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Le Mohair tisse sa toile jusqu'en Béarn

Les chèvres angoras ont trouvé, en vallée d'Ossau, un coin de France parfaitement adapté à  leur rusticité. Après quelques tàtonnements, de fil en aiguille, la filière est aujourd'hui bien implantée.

file-Travaillant, dans un premier temps, de façon artisanale, les éleveurs de chèvres angora vont rapidement s'organiser pour en faire une activité professionnelle.
Travaillant, dans un premier temps, de façon artisanale, les éleveurs de chèvres angora vont rapidement s'organiser pour en faire une activité professionnelle.
Connues depuis 2000 ans avant J.-C. au Tibet, la présence des chèvres angoras n'est avérée en Europe qu'à  partir du IVe siècle avant J.-C., comme en témoignent des tablettes de Summer, alors que les Grecs de l'antiquité racontent la célèbre histoire de Jason et la toison d'Or. À partir du XIe siècle, elle s'ébroue sur les plateaux de l'Anatolie en Turquie, au coeur de la province d'Angora (actuelle Ankara). Là , se développe le premier artisanat du Mohair, nom qui vient de «Mukhayyar» signifiant: «Celle qui est choisie, la plus belle». Sa brillance, son élasticité, son confort et la beauté de ses couleurs séduisent les sultans et font sa renommée. Voilà  pour le petit cours d'histoire et géographie. 900 ans plus tard, et après quelques échecs, des éleveurs à  l'àme de pionniers réussissent finalement à  réintroduire les chèvres angoras en France dans les années quatre-vingt. En effet, la rusticité de cette race lui permet de s'adapter à  tous les milieux et à  tous les climats. Aujourd'hui, la chèvre à  la toison somptueuse s'est installée dans nos fermes et, s'y trouvant bien, a décidé d'y rester. Le travail en filière s'organise Travaillant, dans un premier temps, de façon artisanale, les éleveurs de chèvres angoras vont rapidement s'organiser pour en faire une activité professionnelle. Le 14mars 1982, ils créent leur association nationale. L'ASECAUM (Association nationale des éleveurs de chèvres angoras et utilisateurs de poil mohair) a pour objectifs de diffuser l'information, développer la race et défendre les intérêts des éleveurs. La production nationale de laine mohair, très confidentielle jusqu'en 1987 avec environ 5 tonnes par an, connaît un essor dans les années quatre-vingt-dix. Dès 1995, une nouvelle organisation au sein des structures de transformation permet aux éleveurs de gérer au mieux leurs stocks et d'éviter le sur stockage des produits finis. En 1991, plusieurs études sont menées afin d'analyser, de quantifier la production française de Mohair et d'apporter quelques éléments de prospective. Les conclusions en sont claires: cette production a toute sa place en France et correspond à  un véritable marché (15% du marché fil à  tricoter, 8% pour les couvertures), mais souffre d'une image floue, d'une absence de cohésion entre les différents partenaires intervenant dans la production et n'utilise pas son poids économique. L'ASECAUM décide alors de travailler en filière et de mettre en place un certificat d'origine et de qualité dont le but est de conforter le consommateur quant au produit mohair. Conséquence directe, l'ASECAUM disparaît en 1994 pour laisser sa place à  l'Association interprofessionnelle du mohair français afin de travailler en filière. Le collège producteur est représenté par l'ANECA créée en 1994. L'Association nationale des éleveurs de chèvres angoras défend les intérêts des producteurs de Mohair français. Elle assure également la mise en place de formations, les conseils à  l'installation, les informations diverses et les rencontres entre éleveurs. La SICA Mohair — qui a signé la charte de qualité «Le Mohair des fermes de France» — représente le collège transformateur au sein de l'interprofession. Capgènes France, section Angora, représente le collège génétique. Enfin, dernière famille professionnelle, les éleveurs de chèvres angoras et groupements de commercialisation qui représentent le collège commercialisation. Une première en vallée d'Ossau En 1994, le certificat «Le Mohair des fermes de France» est également créé. Géré par l'association interprofessionnelle, il garantit l'origine et la qualité du produit. En 2010, 140 éleveurs étaient répertoriés en France pour une production totale de 16 tonnes. Deux fois par an, au printemps et à  l'automne, les instances professionnelles nationales et régionales organisent leurs assemblées générales. Pour la première fois, ces rencontres se sont déroulées en vallée d'Ossau du 5 au 7 mars à  la ferme Frady à  Pédestarrès sur l'exploitation d'Annie et Philippe Ciadous, éleveurs de chèvres angora depuis 25 ans et pionniers de ce type d'élevage en France et qui proposent une vente à  la ferme de leur production de laine ainsi que de leur fromage. Durant trois jours, une trentaine de producteurs ont participé aux travaux des assemblées générales des quatre familles composant l'interprofession. La convivialité n'a pas été oubliée avec la visite de l'exploitation ossaloise et la découverte de la gastronomie locale. Histoire de mutualiser les coûts de transport, comme de coutume, tous les producteurs étaient venus avec leur production de laine pour un acheminement commun dans le Tarn. Fabrice Borowczyk
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