Les éleveurs Béarnais ne veulent pas de réintroduction d'ours
Dans le cadre de la consultation publique lancée par la préfecture, la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques appelle ses adhérents à exprimer par courrier leur opposition à toute nouvelle introduction d'ours.
Dans un courrier adressé aux agriculteurs des cantons concernés, le président de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques, Henri Biès-Péré, et le responsable de la commission montagne Jean-Marc Prim rappellent que la secrétaire d'État à l'écologie, a annoncé l'introduction d'une nouvelle ourse dans les Pyrénées. Le préfet des Pyrénées-Atlantiques a été chargé de conduire la consultation sur les modalités de mise en oeuvre du renforcement de la population ursine.
Dans le cadre de cette consultation (qui a débuté le 27 décembre 2010 et qui se poursuit jusqu'au 4 février 2011), la préfecture recueille les observations sur l'introduction envisagée. C'est pourquoi, les deux responsables de la FDSEA appellent leurs adhérents à dire une nouvelle fois « non aux introductions ». Ils invitent les agriculteurs à exprimer leur désaccord par le biais d'un courrier personnel ou bien d'une lettre type à adresser avant le mercredi 2 février 2011 à la FDSEA 64, 124 boulevard Tourasse, 64078 Pau cedex.
Défense du pastoralisme
Parmi les arguments invoqués pour s'opposer à toute introduction ursine, la FDSEA fait remarquer que la population d'ours d'origine pyrénéenne est éteinte et avec elle son patrimoine génétique. L'opération n'est donc qu'une « délocalisation d'ours slovènes, sans intérêt pour le patrimoine naturel de la planète ». L'ours brun « n'est pas une espèce menacée » au niveau mondial, ni même au niveau européen, assure la FDSEA qui précise aussi que les accords internationaux (convention de Berne, directive « habitats ») ne contraignent pas à l'introduction d'espèces. Il s'agit seulement de « recommandations » ou « d'encouragements ».
« Par leurs savoir-faire ancestraux, les Pyrénéens ont su conserver dans leurs montagnes une grande biodiversité, tant pour les espèces sauvages que domestiques. Ce rôle essentiel du pastoralisme dans le maintien et la richesse de la biodiversité est scientifiquement et politiquement reconnu » peut on aussi lire dans ce courrier type. Or, depuis les premiers làchers d'ours slovènes, « les ours, dans les zones où ils sont présents, sont en conflit permanent avec l'activité pastorale », déplore la FDSEA qui rappelle que « le pastoralisme et l'élevage sont les piliers sur lesquels reposent l'économie et la pérennité du massif » à la fois pour les produits de qualité qu'ils fournissent, l'entretien du milieu montagnard indispensable au maintien de la biodiversité, le cadre ainsi créé pour l'activité touristique et de loisir, « autre pilier de l'avenir économique et humain du massif ». L'expérience montre « l'incompatibilité » entre ours et pastoralisme. Selon la FDSEA, « la cohabitation rêvée est une vue de l'esprit car les techniques de protection des troupeaux sont inefficaces ».
Conclusion : dans l'actuelle période de crise économique qui impose des restrictions à tous les Français, « poursuivre un tel programme coûteux et sans aucune justification écologique est inacceptable » D'autant que la présence humaine dans les Pyrénées et les activités qu'elle génère (pastoralisme, chasse, exploitation forestière, tourisme, etc.) « sont incompatibles avec une population d'ours ». MM. Biès-Péré et Prim expliquent que les courriers seront déposés à la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques. « Cette remise se fera conjointement avec tous les autres organismes qui s'opposent, sur les Pyrénées, à toutes nouvelles introductions d'ours », expliquent les deux responsables de la FDSEA.
Guy Mimbielle
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