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Relations commerciales : les acteurs rappelés à leurs responsabilités

Le ministre de l’Agriculture et la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie ont réuni le 19 janvier un comité de suivi des relations commerciales, alors que les remontées du terrain font état de négociations extrêmement difficiles. Ils ont rappelé les acteurs à leurs responsabilités, et réaffirmé la fermeté de l’État vis-à-vis du respect des principes des États généraux de l’alimentation.

file-Le ministre de l’Agriculture et la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie ont réuni le 19 janvier un comité de suivi des relations commerciales.
Le ministre de l’Agriculture et la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie ont réuni le 19 janvier un comité de suivi des relations commerciales.

«Le dialogue a été franc mais, je pense, sincère», a commenté le ministre de l’Agriculture, à l’issue du comité de suivi des relations commerciales qui s’est tenu le 19 janvier au sein de son ministère, en présence de la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Delphine Gény-Stephann.

«Nous avons appelé l’ensemble des acteurs à leurs responsabilités», a ajouté Stéphane Travert, alors que les différentes parties prenantes font état d’un climat de tension important dans ces négociations commerciales qui se sont ouvertes début décembre, juste après, pourtant, la signature d’une charte pour une équitable répartition de la valeur par les acteurs de la filière.

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, déplore des demandes de baisse allant de -2% à - 8% même pour des produits dont le coût de la matière première a augmenté, comme pour la viande bovine. «Les distributeurs ne jouent pas le jeu», estime-t-elle, insistant sur le «très fort mécontentement» des producteurs, en attente d’un retour de valeur sur leurs exploitations après plusieurs années de crise.

À l’inverse, Jacques Creyssel, président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) regrette de son côté que les demandes de hausse ne reflètent pas le cours des matières premières, avec par exemple «des demandes d’augmentation de 11% sur les pâtes, alors que le prix du blé dur a baissé de 5%».

Besoin de données fiables

À mi-parcours des négociations, il reste difficile de dresser un bilan et les données objectives manquent au gouvernement pour savoir qui ne joue pas le jeu, ont expliqué Stéphane Travert et Delphine Gény-Stéphann. Pour cette dernière, le comité de suivi permet cependant «de mesurer le degré d’effort et d’implication des acteurs» dans la construction du nouveau modèle de relations commerciales que les États généraux de l’alimentation veulent mettre en place.

La DGCCRF a présenté une étude qualitative du terrain, mais ne dispose pas de chiffres. Pour s’assurer néanmoins de la tenue des engagements pris par les acteurs, un certain nombre d’actions vont être mises en œuvre : la DGCCRF va maintenir une pression de contrôle élevée, le médiateur des relations commerciales agricoles va rencontrer les différents participants, un dispositif de suivi de la charte d’engagement sera mis en place en avril, associant les représentants des consommateurs.

Par ailleurs, l’Autorité de la concurrence sera saisie dans les prochains jours pour clarifier les possibilités d’action offertes aux acteurs du secteur agricole de structurer les filières, notamment en adaptant l’offre à la demande. Un nouveau comité de suivi des relations commerciales sera réuni d’ici fin février, avant le salon de l’agriculture.

«Même la loi actuelle n’est pas respectée»

Pour les deux syndicats FNSEA et JA, ce comité de suivi sur les négociations commerciales «a fait malheureusement la démonstration que rien n’a changé en matière de négociations commerciales» et que «même la loi actuelle n’est pas respectée», soulignent-ils dans un communiqué le 18 janvier. Les deux syndicats dénoncent «une véritable braderie des produits agricoles» avec des côtes de porc à 1,77€/kg, du lait bio à 67 centimes d’euros le litre, ou des pommes de terre à 11 centimes le kilo.

«Comment, dans ces conditions, le consommateur peut-il s’y retrouver, et avoir une quelconque idée de la valeur de l’alimentation quand tout n’est que promotions et rabais?», explique la FNSEA et JA qui disent être «prêts à appeler nos réseaux à aller faire la police des prix dans les magasins», comme c’est déjà le cas spontanément dans certains départements. Ils demandent «une loi contraignante et ferme, qui applique en cas d’infraction des sanctions dissuasives».

 

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