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Viande bovine : recul programmé de la production française

En raison de la forte décapitalisation de vaches observée en 2011 ainsi que des exportations massives de broutards l'an dernier, la production de viande bovine française devrait reculer de 5% en 2012 selon l'Institut de l'élevage.

Après deux années de forte augmentation, la production de viande bovine devrait baisser en France de 5% en 2012 selon l'Institut de l'élevage. D'abord les abattages de vaches de réforme laitières et allaitantes devraient se réduire de l'ordre de 4%. En effet, dans la lignée de la tendance à  long terme, le nombre de vaches laitières va continuer à  se réduire. L'Institut de l'élevage estime à  une fourchette comprise entre 1 et 2 %, l'érosion du troupeau laitier en 2012. Les conséquences de la sécheresse Coté cheptel allaitant, la décapitalisation amorcée en 2011 en raison de la sécheresse et des difficultés de trésorerie des éleveurs s'est poursuivie et accentuée jusqu'à  la fin de l'année. Le mouvement devrait se poursuivre en 2012, mais à  un rythme moindre : la baisse de ces abattages est estimée à  4%. D'un autre coté, le poids moyen des carcasses de femelles devrait reculer de 1% en raison de la moindre proportion des vaches de race à  viande dans les abattages. Au final, la baisse de la production sera encore plus forte en tonnage, de l'ordre de 5%. Des exportations trop dynamiques en 2011? Pour ce qui est des jeunes bovins, les taurillons qui sortiront cette année sont déjà  nés et, pour certains déjà  en atelier. Ils sont moins nombreux que les années précédentes. En cause : le dynamisme des exportations de broutards en 2011 et 2012. Bref, la production de jeunes bovins finis devrait donc se réduire de 4% en 2012. En outre, le niveau des abattages de jeunes bovins dépendra de l'évolution des exportations en vif, en particulier vers la Turquie. Celles-ci devraient se poursuivre, en tout cas au premier semestre, à  un rythme soutenu proche de celui constaté l'automne dernier, «sauf incident sanitaire ou blocage politique» estime l'Institut de l'élevage. Au bout du compte, les abattages de taurillons et de taureaux devraient reculer davantage que la production, de l'ordre de 5 % sur l'année, en têtes comme en tonnage, le poids des carcasses restant stable. Broutards : pause des exportations Quant à  la production de boeufs, elle devrait retrouver son niveau normal tendanciel en 2012 et enregistrer un repli de 10% en tonnage. En effet, en 2010 et 2011 à  cause de l'épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO), les abattages avaient été gonflés par des boeufs issus de petits veaux qui, faute de pouvoir rejoindre les ateliers de l'ouest de la France en raison de la FCO avaient été castrés et gardés sur place, notamment dans le nord-est de la France. Toujours selon l'Institut de l'élevage, les exportations de broutards devraient marquer une pause en 2012, voir enregistrer une légère baisse de 1%, après trois années consécutives de hausse. Les animaux maigres dans les exploitations françaises fin 2011 sont moins nombreux que l'année précédente et les naissances allaitantes sont prévues en baisse début 2012. Érosion de la consommation Quant à  la production de veaux de boucherie, l'année 2011 a été marquée par un recul des abattages de 2%. L'année 2012 devrait se poursuivre sur la même tendance. L'érosion de la consommation entamée en 2011 devrait se prolonger en 2012. Combinés à  l'augmentation attendue des coûts de production, ces facteurs devraient inciter les intégrateurs à  faire preuve d'une certaine prudence dans les mises en place. La demande de viande de boeuf ne devrait pas être très dynamique non plus en raison des baisses de disponibilités. Certes les importations pourraient compenser le recul de la production nationale, mais nos partenaires souffrent comme nous d'une offre peu abondante. Et même en tenant compte d'un recul des exportations vers l'Italie et la Grèce, l'Institut de l'élevage parie sur un repli de la consommation de viande de boeuf de l'ordre de 2% en 2012. Même scénario en Europe Les abattages de bovins dans l'Union européenne devraient enregistrer un recul significatif en 2012 de près de 3%. La baisse liée à  la décapitalisation amorcée en 2010 ou en 2011 selon les pays, serait particulièrement forte chez les gros producteurs, la France, mais aussi l'Irlande, le Royaume-Uni ou l'Espagne et aussi dans les petits pays comme les Pays-Bas, le Danemark ou la Belgique. Les importations européennes ne pourront augmenter que faiblement car le marché international est tendu. Quant aux exportations elles devraient baisser faute de disponibilités. Au final donc, la consommation européenne de viande bovine devrait se replier de 2% environ selon l'Institut de l'élevage.
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