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Aujeszky : les Pyrénées-Atlantiques de nouveau indemnes

À l'issue de trois mois de gestion de foyers de la maladie dans la filière porcine, le département des Pyrénées-Atlantiques a recouvré le statut «Â officiellement indemne » le vendredi 3 décembre.

En 1993, après un lourd investissement des acteurs de la filière porcine (professionnels, groupements de producteurs, association sanitaire Arepsa, services de l'État, vétérinaires et éleveurs), les Pyrénées-Atlantiques avaient été l'un des premiers départements français déclarés indemnes de la maladie d'Aujeszky.
L'ensemble de la France métropolitaine continentale était indemne depuis 2008. La réapparition de foyers dans le département ne semble pas due au seul hasard : les enquêtes épidémiologiques ont mis en évidence des pratiques à  risque, à  différents niveaux, qui pourraient permettre à  tout moment la contamination d'un élevage, non seulement par le virus de la maladie d'Aujeszky, mais aussi par d'autres germes.
Forte mobilisation
La maladie d'Aujeszky est une maladie virale, contagieuse, qui fait l'objet d'une prophylaxie organisée en production porcine, obligatoire, d'une part, pour tout éleveur qui diffuse des reproducteurs, d'autre part pour tout élevage en plein air. C'est à  l'occasion de cette prophylaxie que le premier foyer a été mis en évidence, le 3 septembre 2010. Une mobilisation importante s'en est suivie, coordonnée au sein d'un comité départemental et pilotée par la direction départementale de la protection des populations (DDPP) : mise en place de périmètres de restriction de mouvements, enquêtes épidémiologiques, prélèvements sanguins dans plus de 300 élevages, analyses sérologiques aux laboratoires, etc.
Dix-neuf autres foyers ont été identifiés, en Basse-Navarre, en Soule et dans les Landes. Tous les porcins présents dans ces élevages ont été abattus sur ordre de l'administration. Ces foyers étaient tous directement liés à  un même élevage de naissage qui avait vendu des porcs charcutiers à  des particuliers. Au total, près de 450 porcs ont été abattus. Lourd impact économique Au-delà  des conséquences sanitaires, heureusement assez limitées du fait de l'absence de circulation virale, cet épisode a eu un impact économique très lourd, voire dramatique pour certains élevages. Il a gravement menacé certaines filières emblématiques du département, comme la filière « porc basque » et celle du jambon de Bayonne.
Cette alerte rappelle à  chacun sa responsabilité, individuelle et collective, dans le domaine sanitaire. La défaillance d'un seul peut menacer ses voisins directs, mais aussi toute la filière de production locale, les filières voisines, voire l'organisation de la production au niveau national. Rappel des obligations des éleveurs On rappellera notamment les principaux éléments suivants. Tout d'abord, la déclaration et le recensement auprès de l'EDE sont obligatoires dès que l'on détient deux porcs charcutiers ou plus (et dès le premier porc si celui-ci est destiné à  la reproduction). Un suivi annuel de ces élevages vis-à -vis de la maladie d'Aujeszky est obligatoire lorsque les porcs ont accès à  un parcours extérieur, qu'ils soient des reproducteurs ou des porcs charcutiers même destinés à  la consommation familiale. Les producteurs de cochettes et de verrats sont, pour leur part, soumis à  un dépistage trimestriel de la maladie d'Aujeszky, qui leur permet de bénéficier d'un statut sanitaire, que vous devez exiger pour toute vente de reproducteur.
Ensuite, l'identification des porcins est obligatoire, par bouclage ou tatouage à  l'oreille et par tatouage sur le corps avant abattage : tout animal destiné à  l'abattoir doit être correctement identifié. La traçabilité de chaque mouvement doit être assurée, comme pour les bovins et les petits ruminants. Il existe un document d'accompagnement, disponible auprès de l'EDE, qui sert à  tracer le mouvement et qui permet de réaliser la notification auprès de la base de données nationale porcine (BDPORC). Protéger les parcours Les parcours extérieurs doivent être protégés par des clôtures adaptées, permettant d'éviter les contacts avec la faune sauvage (sangliers), vecteur de maladies contagieuses (maladie d'Aujeszky, mais également brucellose). Ces clôtures doivent répondre à  une norme stricte, définie par la réglementation.
La pratique de la monte publique (verrat « coureur » allant d'une exploitation à  l'autre) est interdite car sanitairement très dangereuse. Pour la reproduction, outre les verrats présents dans une exploitation donnée, il existe des centres d'insémination artificielle (dont un dans le département) auprès desquels les éleveurs peuvent commander de la semence. D'une façon générale, les règles élémentaires de biosécurité doivent être respectées, comme pour toute production animale. Elles relèvent souvent du bon sens : limiter les visites dans l'élevage, installer des pédiluves bien entretenus et utiliser des tenues dédiées, n'introduire que des animaux de statut sanitaire connu, etc. Espagne, zone à  risque Enfin, rappelons que l'Espagne représente une zone à  risque, où la maladie d'Aujeszky est encore présente. Elle n'a pas le même statut sanitaire que la France. On ne peut donc introduire en France que des porcins provenant d'une exploitation agréée par les autorités vétérinaires espagnoles, et sous couvert d'un certificat d'échange intracommunautaire officiel.
Le respect de ces mesures par chacun permettra seul d'espérer ne pas connaître dans les années à  venir un épisode similaire à  celui que le département vient de traverser. La cellule départementale de crise Contacts : Arepsa - arepsa@inpaq.fr - 05.59.04.49.35.
DDPP ddpp@pyrenees-atlantiques.gouv.fr - 05.59.02.10.80.
EDE - 05.59.80.70.11.
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