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Influenza : les éleveurs landais demandent à l’État d’assumer l’impact de ses décisions

Les producteurs avicoles landais, qui poursuivent leurs actions, ne dévient pas dans leurs revendications. Ils réclament aux pouvoirs publics que les pertes subies lors du dernier épisode d’influenza aviaire leur soient intégralement indemnisées, notamment par la prise en compte des pertes économiques subies par les producteurs au-delà du 29 mai 2017.

file-Au cours de la rencontre avec le Cifog et la CFA, Stéphane Travert a évoqué des problèmes d’incompatibilité européenne dans la mise en œuvre d’une prise en charge des pertes post-vide sanitaire. Cette réponse est jugée inacceptable par les éleveurs.
Au cours de la rencontre avec le Cifog et la CFA, Stéphane Travert a évoqué des problèmes d’incompatibilité européenne dans la mise en œuvre d’une prise en charge des pertes post-vide sanitaire. Cette réponse est jugée inacceptable par les éleveurs.

Pour les éleveurs landais de volailles et de palmipèdes, cette demande est parfaitement légitime. D’abord, parce que Stéphane Le Foll, au ministère de l’agriculture jusqu’au mois de juin dernier, s’y était fermement engagé. Mais aussi parce que, aux yeux des professionnels, l’État a clairement une responsabilité dans l’impact de cette crise.

En effet, la pénurie de canetons ou de poussins, qui a pénalisé la reprise dans les exploitations, a bien été causée par l’abattage préventif des cheptels reproducteurs de la zone, décidé par les autorités sanitaires. De plus, le cycle de production des canards, comportant trois mois d’élevage, a obligé mathématiquement les ateliers de gavage à reprendre leurs activités à la fin août au mieux.

L’État ne pouvait pas ignorer cet impact

Pour les éleveurs landais, l’État ne pouvait pas ignorer de telles conséquences. Dès le début, il apparaissait évident que les mesures choisies allaient engendrer des pertes allant bien au-delà de la date de fin officielle du vide sanitaire en palmipèdes (ou des interdictions de remise en place pour les volailles). C’est pourquoi les responsables syndicaux parlent d’un préjudice que les pouvoirs publics doivent désormais assumer.

Les opérations entreprises en fin de semaine dernière, puis ce jeudi 21 septembre, constituaient également une réponse au discours jugé inacceptable du ministre de l’agriculture. À l’issue de la réunion interministérielle qui s’est tenue jeudi 14 septembre, Stéphane Travert a évoqué des problèmes d’incompatibilité européenne qui empêchent la mise en place d’un dispositif de prise en charge des pertes au-delà de la fin du vide sanitaire. «Les éleveurs ne laisseront pas l’État s’échapper devant ses responsabilités !», répondent donc les syndicats.

Outre la réaction de la FDSEA et des JA, cette position du ministre a conduit le Cifog à diffuser un communiqué à l’issue de la rencontre. L’interprofession en appelle au Président de la République, pour qu’il «prenne en compte la détresse de tout le bassin historique de production, impacté par deux années consécutives de crise».

Ne pas laisser l’État s’échapper devant ses responsabilités

Lundi dernier, une nouvelle rencontre a été organisée au ministère de l’agriculture avec délégation de l’Airvol cette fois (Association Interrégionale des volailles du Sud-Ouest). Celle-ci a été reçue par le conseiller filière animale du ministre. À nouveau, les responsables professionnels régionaux ont témoigné de l’incompréhension des producteurs vis-à-vis de cette prise en charge très incomplète de leur période de non-production réelle. Selon eux, les dispositifs actuels atteignent à peine 40% du vide sanitaire réel mené dans les élevages. Là encore, leur interlocuteur est resté extrêmement prudent et a évoqué à nouveau des problématiques juridiques entre la France et l’Union européenne.

Le mouvement de contestation des éleveurs landais a aussi permis de mettre en évidence des incohérences dans des dossiers d’indemnisation en cours de paiement (solde de l’épisode H5N1 et premières indemnisations H5N8) par les services de l’État. Les syndicats dénoncent des dysfonctionnements au niveau du traitement des dossiers. Ceux-ci se révèlent parfois très lourds de conséquences au niveau des sommes perçues. Pour la FDSEA et les JA, cette situation-là n’est pas acceptable non plus.

Enfin, les actions menées à l’encontre des services de l’État s’expliquent aussi par les insuffisances constatées par les professionnels en matière d’information des producteurs sur la mise en œuvre de la biosécurité. Ils appellent l’administration à prendre la problématique à bras-le-corps, en apportant une ligne claire vis-à-vis des points qui prêtent encore à confusion sur le terrain.

F. Brèthes

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