Ça roule pour la filière des biocarburants
Les biocarburants ont le vent en poupe. Ainsi, en 2019, plus de la moitié de l’essence vendue était du SP 95-E10 qui contient jusqu’à 10% d’éthanol. De même, la consommation d’E85 a fait un bond de +85% et ses ventes devraient faire un nouveau bon de 50% en 2020.
Aujourd’hui, la filière bioéthanol est portée par une actualité européenne et française qui favorise l’essor de la production des biocarburants, se réjouit la Collective du bioéthanol qui regroupe l’Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre (AIBS) et le Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA). Avec le SP95-E10 et le E85, le marché de l’automobile s’est mis au diapason dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Dans ce contexte, la France a les moyens d’augmenter la production de bioéthanol. La filière hexagonale ne mobilise que l’équivalent de 0,6% de la SAU, soit 180.000 ha. Mais plus de 50.000 agriculteurs sont engagés dans la filière bioéthanol en livrant une partie de leurs betteraves et de leurs céréales produites à la transformation. À l’aval, les 16 sites industriels génèrent directement ou indirectement 9.000 emplois.
Certes, l’architecture réglementaire sur laquelle repose la production de bioéthanol est complexe mais elle est au final très favorable. Au niveau national, la loi de finances pour 2020 accroît l’objectif d’incorporation de biocarburants dans l’essence de 7,9% en 2019 à 8,2% en 2020. Par ailleurs, la production de bioéthanol est un des piliers sur lesquels repose le Pacte vert (Green deal) présenté le 11 décembre 2019 par la nouvelle Commission européenne avec comme objectif la réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon de 2050.
À la recherche d’économies
Aujourd’hui, le SP95-E10, contenant jusqu’à 10% d’éthanol, reste le principal moteur de croissance de la production de bioéthanol. Ce type de carbuant représente dorénavant 49,7% de la consommation totale d’essence alors que de moins en moins de SP95 et de SP98 sont vendus. L’an prochain, la part de marché du SP95-E10 dépassera allègrement le seuil de 50%.
Mais à 0,69 €/l en moyenne en 2019, l’E85 (essence composée à 85% d’éthanol) est devenu un produit d’appel. Les stations-service, surtout celles de la grande distribution, ont compris l’intérêt d’en commercialiser puisque ce carburant permet aux automobilistes de réaliser environ 600 € d’économie par an en roulant 13.000 kilomètres par an. Résultat, on dénombrait 1.740 stations-service équipées en 2019 d’une pompe d’E85, soit 684 de plus en un an. À la fin de l’année, on en comptera plus de 2000.
Ce coup d’accélérateur pour l’E85 s’explique par l’arrivée de plusieurs boîtiers homologués proposés par les réseaux d’entretien de voitures et sur une fiscalité avantageuse (80% de la TVA récupérable sur les véhicules de société, subvention dans trois régions pour installer des boîtiers). Résultat, les ventes d’E85 ont explosé (+85% en un an). Elles représentent dorénavant 3% des parts de marché de l’essence et elles atteindront 4% à la fin de l’année.