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Mécanisation de la taille : chauds débats à  Parleboscq

Malgré la neige et le verglas, de nombreux viticulteurs ont fait le déplacement ce mardi 7 février à  Parleboscq pour la deuxième étape de Mécavigne. Après la Gironde, et avant la Haute-Garonne, c'est dans la plus importante commune viticole des Landes qu'a fait escale cette manifestation organisée par le réseau des CUMA.

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Si l'assistance était au rendez-vous, les conditions météorologiques ont bouleversé le programme de la journée, toutes les démonstrations de matériel étant rendues impossibles. Heureusement, le foyer rural de la commune a pu accueillir le forum-débat sur la mécanisation de la taille. «Beaucoup de viticulteurs ont entendu parler de cette technique, qui face aux problèmes de main-d'oeuvre et de faible valorisation du vin apparaît comme un gage de pérennisation de la vigne et des outils coopératifs qui gravitent autour, indique ainsi Richard Finot, directeur de la FDCUMA. Il nous semblait donc important de faire un point technique général sur sa mise en oeuvre». « La mécanisation est un choc culturel » Pour ce faire, les organisateurs ont fait appel à  Christophe Gaviglio, ingénieur et chef de projet mécanisation du vignoble à  l'Institut français de la vigne et du vin (IFV). Face à  des viticulteurs dont tous n'étaient visiblement pas acquis à  la cause qu'il défendait, le spécialiste a précisé immédiatement que «la mécanisation de la taille représente un choc culturel aussi important que celui de la mécanisation de la récolte dans les années soixante-dix». Nombreux sont ceux pour qui la taille ne peut être qu'une opération manuelle et qui considèrent sa mécanisation comme une hérésie. Pourtant, dans un souci de «simplification, de gain de temps, de diminution de la pénibilité et de baisse des coûts de production», la taille mécanique apparaît comme une solution pour rester compétitif. Une technique économique Michel Defrancès, en est persuadé. Depuis trois ans, ce viticulteur de Caussens (Gers) a adopté cette technique sur son exploitation et affirme réaliser ainsi une économie de «700 € par hectare» par rapport à  la taille manuelle. Cependant, «ce mode de conduite est très technique», prévient-il. Christophe Gaviglio acquiesce. «Aujourd'hui, le vignoble ne se prête pas forcément à  la pratique de la taille mécanisée, explique-t-il en substance. Il faut un vignoble très préparé pour espérer un bénéfice maximum.» Et qu'on ne s'y trompe pas, «c'est au vignoble de s'adapter aux machines, et pas l'inverse», précise l'ingénieur. Retour sur investissement S'il est possible d'adapter des vignes existantes, le mieux pour se lancer dans la mécanisation de la taille est de prendre en compte plusieurs points au moment de l'établissement d'un vignoble. Des points qui sont «facteurs de surcoût au départ, mais qui sont nécessaires pour ensuite avoir un retour sur investissement maximal». En matière de sol, Christophe Gaviglio préconise ainsi d'éviter «les parcelles à  fort risque de stress hydrique». Concernant le matériel végétal, mieux vaut « privilégier les cépages à  port érigé pour simplifier le palissage» qui doit être «rigide et aligné». Il est préférable de réaliser le tuteurage en bambou «pour éviter d'abîmer les machines». Oublier ses références Enfin, la première année, il faut réaliser une «vendange en vert pour ne pas affaiblir la souche». Malgré toutes ces préconisations, la pratique demande un minimum d'expérimentations selon Michel Defrancès, pour qui le mode de conduite de la vigne est différent en fonction des cépages. Mais plus que de la technique, c'est un changement total des mentalités que nécessite la taille mécanique. «Il faut de l'ouverture d'esprit, témoigne Serge Tintanet, viticulteur (converti) à  Parleboscq. Il faut oublier les références que l'on a en tête et accepter que d'autres choses se mettent en place». Pour que la mécanisation de la taille fasse son chemin, il ne faudra pas tant adapter les vignobles que les viticulteurs eux-mêmes. Cécile Agusti Des machines variées Équipées de scies circulaires ou de barres de coupe, il existe une dizaine de machines de taille différentes sur le marché. Leur prix oscille entre 8.500 et 21.000 € en fonction des équipements (les plus chères comprennent des modules de pré-taille).
Le choix est à  faire en fonction de la configuration du vignoble. Malgré leur prix relativement élevé, Christophe Gaviglio de l'IFV, affirme que le gain de temps qu'elles permettent de réaliser assure de « très vite rentabiliser l'investissement ».
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