendements rarement observés sont attendus lors de la prochaine récolte. Sur le terrain, les équipes des différentes coopératives et organismes de collecte ont dressé les mêmes constats. «Les pluies orageuses de l'été ont provoqué des décalages encore plus importants au niveau des conditions des cultures, note Bernard Ainses, directeur du territoire piémont au sein de la coopérative Euralis. Quoi qu'il en soit, les parcelles qui ont connu une mauvaise levée ne se sont guère améliorées. Les pertes de pieds sont très importantes. On trouve parfois des densités inférieures à  10000 pieds par hectare». Des situations très hétérogènes Dans ce contexte, il reste très difficile pour les différents opérateurs d'avancer des prévisions de rendements. «Nous avons très peu de références vis-à -vis des semis tardifs et des variétés utilisées, explique Grégory Moulis, membre du service céréales chez Maisadour. Pour les parcelles irriguées et les semis les plus précoces, les choses semblent s'être un peu améliorées par rapport à  ce que l'on pouvait craindre au début de l'été. Toutefois, la situation des secteurs de coteaux et des semis tardifs reste très problématique». Bénéficiant des conditions les plus favorables, les zones de plaines irriguées et les terres noires ont profité des températures élevées du mois de juillet, un des plus chauds de ces trente dernières années, pour neutraliser une partie du retard constaté fin juin. Alors que le déficit de somme de températures était compris entre 200 et 150 degrés jours pour des dates de semis de fin avril, il était réduit à  moins de 100 degrés jours au 10 août. Malgré tout, le potentiel de rendement reste largement inférieur aux années précédentes. Une chute du rendement est également attendue dans la zone des sables de Haute Lande, elle aussi en difficulté. Plusieurs écueils menacent encore les cultures De leur côté, les zones de coteaux ont multiplié les déconvenues. Des difficultés de désherbage importantes sont intervenues, en raison des mauvaises conditions pour les applications de post-levée. Dans le courant de l'été, des stress importants ont été observés sur des mais «pluviaux», mal enracinés. Sur certaines parcelles, les dégàts sont si importants, que l'intérêt de la récolte est remis en cause. À la vue de ces éléments, les prévisions au niveau de la perte globale des volumes récoltés dans le Sud-Ouest n'ont guère évolué. Une baisse de l'ordre de 30% apparaît de plus en plus réaliste. En outre, plusieurs écueils menacent encore les cultures. Le risque de forte chaleur met en danger les floraisons pas encore abouties. Des phénomènes d'avortement d'ovules ne feraient que renforcer les préjudices. De plus, les retards de maturité accentuent l'importance de la période de fin d'irrigation, qui est à  surveiller plus particulièrement cette année. Sur les terres non irriguées, des pluies en début de semaine prochaine seraient les bienvenues. En cette campagne si particulière, les semaines à  venir et le mois de septembre seront déterminants, comme l'est habituellement le mois d'août. Enfin, à  moyen terme, le risque de gelées précoces constitue une épée de Damoclès supplémentaire au-dessus de la tête des producteurs. Le début de la récolte n'est pas attendu avant la Toussaint. Elle pourrait s'étendre jusqu'au début du mois de décembre. Fabien Brèthes
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