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Un collectif d'agriculteurs met en place un numéro vert pour lutter contre l’agribashing

Le collectif d’agriculteurs Ici La Terre a lancé un numéro vert pour que les citoyens puissent échanger et poser toutes les questions qu’ils souhaitent, directement à des agriculteurs.

file-Pour lutter contre l’agribashing, Jérôme Regnault, Fanny Durand-Boschung et Olivier Coupery, agriculteurs dans les Yvelines et fondateurs du collectif Ici La Terre, ont lancé un numéro vert : 0805.382.382.
Pour lutter contre l’agribashing, Jérôme Regnault, Fanny Durand-Boschung et Olivier Coupery, agriculteurs dans les Yvelines et fondateurs du collectif Ici La Terre, ont lancé un numéro vert : 0805.382.382.

«Si l’agriculture est de plus en plus égratignée sur son image, c’est dû à un manque de compréhension, car à chaque fois que l’on a la possibilité d’échanger, l’agriculteur a une image positive», explique Jérôme Regnault, agriculteur près de Plaisir (Yvelines), l’un des porte-parole du collectif Ici La Terre, qui a lancé un numéro vert à destination des particuliers. Un numéro où les consommateurs pourront dialoguer en direct avec des producteurs.

Rétablir la confiance dans les deux sens

Depuis le 19 septembre dernier, du mardi au samedi de 12h00 à 18h00, une centaine d’agriculteurs se relaient par tranches de deux heures pour répondre à toutes les questions qui leur sont posées, au 0805.382.382. Le projet, financé uniquement par des particuliers via une cagnotte Leetchi a reçu un accueil enthousiaste de la part des agriculteurs contactés pour assurer une permanence.

L’idée est venue en discutant sur un coin de table, entre amis agriculteurs, de la mauvaise image du métier véhiculée dans certains médias et du malaise grandissant que connaissent les professionnels face aux critiques sociétales. Fanny Durand-Boschung, fille et petite-fille d’agriculteurs, installée près de Septeuil (Yvelines) sur une exploitation d’élevage de vaches jersiaises après avoir travaillé dans la communication, en témoigne : «J’ai été choquée de voir, en m’installant, les propos qui se tenaient sur le métier.»

«Quand on voit ce qui est écrit sur les réseaux sociaux, ça fait super-mal. Je ne suis pas allée vers ce métier pour gagner beaucoup d’argent et maltraiter mes animaux !», explique l’agricultrice, qui a été confrontée à des militants antispécistes venus jusque dans sa boutique de vente directe pour dissuader ses clients d’acheter. «Les gens souffrent, on sent une certaine détresse chez nos amis qui ne se reconnaissent pas dans ce qui est publié sur notre métier», témoigne également Olivier Coupery, également agriculteur dans les Yvelines. Converti à l’agriculture de conservation des sols, ouvert au dialogue avec les riverains, il a, lui, été visé par une pétition de voisins protestant contre ses pratiques agricoles.

«Il y a toujours eu des moments difficiles en agriculture, on sait vivre avec ça. On est au courant quand on se forme et quand on s’installe, mais il nous restait toujours cette bulle d’oxygène, sur nos exploitations, avec nos animaux… Aujourd’hui, cette bulle d’oxygène est de plus en plus réduite… Moi qui écoutais la radio 12 heures par jour, aujourd’hui je préfère mettre de la musique», déplore Jérôme Regnault.

Combler un déficit de communication

Ce dernier reconnaît aussi une faute de communication de la part du monde agricole qui n’a pas su prendre la parole à temps. «L’agriculture française est sans doute imparfaite, mais à chaque fois qu’elle a pu s’améliorer, elle l’a fait. Par contre, chaque fois qu’on la contraint et qu’elle recule, c’est une agriculture plus mauvaise que l’on importe», rappelle-t-il.

Avec le lancement de ce numéro vert, le collectif espère donc renouer ce lien très important entre les Français et leur agriculture, et rétablir la confiance des deux côtés. «On s’attend à beaucoup de choses, mais aussi à des messages de soutien», confessent les agriculteurs. Pour limiter d’éventuelles insultes, les appels pourront par ailleurs être enregistrés. Le numéro vert rassemble pour l’instant des agriculteurs du grand bassin parisien (incluant le Nord, la Marne, la Normandie et le Centre), mais le collectif espère que l’initiative va perdurer et s’étendre sur tout le territoire.

Participez à la cagnotte Leetchi >>>>

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