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Ressources en eau: le bassin de l’Adour pense son avenir

Changement climatique, évolution des besoins de la population, de l’agriculture, de l’industrie… L’Institution Adour a livré les conclusions de la première phase de son étude prospective Adour 2050.

file-Changement climatique, évolution des besoins… L’Institution Adour a livré les conclusions de la première phase de son étude prospective.
Changement climatique, évolution des besoins… L’Institution Adour a livré les conclusions de la première phase de son étude prospective.

Les premiers résultats de l’étude prospective Adour 2050, lancée en juin 2016, ont été présentés lors d’une réunion publique le mercredi 24 janvier à Serres-Castet, près de Pau. Pour mémoire, cette démarche de longue haleine — puisqu’elle va se poursuivre encore pendant quatorze mois —, portée par l’Institution Adour avec le soutien de l’Agence de l’eau Adour-Garonne et des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, a pour objectif de comprendre et d’anticiper les impacts actuels et futurs du changement climatique et des évolutions socio-économiques sur la ressource en eau du bassin de l’Adour à l’horizon 2050.

Consensus mou ?

Devant un parterre de plus d’une centaine d’élus, de responsables socioprofessionnels et associatifs, de représentants d’EDF et de l’État des quatre départements (Gers, Landes, Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques), Mathilde Chaussecourte, chargée de mission, a donc présenté la synthèse des six ateliers thématiques sur lesquels ont planché 120 personnes, ces six derniers mois.

À l’issue de la présentation de cette «projection tendancielle» et au cours des échanges entre la salle et la tribune, plusieurs acteurs se sont étonné de la modestie des chiffres retenus. Plusieurs ont évoqué — voire regretté — le choix d’un «consensus mou» qui semble avoir guidé la rédaction de ce premier document de synthèse qui servira de base à la suite de l’étude.

Tout en récusant le qualificatif, Mathilde Chaussecourte reconnaît que cette sensation peut transparaître. Toutefois, elle rappelle que la prospective retenue est à trente ans… et qu’en matières sociologiques, climatiques ou économiques, les choses évoluent très lentement.

Quoi qu’il en soit, la chargée de mission du projet, précise que la référence retenue «est commode, sur laquelle il était facile de se mettre d’accord», tout en admettant que «ce scénario du moindre changement est, certainement… le moins probable!». En effet, comment anticiper les évènements et décisions qui, d’ici les trois prochaines décennies, viendront, tôt ou tard, perturber le cours de ce scénario et d’où découleront de profonds changements voire des révolutions?

À quoi faut-il s’attendre pour l’agriculture? L’étude prévoit un allongement de la période d’étiage de deux mois et donc une augmentation des restrictions de prélèvements et une baisse des volumes disponibles pour l’irrigation. Or, la demande ira croissant, notamment du fait du développement du maraîchage bio et des productions de printemps et de l’augmentation de l’évapotranspiration qui touchera l’ensemble de la végétation, et pas seulement les cultures.

Reste à savoir comment sera résolue l’équation: plus de besoins et moins de volumes, d’autant que les experts n’envisagent qu’une très légère augmentation des stockages… Ce que n’anticipe pas l’étude et qui promet une gestion délicate des conflits d’intérêts…

Deux autres phases

Si l’exercice peut donc s’apparenter à une lecture dans une boule de cristal, le président de l’Institution, le Landais Paul Carrère, convient que «la démarche est risquée». Toutefois, il la justifie par la nécessité d’avoir des éléments de réflexion et d’analyse à même de guider les futures décisions et politiques en matière de gestion de la ressource en eau.

Mais, rappelons que la présentation du jour n’était que la fin de la première étape du projet. Désormais, une nouvelle phase va s’ouvrir durant laquelle les participants précédemment sollicités seront invités à plancher par ateliers chargés de construire des scénarios socio-économiques alternatifs. Le rendu de ces travaux devrait se faire d’ici huit mois.

Durant la troisième et ultime phase prévue sur une durée de six mois, ces scénarios seront confrontés afin d’élaborer «celui qui paraîtra le plus souhaitable». In fine, cela se traduira par l’élaboration de pistes de travail et de décisions. Rendez-vous est pris pour le printemps 2019. D’ici là, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts de l’Adour…

Benoît Lalanne

 

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