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Pas de limitation des exportations de céréales françaises

Couac ? Mauvaise nuit ? Deux heures après avoir affirmé presque le contraire, Bruno Le Maire a expliqué que la France n'envisageait pas de limiter ses exportations de céréales en dépit de la suspension des ventes russes depuis juillet, qui a fait doubler le prix du blé en six mois.

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Interrogé sur Canal+ le 11 janvier en début de matinée, le ministre de l'Agriculture avait indiqué que si la suspension des exportations russes de céréales devait se poursuivre encore longtemps, « il faudrait limiter nos exportations » afin que les stocks français, suffisants aujourd'hui, le demeurent. Deux heures plus tard et conscient de la bombe médiatique qui venait de s'amorcer, il se ravisait à  l'issue de la conférence de presse de lancement du prochain Salon international de l'Agriculture (19 au 19 février 2011) : « Il n'est pas question de limiter les exportations françaises de blé aujourd'hui. » Et Bruno Le Maire a immédiatement embrayé sur les positions que défendra la France devant le G20 afin de lutter contre la volatilité accrue des marchés agricoles. Paris, qui préside pendant un an le cercle des 20 premières puissances économiques mondiales, réclame d'abord « une transparence et des informations sur les stocks » des pays producteurs ainsi qu'« une coordination entre ces différents États ». « En effet, il n'est pas possible que la Russie décide de suspendre ses exportations de blé sans en être informé », a souligné le ministre français de l'Agriculture. Doublement du prix du blé En raison de l'embargo russe décrété en juillet 2010 pour cause de sécheresse, et au moins jusqu'en juillet 2011, les prix du blé ont doublé : la tonne tourne autour de 220 euros aujourd'hui, contre 110 euros au début de juillet dernier. « C'est insoutenable pour les agriculteurs et en particulier les éleveurs, mais aussi pour les consommateurs », estime Bruno Le Maire. Il a aussi répété que la France défendait ces propositions de régulation des marchés agricoles au nom de « la stabilité politique » dans certains États. Une flambée des cours peut provoquer des émeutes de la faim en Égypte et en Côte-d'Ivoire comme en 2008 ou en Algérie aujourd'hui. Ces pays, importateurs nets de denrées alimentaires, ne parviennent plus alors à  nourrir leur population à  des prix raisonnables. Limiter la spéculation Par ailleurs, la France défend « un encadrement et une limitation de la spéculation » sur les marchés de matières premières agricoles tels que les marchés à  terme. Il y aurait « quinze fois plus d'encours financiers que de stocks agricoles réels » dans le monde, selon le ministre français de l'Agriculture. Et Bruno Le Maire de préciser : « La spéculation sur ces marchés vient accroître la hausse du prix du blé ; l'écart est trop important entre la réalité physique de la production et les marchés financiers. » « Qui intervient sur ces marchés ? », veut savoir Paris. La France attend des « décisions concrètes et définitives » à  l'issue de sa présidence du G20 fin 2011, mais sa tàche s'annonce très difficile.
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