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La récolteuse va faire un tabac

Une toute nouvelle machine à  récolter le tabac vient de faire son apparition en France. Elle devrait assurer une meilleure productivité et améliorer la compétitivité de cette production.

file-La machine récolte les pieds et les suspend sur des cadres métalliques. Là  où douze personnes étaient nécessaires pour récolter un demi-hectare en une journée, la machine traite un hectare en six heures, avec seulement deux opérateurs.
La machine récolte les pieds et les suspend sur des cadres métalliques. Là  où douze personnes étaient nécessaires pour récolter un demi-hectare en une journée, la machine traite un hectare en six heures, avec seulement deux opérateurs.
Jusqu'à  présent, la récolte du tabac, ce n'est pas moins de 250 heures de travail par hectare. Et encore, sans prendre le temps d'en griller une Certes, depuis l'apparition de la machine récolteuse dans les années quatre-vingt-dix, celle-ci se charge de la coupe du pied et du chargement sur une remorque. En revanche, toutes les opérations de mise en séchoir restent manuelles. Indéniablement, ces contraintes restent un frein au développement de la production. Mais cette époque sera bientôt révolue. Depuis l'an dernier, de nouvelles machines ont fait leurs apparitions. Comme les précédentes, elles permettent la coupe du pied, mais ne se contentent pas de cela. Gràce à  un système d'encochage, les pieds sont suspendus automatiquement sur des cadres qui sont ensuite déposés sur le champ, où ils réaliseront leur séchage. Plus besoin de bàtiment de séchage donc. Vendredi 17 août, l'une d'entre elles était à  l'oeuvre, à  Coublucq, sur l'exploitation de Cathy Gabarra. Une mini-révolution Une première machine avait été expérimentée en France, lors de la récolte 2011, à  l'initiative de France Tabac, l'Union de sociétés coopératives agricoles. Une autre étape a été franchie, cette année, puisque la coopérative Tabac Adour Garonne a fait l'acquisition d'un second engin. Son utilisation a été confiée à  la CUMA Aptoca, basée dans le Lot-et-Garonne et spécialisée dans la récolte des cultures légumières. En 2012, environ 40 hectares devraient être récoltés par ce biais dans le Sud-Ouest. Et, vu les atouts de cet outil, la proportion devrait croître rapidement. C'est suite à  une visite au pays de l'oncle Sam, où l'équipement expérimental était alors à  l'essai, que le projet a finalement vu le jour en France. La machine est fabriquée par la société GCH, installée dans le Kentucky, région connue pour son industrie du tabac et dotée de conditions climatiques similaires à  celles du Sud-Ouest. «Avec ce nouveau mode de récolte, on augmente considérablement la productivité du travail», commente Christophe Congues, producteur à  Moumour (Pyrénées-Atlantiques), et vice-président de France Tabac. Là  où douze personnes étaient nécessaires pour récolter un demi-hectare en une journée, la machine traite un hectare en six heures, avec seulement deux opérateurs (un chauffeur et un assistant). Après la récolte, les cadres sont stockés au champ, à  l'air libre, durant huit à  dix jours. Le temps pour les feuilles d'entamer leur brunissement. Ils sont ensuite couverts à  l'aide de bàches et restent sur place durant plusieurs semaines encore, avant d'être enlevés pour la feuillaison. Environ 50 cadres sont nécessaires pour stocker la récolte d'un hectare. Faire jouer la concurrence À court terme, ce nouveau concept semble en mesure de redonner du souffle à  une filière en quête de productivité. Certes, les producteurs vont devoir s'approprier un itinéraire technique complètement chamboulé, mais les avantages sont indéniables. Pour l'heure, le coût de l'utilisation de cette machine n'est pas aussi bon qu'espéré. Il reste équivalent à  celui de la récolte «traditionnelle», en raison d'un prix d'achat de la machine très élevé (près de 400.000 euros). Les Yankees sont durs en affaires et savent faire jouer l'absence de concurrence. Mais une alternative devrait être retenue rapidement. «On réfléchit à  faire fabriquer la machine en France, indique Christophe Congues. D'après les premières estimations, cela reviendrait près de deux fois moins cher et permettrait de réduire sensiblement le coût de revient de la récolte». Le concept, qui a déjà  reçu le soutien de la Région Aquitaine, du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, mais aussi de FranceAgriMer et de l'Europe, doit permettre à  la filière d'attirer de nouveaux producteurs. Fabien Brèthes RepèresSix coopératives tabacoles se partagent désormais le territoire national. La coopérative Tabac Adour Garonne compte 400 producteurs qui cultivent environ 800 hectares dans les départements du Lot-et-Garonne, de Gironde, des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées et des Landes. Les Pyrénées-Atlantiques comptent environ 40 producteurs et les Landes 25. Les productions principales sont celles de tabac de Burley, tabac de goût, nécessitant un séchage naturel ainsi que de tabac blond (Virginie), qui requiert un séchage au four. La principale usine française de première transformation est Sise à  Sarlat. À elle seule, elle traite 80% des tabacs français.
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