Indemnités journalières : la FNSEA demande l'équité
La FNSEA souhaite que chaque agriculteur puisse bénéficier d'indemnité journalière maladie. Son vice-président, Jean-Bernard Bayard, estime néanmoins que le coût de cette nouvelle prestation devra être raisonnable
Dans un premier temps, la FNSEA demande la création d'un socle de base obligatoire proposé aussi bien par la Mutualité sociale agricole que par les assureurs qui détiennent le marché. Ce socle permettrait de couvrir ceux qui ne le sont pas. Libre au chef d'entreprise de choisir une protection complémentaire. Le besoin, à notre sens, n'est pas d'assurer un revenu à l'agriculteur qui a une grippe. Nous sommes dans une logique, surtout au démarrage du régime, de couvrir les coups durs: immobilisation de longue durée, maladie grave Le choix d'un délai de carence de 30 jours correspond à cette volonté de cibler les gros pépins de santé. Quel niveau d'indemnités défendez-vous? J.-B.B. » S'agissant d'un socle de protection, la FNSEA demande une indemnité journalière identique, quels que soient la production ou le niveau de revenu. Sur le montant de l'indemnité, certains évoquent 48 ou 70euros par jour. Ce serait formidable. Nous pensons néanmoins qu'il faut rester prudents. Dans un premier temps, nous proposons une indemnité égale à celle servie en cas d'accidents du travail. Soit environ 28 euros par jour. Notre position est celle du bon sens. Chaque arrêt de travail doit être indemnisé de la même façon. L'agriculteur ne comprendrait pas être indemnisé à hauteur de 50 euros par jour en cas de maladie et de 28euros en cas d'accident du travail. Il faut arrêter de complexifier les dispositifs. Et par la suite, il conviendra de réfléchir à une hausse conjointe des montants des indemnités «accidents du travail» et «vie privée». Notre proposition permet de mettre le pied dans la porte! Elle initie un nouveau régime. À nous de voir par la suite si un développement est possible. Que pourraient coûter ces nouvelles prestations? J.-B.B. » Premier principe pour la FNSEA: avec une prestation forfaitaire, la cotisation doit être égale pour tous. Deuxième principe, il faut faire preuve de prudence. Certains évoquent des cotisations de 300euros par an pour le chef d'exploitation voire plus de 400 euros si l'on rajoute son conjoint collaborateur Nous avons l'expérience de l'assurance accidents du travail ATEXA créée en 2003. Les choses sont allées trop vite avec des chiffrages sous évalués. Conséquence: de 280 euros par an en 2003, les cotisations du chef d'exploitation flirtent avec les 450 euros en 2012. Elles augmenteront à nouveau de 25% en 2013 et2014 Tirons les enseignements de cette expérience et ne fonçons pas tête baissée. Une attitude de prudence paraît plus constructive. S'agissant d'une nouvelle cotisation, nous estimons qu'il ne faut pas aller au-delà de 200 euros par an pour le chef d'exploitation.