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Éleveur laitier pour moins d’un smic par mois

D’après une étude de l’Institut de l’élevage, avec la crise laitière vécue en 2015, près d’un quart des éleveurs français percevra un revenu, avant impôt et cotisations sociales, inférieur à 10.000€ sur l’année.

file-« La baisse du prix du lait sur un an a été nettement supérieure à celle qui aurait permis de répercuter la baisse du prix de l’aliment et de maintenir les marges des éleveurs », observe Agreste.
« La baisse du prix du lait sur un an a été nettement supérieure à celle qui aurait permis de répercuter la baisse du prix de l’aliment et de maintenir les marges des éleveurs », observe Agreste.

«Le quart des éleveurs français dégagera un revenu, avant impôt et cotisations sociales, inférieur à 10.000 euros» pour l’année 2015, annonce un document de l’Institut de l’élevage (Idele) concernant le «revenu des exploitations bovins laitiers 2015 (pré-estimation au 31 août 2015)». Publié le 16 septembre dernier, il initie la série de chiffres qui commence à tomber sur la crise laitière de 2015.

Ainsi, une note de conjoncture d’Agreste du 22 septembre, fait le point aussi bien sur le prix du lait, la collecte que les niveaux de stockage beurre-poudre. Côté prix, «en juillet 2015, le prix moyen du lait de vache payé au producteur (prix toutes qualités confondues) a été inférieur de 17% au prix de juillet 2014», estime Agreste, avec une collecte freinée par l’arrivée de la sécheresse de l’été et un prix du lait bas. La note constate également une hausse du prix de l’aliment du bétail (+2% par rapport à 2012).

Double peine

«La baisse du prix du lait sur un an a été nettement supérieure à celle qui aurait permis de répercuter la baisse du prix de l’aliment et de maintenir les marges des éleveurs», observe Agreste. Pas étonnant donc que le revenu des éleveurs en prenne un coup. Au travers de l’étude précédemment citée, l’Idele a modélisé de son côté, au travers de son réseau d’élevage, les résultats économiques de deux modèles de production spécialisés lait, l’un en plaine et l’autre dans le Massif Central.

En plaine, «le revenu estimé est en baisse de 40%. Les niveaux de résultats, courant avant impôt et cotisations sociales, sont comparables à ceux observés lors de la crise de 2009», observe l’Institut. Une baisse du prix du lait de 50€/1000l signifie une perte de produit de 16.000 euros par unité de main-d’œuvre (UMO). Dans l’Est de la France, «c’est la double peine», avec de très mauvais rendements en maïs ensilage et en herbe, liés à la sécheresse estivale. L’achat de fourrage représente 150 euros par unité de gros bovins (UGB), soit 15.000 euros de dépenses supplémentaires pour une exploitation moyenne de cent vaches laitières.

Un prix du lait de 312€/1000l sur 2015

Dans le Massif Central, entre baisse du prix du lait, sécheresse et prolifération de campagnols, le revenu des éleveurs laitiers diminue de moitié, selon l’Idele. «Le déficit fourrager devrait se situer entre 0,5 et 1,5 tonne de matière sèche de fourrage par UGB, selon les secteurs. L’achat d’alimentation, cumulé à la chute du prix du lait explique presque entièrement la baisse de plus de 15.000€ du résultat courant avant impôt et cotisations sociales par unité de main-d’œuvre», estime l’Idele.

Les éleveurs qui ont investi récemment, notamment avec la bonne conjoncture de 2014, «vont être particulièrement fragilisés». L’Idele prévoit un prix du lait standard à 312€/1000l sur l’année 2015, soit 50€ (14%) de moins qu’en 2014 et un prix du lait moyen, toutes valorisations confondues, à 310€/1000l au quatrième trimestre 2015.

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