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La majeure partie des productions fruitières et des vignes ravagée par le gel

Alors même que les vergers étaient en fleurs et que de très nombreuses vignes étaient en plein débourrement, une vague de froid a frappé la France entre le 6 et 8 avril avec des températures avoisinant le -4°C/-5°C. S’il est encore trop tôt pour établir un bilan chiffré, les dégâts irréversibles sont colossaux. Dans certains cas, comme en Armagnac, les récoltes sont perdues à près de 100%.

file-En Armagnac, les 21.000 ha de vignes ont été touchés entre 70% et 90%.

Selon Météo France, «la nuit du 7 avril 2021 apparaît même comme l’une des plus froides depuis 1974». Les températures sont, par endroits, descendues jusqu’à -8°C. De nombreuses stations météo ont battu leur (triste) record pour un mois d’avril. Ainsi celle de Chalon/Champforgeuil (Saône-et-Loire) qui affichait -6,2°C sous abri le 8 avril ou encore -4,5 degrés à 6h15, le même jour, à Villeneuvette (Hérault). L’avant-veille, le 6 avril, la ville de Beauvais (Oise) s’était réveillée sous un record hivernal (-6,9°C) alors que la semaine précédente, elle avait battu son record de chaleur : +24,8°C, le 31 mars.

Année blanche pour l’Armagnac

Pour beaucoup de départements, «la vendange est déjà faite». C’est notamment le cas dans la zone Armagnac où les 21.000 ha de vignes ont été touchés entre 70% et 90%. La Dordogne et le Lot-et-Garonne limitrophes ont aussi subi des dégâts. Les appellations Bergerac et Duras sont touchés sur toute la surface à des degrés divers, entre 5% et 95% selon les parcelles.

En Gironde, où les températures sont descendues jusqu’à -5°C et où le recensement des préjudices est en cours, beaucoup de viticulteurs s’attendent à des pertes proches de celle du gel tardif de 2017 (20 au 21 avril puis 27 au 28 avril) qui avait entraîné une chute des récoltes de 30%. Deux nuits de gel qui avaient impacté 60.000 des 114,000 ha des vignobles et engendré une perte d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires !

Plus à l’est, dans l’Hérault, 75% des surfaces sont gelées à 100%. Le département voisin de l’Aude n’a pas été épargné et selon les premières remontées du terrain, «tout le département est touché. Les nouvelles ne sont pas rassurantes», dit-on sur place.

Vaine lutte

Les arbres fruitiers ont malheureusement subi le même sort que les vignes. Dans le Lot-et-Garonne, on estime déjà que la prochaine récolte de pommes peinera à atteindre 20% de la normale. Il en sera de même pour les kiwis. «Que ce soit dans l’Ouest, notamment en Anjou, dans le Sud-Ouest et le Sud-Est, c’est catastrophique. Seule une petite partie des Pyrénées-Orientales aurait été épargnée, sinon toute la France est touchée», nous a confié Françoise Roch, présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FPNF).

Elle a ressorti les dossiers de 1991 quand le gel avait frappé la plupart des zones arboricoles et mis à terre 80% de la production. Pour cette année, «on risque d’avoir perdu au moins 60% des récoltes», a-t-elle ajouté. «Le plus dramatique est que certains agriculteurs ont lutté pendant 12 nuits consécutives pour sauvegarder leur récolte et qu’ils ont tout perdu en quelques heures, malgré tous les moyens qu’ils ont mis en œuvre : aspersion, feux de paille, bougies antigel…».

En Corrèze, autre bassin de production de pommes, la récolte 2021 devrait être réduite à sa part congrue. Il en sera de même pour la récolte des abricots dans la Drôme ou les Bouches-du-Rhône. Christel Césana, présidente de la FDSEA de l’Ardèche, a annoncé à la radio France Bleu «100% de pertes en abricots et en cerises». Le gel était si intense que «les feuilles de cerisiers craquaient sous la main quand on les serrait», a-t-elle précisé.

Enfin certains betteraviers du Centre Val-de-Loire ont estimé avoir perdu 90% de leur semis. «On a entrepris des démarches auprès des élus et des préfectures pour obtenir des suspensions de charges, des procédures de catastrophe naturelle, des calamités exceptionnelles. Les récoltes sont perdues. Il faut maintenant sauver les exploitations», a soutenu Françoise Roch.

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