Aller au contenu principal

L’agriculture biologique régionale à la croisée des chemins

Plus de 1.000 Néoaquitains se sont installés ou convertis à l’agriculture biologique en 2021, soit 11% de plus que l’an passé.

file-Entre nouvelle réglementation, nouvelle PAC et PSN en cours d’élaboration, l’agriculture bio est à la croisée des chemins.
Entre nouvelle réglementation, nouvelle PAC et PSN en cours d’élaboration, l’agriculture bio est à la croisée des chemins.

Le comité régional d’orientation de l’agriculture biologique (CROAB) de la chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine a fait le point sur l’agriculture biologique le 4 décembre dernier à Angoulême. Aujourd’hui, la part des exploitations bio dans la région est de 14,6%. La proportion conversions/installations est légèrement favorable aux premières (53% contre 42%).

Plus des deux tiers des projets sont 100% bio. Ceux-ci concernent de plus en plus la filière fruits et légumes alors que la viticulture et les grandes cultures sont en baisse.

Des marchés encombrés

Or, les chiffres nationaux montrent un certain essoufflement du marché. Les produits bio sont aujourd’hui de plus en plus concurrencés. En effet, de nouveaux comportements émergent chez le consommateur : recours aux circuits courts, filières solidaires, consommation de «supers-aliments» et compléments alimentaires…

Au niveau européen, les objectifs pour l’agriculture bio sont ambitieux avec un 25% de la SAU en bio en 2030 (18% pour la France). Un chiffre difficile à atteindre alors que l’agriculture bio représente actuellement 9,3% de la SAU en Nouvelle-Aquitaine et que la consommation stagne. «Il faut rester réalistes, rappellent les responsables du CROAB. La consommation en GMS (N.D.L.R. première source de distribution en parts de marché) n’est que de 6,5%».

Des objectifs difficilement atteignables

D’autre part, le plan stratégique national (PSN) de la France, feuille de route de la future PAC sur le territoire, présente un volet environnemental renforcé avec notamment une augmentation du budget de l’agriculture bio de 36%. Le volet régional se veut au service des objectifs de la Nouvelle-Aquitaine pour son agriculture et mettra en œuvre les engagements du plan Neo Terra pour la transition agroécologique.

Dans cette situation, à laquelle on peut rajouter également un changement de réglementation au 1er janvier, quelles stratégies mettre en place régionalement ?
Des questions se posent tout particulièrement dans la restauration collective. Il est en effet difficile d’atteindre les objectifs de part de bio en restauration hors foyer fixés dans les lois Egalim pour de nombreuses raisons (prix, capacité à approvisionner…). Des leviers existent pourtant, notamment si on donne aux cuisiniers plus d’autonomie. Des plateformes d’approvisionnement en produits bio existent également.

Plusieurs intervenants ont également témoigné sur leurs propres stratégies : contractualiser des prix et des volumes sur la durée, développement d’activités, diversification de cultures… Avec en points d’orgue la nécessité de visibilité sur l’avenir et d’une meilleure information des consommateurs.

Du nouveau au 1er janvier

Dans moins d’un mois une nouvelle réglementation entrera en vigueur pour l’agriculture bio avec pour objectif d’élargir le champ d’application en intégrant de nouvelles productions (lapins, sel mais aussi laine, cire, coton…) et harmoniser les pratiques. En précisant de nombreux points cette réglementation devrait limiter les interprétations possibles.

Parmi les nouveautés, pour les productions végétales : on trouve l’obligation de légumineuses dans les rotations, la disparition de la spécificité AB pour les co-formulants et synergistes ou la possibilité de mettre sur le marché des semences de «matériel hétérogène biologique».
Pour les productions animales. L’autonomie alimentaire passera de 25 à 30% pour les monogastriques et de 60 à 70% pour les herbivores. D’autres nouveautés sont attendues en matière d’accès à l’extérieur pour tous les animaux, d’attache pour les bovins, de parcours volailles ainsi que pour l’apiculture.

P. Dumont

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

Une exposition qui célèbre les agricultrices

En cette journée internationale des droits des femmes, l'Anefa des Pyrénées-Atlantiques, avec le soutien de la FDSEA 64, a…

Michel Casabonne : « Veut-on toujours de la production laitière dans le Sud-Ouest ? »

Entre MHE, contractualisation et perspectives, le président de la section lait de la FDSEA revient sur l’actualité chargée de…

Nouveau bureau et même ambitions pour les JA 64

Renouvelant leur bureau, les JA entendent poursuivre leur mission : défendre, promouvoir et animer leur territoire tout en…

Dans les allées du Salon, Alain Rousset dévoile la politique agricole de la Région

Le président de Nouvelle-Aquitaine était mercredi au Salon pour la journée régionale. En marge de cette rencontre, l’élu a…

Entre passion et innovation, le salon de Paris reste le reflet d’une agriculture d’excellence

Prises de conscience, actualité, promotion… Le Salon de l’agriculture — qui ferme ses portes ce dimanche — s’est encore révélé…

Les irrigants pointent du doigt la gestion des retenues d’eau

Le Groupement des irrigants, la FDSEA et les JA dénoncent la hausse des tarifs et la répartition des coûts de gestion.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon