ALPC : une Région aux mille et un produits agricoles
En réunissant en une seule région l’Aquitaine, le Limousin et le Poitou-Charentes, le législateur a créé un vaste territoire où, pratiquement à chaque carrefour, on trouvera un produit spécifique, fruit d’une longue tradition et d’un savoir-faire ancestral.
La région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes (APLC) est celle qui compte le plus de labels de qualité en France, soit pas moins de 155. Sur les quelque 85.000 exploitations de la grande région, plus de 19.000 bénéficient d’un signe d’identification de qualité ou d’origine.
Le sel de l’Île de Ré, la pomme reinette de Brive, le piment d’Espelette, le melon du Haut-Poitou, la noix du Périgord, la tomate du Marmandais, la truffe du Périgord et combien d’autres dessinent une carte de la gourmandise qui est une véritable invitation au voyage gustatif.
Et ce ne sont pas uniquement des produits de niche parce que cette agriculture où prévaut la qualité génère un chiffre d’affaires de 9,4 milliards et représente plus de 180.000 emplois, tant dans l’agriculture que dans l’agroalimentaire. Ces chiffres font de la région ALPC la première région agricole européenne en valeur. Une première place qu’elle occupe également pour la production de maïs et de tournesol.
Deuxième vignoble de France
Si elle n’est pas le premier vignoble de France (deuxième seulement), la région ALPC contient tout de même 20% de la surface viticole de l’Hexagone. Bordeaux, Bergerac, Gaillac, Jurançon, Irouléguy, Tursan… Il s’agit bien d’une terre de vins. Et tous trouveront leur place dans la Cité du vin qui doit ouvrir cette année à Bordeaux. Bien sûr, le vignoble régional, c’est aussi partiellement l’Armagnac et l’incontournable Cognac, réputés dans le monde entier.
La région est également une prestigieuse terre d’élevage. Limousine, Blonde d’Aquitaine, Parthenaise, Bazadaise… Autant de noms qui mettent à l’honneur les éleveurs de viande bovine de qualité. Mais on peut y ajouter les éleveurs ovins : des Deux-Sèvres aux Pyrénées-Atlantiques, nombreux sont les terroirs à produire des agneaux spécifiques comme celui de Poitou-Charentes, celui du Limousin, du Périgord, de Pauillac ou encore l’agneau de lait des Pyrénées.
Les porcs cul noir du Limousin ou celui du Sud-Ouest ont déjà leur signe de qualité quand le Gascon et le Kintoa (basque) en ont fait la demande. Et sans oublier, bien entendu, le célèbre Jambon de Bayonne. Le foie gras, sous signe officiel de qualité, représente, quant à lui, pas moins de la moitié de la production française. Et même si la grippe aviaire met à mal la filière, de nombreuses volailles labellisées sont produites dans la région ALPC.
De la terre à la mer
De vache, de chèvre ou de brebis, le lait se récolte du nord au sud pour fabriquer d’innombrables fromages qui marquent, plus sûrement qu’un drapeau, un terroir et une culture. Un Ossau-Iraty ou un Chabichou du Poitou se dégustent aussi bien, mais signent différemment leur territoire. Des fromages ancrés souvent dans une tradition séculaire.
Ce panorama de la production de qualité régionale, non exhaustif, serait incomplet sans évoquer les produits de la mer et l’aquaculture. Les huîtres du bassin d’Arcachon, celles d’Hossegor, d’Oléron ont ravi nombre d’amateurs durant les fêtes. Mais il ne faudrait pas oublier les moules bien sûr, et les poissons issus de la pêche en mer ou encore de l’élevage comme les truites labellisées du Pays basque.
Si tous ces produits ne sont pas sous signes officiels de qualité, ils marquent tout de même, eux aussi, leur territoire. Ainsi l’anguille ou la lamproie évoque forcément la Garonne ou la Gironde quand la morue fait penser à Bègles, le bar de ligne à Royan ou La Rochelle et le merlu à Saint-Jean-de-Luz.
Lionel Robin
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