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L'art de détecter les chaleurs

L'augmentation des effectifs dans les bàtiments, la réduction de la main-d'oeuvre, l'augmentation de la productivité animale sont autant de facteurs aggravants aux problèmes de reproduction.

L'expression des chaleurs chez la vache laitière est variable en intensité, en durée et par le moment où elles s'expriment. Les chaleurs sont plus discrètes et plus courtes qu'auparavant. Les dernières études rapportent une acceptation du chevauchement de 4 à  8 heures, alors que celle-ci était de 18 à  20 heures dans les années quatre-vingt. 1 Mes vaches sont en chaleur, mais je ne le vois pas » En moyenne, une grosse majorité des vaches a repris une activité ovarienne avant 50 jours après le vêlage. Chez les autres, la reprise sera tardive, parfois à  plus de 100 jours, du fait de la présence d'un corps jaune persistant, avec pour conséquence un taux de progestérone élevé empêchant l'ovulation. Chez 5 à  10 % des vaches, l'activité ovarienne s'interrompt pour une période variable.
Si la Montbéliarde se caractérise plutôt par un retard dans la reprise du cycle, la Prim'Holstein semble plus exposée aux anomalies de cyclicité, réduisant le nombre d'ovulations et donc de chaleurs potentielles.
La majorité des vaches est venue en chaleur 50 jours après le vêlage, mais l'expression est discrète. Cette période nécessite une attention particulière pour repérer les signes et noter les premières chaleurs. 2 Des vaches qui ovulent mais qui n'expriment pas » Aujourd'hui, seule une vache sur deux en race Holstein accepte le chevauchement et préférentiellement entre 1h00 et 7h00 du matin. Cette expression, variable d'un élevage à  l'autre sera aussi fortement influencée par le milieu de vie, le bàtiment, l'alimentation et les pathologies induites, en particulier au niveau des pieds.
Le retard de la reprise du cycle, l'absence d'expression des chaleurs est à  relier à  la race. La Holstein exprime moins que les autres et, dans tous les cas, ces facteurs sont étroitement associés à  l'état corporel au vêlage et à  son évolution en début de lactation. 3 Permettre aux vaches d'extérioriser les chaleurs » Un bàtiment lumineux, avec 5 à  10 % de plaques translucides, dont les bétons sont rainurés pour limiter les risques de glissades (rainures 2 cm de large, 1 cm de profond, tous les 7 cm).
Une alimentation équilibrée, pendant le tarissement, maintenant l'état des animaux, permettant de couvrir environ 10 kg de lait, suffisamment riche en début de lactation pour limiter le déficit énergétique et la perte d'état, qui doit être inférieure à  1.5 point.
Un bon état sanitaire du troupeau par la maîtrise des problèmes métaboliques. Il s'agit souvent de limiter le risque acidogène des rations riches en mais et les conséquences associées qui se traduisent par des pathologies des pieds. Le parage est obligatoire au minimum une fois par an.
Dans les systèmes herbagers, l'ensilage d'herbe est à  l'origine de déficits énergétiques. L'apport important de céréales présente également un risque acidogène.
Ouvrir l'accès à  une aire d'exercice sur sol meuble ou au pàturage, pour faciliter le chevauchement. 4 Les chaleurs : une grande variété d'expression » Si l'acceptation du chevauchement est le signe évident des chaleurs, il ne concerne en moyenne que 50% des vaches et ce pourcentage diminue avec l'augmentation du niveau de production.
Dans les élevages performants, il sera d'autant plus important de s'appuyer sur des signes secondaires pour déceler les chaleurs. Il faudra donc repérer d'autres comportements sexuels spécifiques :
La vache en chaleur se déplace significativement plus, et reste moins longtemps couchée. C'est sur ce principe qu'ont été mis au point les podomètres.
La vache en chaleur cherche ses congénères, à  savoir le poser du menton sur la croupe, le reniflement de la vulve, le léchage des urines, le beuglement Aucun de ces signes n'est spécifique, en revanche, l'augmentation de leur fréquence est significative et permet de déterminer la chaleur.
Ces signes sont très brefs, de 1 à  5 secondes et nécessitent une attention soutenue pour les repérer.
La production laitière est souvent diminuée.
Des écoulements vulvaires en fin de chaleur sont repérables. 5 Observer à  des moments spécifiques et noter les événements » Il faut s'organiser pour consacrer du temps à  l'observation afin de repérer l'acceptation du chevauchement, seul signe spécifique, et les modifications de comportement. Cette observation est d'autant plus essentielle que le troupeau est important et performant.
L'observation se fera lorsque le troupeau est calme, en dehors des périodes d'activité (traite, alimentation). Au minimum deux, voire trois séances de 20 minutes par jour sont nécessaires en privilégiant le matin avant la traite, le milieu de l'après midi et le soir une heure après la fin des travaux.
Pour bien maîtriser la reproduction, il est indispensable de noter toutes les chaleurs observées (agenda, calendrier, planning). Un coup d'oeil rapide tous les matins au planning, permettra d'attirer l'attention sur certaines vaches et de confirmer éventuellement une suspicion de chaleur. 6 Des outils d'aide au repérage » Ces outils ne peuvent remplacer le travail d'observation de l'éleveur, ils viennent en complément. Ils ont pour rôle, soit d'attirer l'attention sur un animal, soit de confirmer un doute.
Le planning de reproduction est « l'outil de base obligatoire » dans tout élevage.
Les détecteurs de chevauchement, du plus simple à  base de peinture ou électroniques, ils ont l'inconvénient de révéler quelques faux positifs.
Les podomètres et les activimètres, mesurant l'activité animale, doivent être calibrés pour chaque vache. Ils peuvent révéler des faux positifs en cas d'événement particulier ou des faux négatifs (boiterie).
Conductivité du lait, compteur à  lait, ce sont des signes peu spécifiques, ils ne doivent pas être interprétés seuls.
Dosage de la progestérone, en dosage quotidien, il prédit le jour de l'ovulation. Il pose des problèmes de réalisation pratique et de coût élevé.
Le taureau vasectomisé utilisé en détection a une efficacité variable, car il ne réduit pas le temps de surveillance que l'éleveur doit consacrer à  ses animaux. Il peut représenter également un danger bien réel.
La caméra vidéo surveillance est sans doute une aide de choix à  condition de consacrer du temps à  la visualisation des images.
Pour détecter les chaleurs, l'éleveur est amené à  choisir entre investissement en temps et investissement financier. Mais il faut prendre en compte que quel que soit le niveau de production, un retard dans les délais de mise à  la reproduction coûte cher (environ 1 €/j/VL).
Il faut donc mettre en oeuvre les moyens pour améliorer la fécondité par le repérage des chaleurs dans les exploitations laitières.Le groupe repro OptilaitContact Caroline Nollete, Optilait bassin sud lait chambre régionale d'agriculture de Midi-Pyrénées, 31321 Castanet-Tolosan Cedex
Tél. : 07 86 50 01 89 - Mail : caroline.nollet@mp.chambagri.fr
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