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Espèces nuisibles : un classement très attendu

À l'issue d'un épilogue déroutant, la réforme de la gestion des espèces nuisibles devrait bientôt voir le jour. «Plus de trois ans après son lancement, le ministère a finalement présenté en quelques semaines et à  marche forcée un projet d'arrêté quelque peu en décalage avec l'esprit initial de la réforme», expliquent les responsables de l'Association des piégeurs des Pays de l'Adour qui décrivent la procédure comme une véritable série «feuilleton».

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Durant le mois de juin, il aura fallu l'organisation de plusieurs conseils nationaux de la chasse et de la faune sauvage, afin de ficeler le texte. Dans un premier temps, le ministère a présenté un projet ignorant le principe de subsidiarité antérieurement en vigueur, c'est-à -dire un classement propre à  chaque département et laissé à  l'initiative du préfet et des acteurs locaux, au profit d'une soudaine notion de cohérence régionale. «Comme si la situation était identique d'un département à  l'autre en terme de présence d'espèces, de biotopes» argumentent les spécialistes. Face à  la levée de bouclier de la FNC (Fédération nationale des chasseurs) et des piégeurs, une version modifiée était présentée le 28 juin. Encore fallait-il que, pour répondre à  la procédure légale, ce projet soit soumis à  la consultation du public jusqu'au 24 juillet, pour une réforme censée s'appliquer au 1er juillet! «Voilà  comment la France entière s'est retrouvée quasiment sans espèces nuisibles (hormis le ragondin, le rat musqué ou le vison d'Amérique qui font l'objet d'un classement à  part) pendant tout le mois de juillet». Impossible donc pendant ce mois estival pourtant propice aux captures et aux dégàts, de piéger ou détruire à  tir renards, corneilles et autres fouines Chaud et froid Au-delà  de cet imbroglio, les premiers éléments de la réforme soufflent le chaud et le froid auprès des chasseurs et des piégeurs. Elle suscite, au final, autant de satisfactions que de craintes. Le premier changement n'est pas le moindre. Il concerne la refonte du classement des espèces nuisibles. La majorité des espèces sera désormais classée nuisible par arrêté ministériel et répartie en trois groupes distincts. Six espèces, appartenant à  un premier groupe, sont désormais classées annuellement par le ministre sur l'ensemble du territoire national. Il s'agit du ragondin, rat musqué, vison d'Amérique, raton laveur, chien viverrin, bernache du Canada. Déjà  connues et applicables depuis le 1er juillet, les nouvelles modalités de piégeage suscitent le désappointement. «Plusieurs dispositions farfelues, techniquement peu ou pas justifiées et probablement pas innocentes vont sérieusement contrarier la pratique du piégeage au quotidien» regrettent les responsables professionnels. Le premier point concerne l'obligation de créer une ouverture de 5 centimètres sur 5 centimètres dans tous les pièges de catégorie 1 (cages pièges). Celle-ci doit être maintenue ouverte du 1er avril au 31 juillet. Ce dispositif est censé permettre aux femelles visons d'Europe (espèce protégée) gestantes ou allaitantes de s'enfuir immédiatement en cas de capture accidentelle. Problème: la plupart des mustélidés tout comme les rats s'enfuient également, et certaines espèces se mutilent dans cette ouverture trop petite pour eux. Des modalités plus contraignantes Deuxième déconvenue, l'interdiction d'utilisation de tous les pièges de catégorie 2 (pièges tuants: pièges en X, pièges à  oeufs), à  moins de 250 mètres des cours d'eau et plans d'eau. Cette contrainte complique sérieusement le piégeage du ragondin et des mustélidés et l'efficacité des actions. «L'assimilation de toutes ces règles risque de ne pas être chose facile, chaque piégeur devant faire une analyse réglementaire de la situation lorsqu'il constate un dégàt avant d'intervenir, commente l'association des piégeurs. C'est un casse-tête à  peine croyable qui risque fort au quotidien de mettre nombre de personnes de bonne foi en situation délicate». Fabien Brèthes
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