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Les réseaux sociaux au cœur de la réconciliation entre éleveurs et consommateurs

Face à la méconnaissance de plus en plus grande des consommateurs des moyens de productions agricoles et d’élevages, le Syrpa, association regroupant les communicants du monde agricole, recommande aux agriculteurs d’investir les réseaux sociaux afin de «jouer la transparence face aux discours primaires».

file-Avec leurs discours ultra-simplifiés, les réseaux sociaux répondent aux angoisses modernes.
Avec leurs discours ultra-simplifiés, les réseaux sociaux répondent aux angoisses modernes.

Si la santé et le bien-être animal restent les préoccupations majeures des Français, ce qui est frappant, ce sont leur méconnaissance de l’agriculture. En effet, lors d’un débat 100% virtuel organisé le 16 septembre sur le thème de la relation entre éleveurs et consommateurs, l’animateur Laurent Péron rappelait que, selon un sondage BVA, ils étaient 65% à mal connaître les moyens de faire pousser, protéger et récolter les cultures, 58% à mal connaître les modes d’élevage.

Toute fois, d’après cette enquête d’opinion, les Français sont attachés aux agriculteurs et seuls 10% en ont une mauvaise opinion. Mais ce taux est plus élevé à mesure que la méconnaissance des modes d’élevages ou des techniques culturales est grande.

Par ailleurs, les Français ont un avis tranché sur l’agriculture. 46% pensent que les productions sont intensives et systématiques. Une majorité voit les éleveurs comme des exécutants plutôt que des responsables autonomes pour les choix alimentaires de leur troupeau. Enfin, 43% pensent que les animaux sont nourris au soja OGM importé et 58% que l’élevage en France est trop intensif et industrialisé.

Des consommateurs persuadés d’avoir la solution

Invitée à ce débat organisé dans le cadre du Space, l’ex-écologiste convaincue, Gabrielle Dufour est devenue une puissante geekeuse sur Twitter. Elle estime que les écologistes ont une vision manichéenne de l’agriculture. D’un côté, le bien : le petit agriculteur bio sans pesticide et sans OGM. De l’autre, la mort : l’agro-industrie productiviste qui empoisonne. «C’est un discours ultra-simplifié où le bio est une réponse qui désangoisse.» Avant, elle reconnaît qu’elle était «condescendante». «J’avais des solutions pour les agriculteurs, mais grâce à la création d’une AMAP, j’ai découvert leur métier, leurs difficultés et les compromis.»

Étienne Fourmont, éleveur laitier dans la Sarthe, agriTwitteur et Youtubeurre (plus de 56.000 followers), renchérit : «Les Français estiment que la Ferme des 1000 vaches c’est la norme. Il faut leur dire qu’en Bretagne, la norme c’est 45 à 70 vaches par exploitation !» Dominique Gautier, éleveuse de porcs dans les Côtes d’Armor ajoute : «Sur notre exploitation, on est trois associés. Pourquoi? Parce que nous avons besoin de nous organiser pour vivre comme tout le monde. Tout en faisant une agriculture avec des outils performants qui donnent envie de travailler aux plus jeunes.»

Transparence vs discours primaire

Pour Hervé le Prince, à la tête d’une agence de communication, «les Français viennent de comprendre que leur santé est liée à ce qu’ils mangent. Ils s’intéressent enfin à l’agriculture. Prenez la parole. Utilisez l’émotion. Vous êtes en crise face à des opposants qui caricaturent, moralisent et culpabilisent.» «On ne dit plus que l’agriculture est là pour nous nourrir parce qu’on n’a plus faim depuis longtemps dans notre pays», ajoute Gabrielle Dufour.

Malgré la violence des échanges, les agriculteurs doivent être sur les réseaux sociaux. «Il faut cette transparence contre ce discours primaire. Nous voulons tous voir les bêtes à l’air libre. Mais, est-on prêt à en payer le prix?», insiste Gabrielle. Les éleveurs doivent aussi parler écologie, car ce sont les premiers concernés. «Je vis sur ma terre, je la chéris tous les jours, mais je ne pense pas à en parler…», constate Dominique Gautier.

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