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Fruits et légumes: l’hiver doux suscite l’inquiétude

Fraises, asperges, mimosa en fleurs… On voit déjà des productions printanières dans les exploitations agricoles. Déboussolées par les températures anormalement douces de ce mois de décembre, de nombreuses productions ont plusieurs semaines d’avance. L’inquiétude grandit chez les agriculteurs.

file-Les légumes, périssables, ne peuvent pas être stockés et lorsque les productions sont trop abondantes, les agriculteurs ne trouvent plus d’acheteur. Même lorsqu’ils réussissent à vendre leurs produits, les prix sont actuellement au plus bas.
Les légumes, périssables, ne peuvent pas être stockés et lorsque les productions sont trop abondantes, les agriculteurs ne trouvent plus d’acheteur. Même lorsqu’ils réussissent à vendre leurs produits, les prix sont actuellement au plus bas.

«Avec une température moyenne qui dépasse les valeurs de saison de près de 4°C, ce mois de décembre s’annonce comme le plus chaud depuis 1900 en France», annonçait Météo France le 28 décembre dernier. Les températures relevées sont supérieures aux valeurs habituelles d’un mois de mars.

Avec de telles conditions climatiques, de nombreuses productions agricoles ont «3 semaines voire un mois d’avance», indique Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France. À tel point que certains marchés sont tellement saturés que les agriculteurs se voient obligés de jeter leur production.

Fruits et légumes: marchés saturés

En Loire-Atlantique, les producteurs de mâche ont détruit une partie de leur production, en Côtes-d’Armor, 50.000 têtes de chou-fleur ont été déversées sur les routes dans la nuit du 23 au 24décembre. Les légumes, périssables, ne peuvent pas être stockés et lorsque les productions sont trop abondantes, les agriculteurs ne trouvent plus d’acheteur.

Même lorsqu’ils réussissent à vendre leurs produits, l’offre étant fortement supérieure à la demande, les prix payés aux producteurs sont actuellement au plus bas. «Une salade d’hiver devrait se vendre 50 centimes, explique Jacques Rouchaussé, actuellement, elles atteignent à peine les 15 centimes».

Le mal est fait. «Si le froid arrivait enfin, cela limiterait seulement l’ampleur de la catastrophe», s’inquiète le président de Légumes de France. D’autant plus que le contrecoup d’un excès de production en décembre devrait se traduire par un manque de marchandise d’ici quelques semaines.

Chez les arboriculteurs, on s’inquiète également. «Certains arbres ont besoin de froid pour une bonne floraison», explique-t-on ainsi à la Fédération nationale des producteurs de fruits. De même, «le froid permet de tuer les prédateurs potentiels et évite le développement de certaines maladies». Une température trop chaude pourrait donc favoriser des dégâts sanitaires dans les vergers.

L’enjeu de l’assurance

«Une souplesse dans les encours bancaires» pourrait donner un coup de pouce ponctuel aux agriculteurs, mais des soutiens financiers ne suffiront pas, selon le président de Légumes de France. Dans les années à venir, «on se dirige vers un climat qui ne marquera plus les saisons, prévient Jacques Rouchaussé. Il faut revoir notre système assurantiel pour être prêts».

Interrogé sur le nouveau contrat socle, le président de Légumes de France est sceptique: «Si l’assurance telle qu’elle existe était satisfaisante, cela fait bien longtemps que les producteurs y auraient souscrit!».

L’agenda des producteurs de Légumes de France est déjà bien chargé pour le début 2016. «Dès la fin de la trêve des confiseurs, on devra se mettre au travail pour trouver des solutions». Parmi les sujets urgents, l’assurance et la valeur des produits. Le syndicaliste compte bien en toucher quelques mots à Stéphane Le Foll, lors leur rencontre de ce 19 janvier.

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