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Elevage porcins : plus qu'un an pour se mettre aux normes

Suite à  des directives européennes, les éleveurs de porcs ont l'obligation de loger les truies gestantes en groupe à  partir du 1er janvier 2013. Un investissement lourd pour des trésoreries au plus bas dans cette filière.

file-Pierre et Vincent Lafargue comprennent la nécessité de tenir compte du bien-être animal dans leur production, mais regrettent que les producteurs soient dans l'obligation d'assumer ces investissements lourds dans un contexte économique difficile
Pierre et Vincent Lafargue comprennent la nécessité de tenir compte du bien-être animal dans leur production, mais regrettent que les producteurs soient dans l'obligation d'assumer ces investissements lourds dans un contexte économique difficile
À l'EARL de Peyroulet, les bàtiments de l'atelier porcs naisseur-engraisseur ont entre quatre et vingt ans, témoignant de l'agrandissement progressif de l'élevage depuis une vingtaine d'années, lorsque Pierre et Vincent Lafargue se sont installés. Désormais, l'exploitation compte 585 truies reproductrices. « Nous avons régulièrement investi pour gagner en productivité, diminuer les coûts de revient » témoigne Vincent Lafargue. Les deux frères étudient, maintenant, la mise aux normes (lire zoom) du bàtiment abritant les truies gestantes. Un investissement qu'ils ont repoussé le plus possible, car le matériel de contention individuel des truies n'était pas amorti et encore en bon état. « Nous aurions pu tenir encore quatre ou cinq ans avec ces installations, mais maintenant nous n'avons plus le choix. La mise aux normes doit être terminée au premier janvier 2013 ». Mise aux normes à  terminer pour janvier 2013 Vincent avoue, par ailleurs, qu'il pensait, comme nombre d'éleveurs, qu'au vu des difficultés économiques que connaît la filière porcine, la mise aux normes serait repoussée à  des jours meilleurs. « Je comprends qu'il soit important de faire des efforts pour le bien-être des animaux, d'autant plus que c'est une demande de la société choquée par le système actuel. Il est cependant regrettable qu'on demande au producteur d'assumer cela, dans un contexte de prix bas depuis plusieurs années et de flambée du cours des matières premières. Consommateurs et grande distribution pourraient aussi participer » regrette-t-il. Référencé dans le cadre de l'IGP jambon de Bayonne, l'élevage n'en demeure pas moins dépendant, pour le prix de vente de ses porcs, du marché au cadran breton. Et sur celui-ci, le prix du kilo de porc est resté ces trois dernières années à  un niveau très bas, entre 1,15 et 1,25 euro. L'IGP apporte une plus value d'environ 3 centimes par kilo. Depuis un mois et demi, le prix sur le cadran se redresse un peu, autour de 1,35 euro/kg. Cette orientation à  la hausse des cours, surprenante à  cette époque de l'année, donne un peu d'oxygène aux élevages dont les trésoreries sont au plus bas, mais reste insuffisante pour couvrir la flambée du cours des matières premières. « En produisant environ 1 000 tonnes de mais, sur les 4 500 tonnes d'aliment que consomme l'élevage (qui compte aussi des canards prêts à  gaver), nous limitons un peu les conséquences de cette hausse ». Trésorerie insuffisante Pour passer du logement individuel au collectif, les exploitants chiffrent l'investissement à  170.000 €. Avec un montant d'aides plafonné à  34.000 €, il leur faut donc apporter 136.000 € supplémentaires. « Nous n'avons pas l'avance de trésorerie suffisante pour cela. Espérons que les banques nous suivront ! ». Disposant d'un outil moderne, les éleveurs ne peuvent, par ailleurs, prétendre au nouveau dispositif d'aide aux investissements pour l'amélioration des pratiques d'élevage dans le secteur porcin (pour améliorer la ventilation, la qualité de l'eau, réduire les nuisances olfactives). En effet, la FNP a obtenu une enveloppe nationale après de longues négociations avec le ministère. (Pour en savoir plus sur le nouveau dispositif d'aides à  l'investissement) Obligation de s'adapter Outre le poids de l'investissement, s'ajoutera un travail de l'éleveur plus compliqué car les truies seront gérées en groupe, non plus individuellement. « On risque, de plus, une augmentation des avortements du fait de bagarres entre les animaux ». Vincent Lapeyre demeure, cependant, confiant : « les techniques de production évolueront pour faciliter le travail et ceux qui sont déjà  au logement collectif disent que le rapport entre l'homme et l'animal n'est plus le même. C'est positif ! » Dominique Maurel Un plan d'aide
Les normes relatives au bien-être des truies gestantes, adoptées dans le cadre des directives européennes sur les conditions d'élevage des porcs, imposent le logement en groupes. Cette directive sera obligatoire pour tous les bàtiments au 1er janvier 2013. Pour aider les éleveurs dans leur projet de mise aux normes, l'État a débloqué une aide d'un montant de 20 % des investissements éligibles (+10 % pour les JA). Sont éligibles la mise en groupe des truies et cochettes et l'agrandissement de la superficie totale d'espace pour celles-ci, dans le cadre d'une rénovation d'un bàtiment existant et de son extension. Le plafond est de 200 € (+ 100 € si JA) par truie et à  50.000 € (+ 5 000 € si JA) par élevage.
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