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Fréquentation touristique : vers un été quasi normal dans le Sud-Ouest

Après 55 jours d’assignation à domicile, les Français ont besoin de grand air mais restent prudents face à un virus toujours menaçant. Le tourisme en milieu rural répond donc parfaitement à leurs attentes. Dans les Landes comme dans les Pyrénées-Atlantiques, les réservations sont reparties fortement à la hausse ces dernières semaines.

file-Le tourisme en milieu rural répond parfaitement aux attentes des Français en période de crise sanitaire.
Le tourisme en milieu rural répond parfaitement aux attentes des Français en période de crise sanitaire.

C’est un gros ouf de soulagement que poussent les professionnels du tourisme. Après les craintes générées par la crise sanitaire, la levée progressive des restrictions redonne des perspectives à un secteur totalement à l’arrêt entre le 17 mars et le 11 mai. «Sur les trois dernières semaines, nous avons enregistré 4.000 réservations, souligne Hélène Contou-Carrère, directrice des Gîtes de France Béarn et Pays basque. C’est ce qu’on fait d’ordinaire en deux mois…»

Le constat est le même dans les Landes. «Dès le 11 mai, on a senti un frémissement, même si les vacanciers étaient contraints par la limite des 100 kilomètres, note Philippe Latry, directeur du réseau dans le département. Et dès que cette dernière barrière a sauté, les réservations n’ont plus cessé d’affluer».

«En majorité, nos gîtes sont indépendants, loin de toute densification. C’est exactement ce que les clients recherchent : la limitation du risque par la limitation des rapprochements.» Dans les Pyrénées-Atlantiques, Hélène Contou-Carrère remarque d’ailleurs que les hébergements situés en montagne ou à la campagne sont préférés à ceux de la côte qui affichent un léger retard de réservation…

Des clients plus jeunes

Au-delà de l’environnement privilégié offert par les Gîtes de France, les clients se tournent également vers le réseau pour les garanties qu’il apporte en matière de sécurité. «Un protocole sanitaire a été validé au niveau national et est appliqué par tous nos propriétaires, insiste Philippe Latry. Les logements sont systématiquement nettoyés et désinfectés. Pour nos clients, c’est un élément de réassurance incontestable».

Tous ces atouts font que les Gîtes de France attirent cette année une toute nouvelle clientèle. «Beaucoup avaient l’habitude d’aller à l’étranger et ne connaissent pas notre fonctionnement, remarque Hélène Contou-Carrère. Ils se renseignent et sont rassurés par notre label, véritable garantie de qualité». Ce sont aussi des clients plus jeunes qui se tournent vers le réseau.

«Le plafond de verre est en train de se fissurer, se réjouit Philippe Latry. Toute une clientèle plus habituée aux airbnb est en train de se rendre compte que nos gîtes ne sont pas ringards ! Ce sont des produits made in France, avec des propriétaires initiateurs de leur territoire et un accueil personnalisé. Les valeurs que nous défendons depuis 70 ans sont les valeurs que les gens recherchent».

La montagne-russe des réservations

Cette reprise des réservations à un tel niveau redonne du baume au cœur à la profession. «On passe du sourire aux larmes et des larmes au sourire en quelques jours, confirme Philippe Latry. Au 15 mars, nous envisagions une progression de notre activité à deux chiffres. Puis est arrivé le confinement qui a douché nos espoirs. Et, finalement, nous pourrions avoir un atterrissage bien moins mauvais que celui que nous avions prévu…»

Dans les Pyrénées-Atlantiques, à la sortie du confinement, les Gîtes enregistraient une baisse de 38% de leur activité par rapport à 2019. «Mais aujourd’hui, on n’est plus qu’à - 17%», souligne la directrice. Pour autant, tout ne pourra pas être compensé. «Une semaine touristique est une denrée périssable, rappelle Philippe Latry. L’ouverture de la saison thermale, les vacances de printemps, les ponts de mai… Tout ça, nous l’avons perdu. Et, sauf arrière-saison vraiment exceptionnelle, on ne rattrapera pas tout».

Pour limiter les pertes, «les propriétaires vont devoir faire preuve de flexibilité.» Face à des touristes dont les congés ont pu être amputés ou dont le pouvoir d’achat risque d’être inférieur aux années précédentes, «ils doivent accepter des séjours plus courts.» Il leur faut également être plus réactifs pour répondre à des demandes de dernière minute en augmentation. Mais, globalement, les signaux sont plutôt rassurants : «Terminer la saison à -10% est désormais tout à fait envisageable, alors qu’on tablait plus sur du -30 à -50% au mois d’avril…»

Toutefois, les responsables des Gîtes de France restent prudents. «Une remontée en puissance de l’épidémie et la mise en place de nouvelles mesures restrictives ne sont pas à écarter et pourraient remettre en cause beaucoup de choses. Mais nous voulons rester confiants.»

Cécile Agusti

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